Louis, Alexandre de La Rochefoucauld d'Enville

1743 - 1792

Informations générales
  • Né le 11 juillet 1743 à Paris ( - Généralité de Paris - France)
  • Décédé le 14 septembre 1792 à Gisors (Eure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 16 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Paris (Type : Ville)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, né à Paris (Généralité de Paris, France) le 11 juillet 1743, massacré à Gisors (Eure) le 14 septembre 1792, il suivit la carrière des armes, puis quitta l'armée avec le grade d'officier pour s'occuper de travaux scientifiques.

Membre de l'Académie des sciences en 1782, il fit partie, en 1787, de l'assemblée des notables, et fut appelé, le 16 mars 1789, à siéger aux Etats généraux par la noblesse de la ville de Paris. Il fut de ceux qui souhaitèrent l'établissement d'une monarchie constitutionnelle, se réunit un des premiers au tiers, mit à l'ordre du jour, le 27 juin, la question de la liberté des noirs, et prit une part importante au débats sur la Constitution : il demanda, pour tempérer l'entraînement d'une assemblée unique, la création d'un conseil examinateur ayant le droit de faire seulement des observations; en cas de veto du roi, de nouveaux députés auraient été convoqués pour statuer sur l'objet du litige. Il parla :
- sur l'impôt,
- sur les biens du clergé,
- sur la formation des assemblées primaires.

Il appuya la nouvelle division du royaume, présenta à l'Assemblée l'adresse des amis de la liberté de Londres, et combattit (26 janvier 1790) le projet d'interdire aux députés les emplois publics. Il se déclara partisan de l'abolition des ordres religieux, mais se prononça en faveur de la motion de dom Gerle tendant à déclarer nationale la religion catholique.

Un autre jour, il présenta un projet pour la vente de 400 millions de biens nationaux. Il discuta aussi la rédaction des projets d'organisation judiciaire, approuva les mesures prises par Bouillé contre la garnison insurgée de Nancy, fit un rapport sur les contributions, fit adopter plusieurs décrets touchant des matières de finances en qualité de rapporteur du comité des contributions, et réclama la liberté de la presse. Dans la discussion relative au cas où le roi serait censé avoir abdiqué, il demanda qu'on fixât un délai dans lequel le monarque sorti du royaume serait tenu d'y rentrer.

Elu, après la session, administrateur du département de Paris, puis président de cette administration, il harangua en cette qualité l'Assemblée législative ; puis il prit parti contre Pétion et Manuel et signa. l'arrêté du 6 juillet 1792, qui suspendait de leurs fonctions le maire et le procureur de la commune de Paris, à cause de leur attitude dans la journée du 20 juin. Il s'attira ainsi la haine des sociétés populaires de Paris et des départements voisins. Vainement il offrit sa démission : signalé comme un ennemi de la Révolution, il fut arrêté par la foule à Gisors, tandis qu'il se rendait avec sa mère et sa femme aux eaux de Forges, et massacré à coups de pierres sous leurs yeux.

La Rochefoucauld d'Enville était l'ami de Franklin et de La Fayette.

Il a laissé quelques opuscules estimés sur des matières de science, des Observations astronomiques (1782 et 1783), un Mémoire sur la génération du salpêtre dans la craie (1789), et plusieurs articles dans le Journal de la Société de 1789.