Pierre, Jacques, Michel Chasles

1753 - 1826

Informations générales
  • Né le 9 juin 1753 à Chartres ( - Généralité d'Orléans - France)
  • Décédé le 21 juin 1826 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 7 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Eure-et-Loir
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Chartres (Généralité d'Orléans, France), le 9 juin 1753, mort à Paris, le 21 juin 1826, il était fils d'un menuisier de Chartres, fit de bonnes études, et entra dans les ordres.

Il fut professeur de rhétorique au collège de sa ville natale, puis secrétaire de l'archevêque de Tours, M. de Conzié, qui lui confia peu de temps après un canonicat dans sa cathédrale. Quand éclata la Révolution, Chasles, très attaché alors aux principes monarchiques, commença par rédiger, pour le compte de l'archevêque, un journal qui défendait l'ancien régime.

Mais il se rallia bientôt aux idées nouvelles, et mit tant de zèle à les servir qu'il fut, le 7 septembre 1792, élu membre de la Convention par le département d'Eure-et-Loir, le 9e et dernier, avec 196 voix sur 359 votants. Il prit place à la Montagne, dénonça les fermiers des ci-devant nobles à propos d'une disette dont se plaignaient les habitants de Chartres, rappela les relations de Guadet avec la famille royale, et demanda qu'il fût forcé de quitter la présidence quand s'ouvrirait la discussion sur les papiers de l'armoire de fer ; il voulut s'opposer à ce que le roi eût la faculté de se choisir des conseils, et se joignit à Thuriot pour faire repousser l'intervention du roi d'Espagne en faveur de Louis XVI.

Lors du procès, il s'exprima en ces termes : « Je ne crains pas de dire, en face de la patrie, en présence de l'image de Brutus, devant ma propre conscience, que le moment où l'Assemblée a écarté la proposition de l'appel aux assemblées primaires a été un jour de triomphe pour la République. Quant à la crainte de ce que vous appelez mal à propos les puissances étrangères, je l'écarte par cette seule pensée : c'est en présence de leurs armées que vous avez décrété l'abolition de la royauté. Je vote pour la peine de mort et pour l'exécution dans le plus bref délai. »

Chasles fit décréter d'accusation le général d'Harambure, défendit le tribunal révolutionnaire, appuya la mesure du maximum pour mettre un terme à la cupidité des marchands de blé, et prit parti contre les Girondins au 31 mai. Bientôt après il fut envoyé comme commissaire à l'armée du Nord; blessé d'un éclat d'obus à la jambe, le 8 septembre 1793, à la bataille d'Hondschoote, il se fit transporter à Arras pour y être soigné. Pressé par la Convention de venir reprendre son poste a Paris, il s'excusa plusieurs fois sur l'état de sa santé, que les représentants Bodin (d'Indre-et-Loire) et Lonqueue (d'Eure-et-Loir) furent appelés à constater et à certifier. Il ne put faire sa rentrée à l'Assemblée que le 5 mars 1794, appuyé sur deux béquilles et soutenu par les huissiers. Il s'expliqua alors sur sa conduite, rendit compte de sa mission, et répondit aux accusations dont il avait été l'objet. Fidèle au parti des jacobins, il prit une part active aux délibérations de la société de ce nom et s'y plaignit, le 13 août, que la mémoire de Marat fut outragée impunément (Chasles avait quelque temps continué la publication du journal l'Ami du peuple.) Le 1er germinal an III (21 mars 1795) il rappela la Convention au respect de la déclaration des Droits de l'homme; il demanda l'exécution de la Constitution de 1793, et attaqua la loi de grande police proposée par Sieyès. Mais son attachement à l'ancienne Montagne le fit bientôt dénoncer par André Dumont (12 germinal), comme un des promoteurs des troubles qui venaient d'éclater dans Paris. Il fut arrêté et enfermé au château de Ham.

Amnistié par la loi du 4 brumaire an IV, il fut, en considération de sa blessure reçue à l'ennemi, admis à l'hôtel des Invalides. Le 17 germinal an IV, il refusa le grade de général de brigade, et préféra rester aux Invalides. « Le titre de citoyen français, écrivit-il à ce sujet au ministre de la guerre, me paraît assez beau, surtout quand il est accompagné de celui de défenseur de la patrie. » Lors de la création des droits réunis, il obtint à Paris, sous le nom de sa femme, un débit de tabac. Il mourut sous la Restauration, étranger à la politique.