Alexandre, Paul Guérin de Chateauneuf-Randon du Tournel

1757 - 1827

Informations générales
  • Né le 18 octobre 1757 à Tarbes ( - Généralité d'Auch et Pau - France)
  • Décédé le 22 octobre 1827 à Epervans (Saône-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 1er septembre 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Mende-en-Gévaudan (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Noblesse
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 5 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Lozère
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée constituante de 1789, membre de la Convention, né à Tarbes (Généralité d'Auch et Pau, France), le 18 octobre 1757, mort à Epervans (Saône-et-Loire), le 22 octobre 1827, il appartenait à une ancienne et illustre famille qui compta parmi ses membres le fameux duc de Joyeuse. Venu jeune à Paris, Châteauneuf-Randon fut attaché à la maison du comte d'Artois, qui lui fit donner un brevet de capitaine de cavalerie.

Dès le début de la Révolution, il en embrassa les principes avec ardeur et, député de la noblesse aux états généraux (30 mars 1789), par la sénéchaussée de Mende, s'associa aux revendications du tiers. Il devint secrétaire de l'Assemblée, et y fit un rapport sur la bonne conduite du régiment de Toul-artillerie. Après la session, il fut nommé (11 septembre 1791) administrateur du département de la Lozère.

Puis, le 5 septembre 1792, ce même département le choisit pour un de ses députés à la Convention nationale, le 2e sur 5, « à la pluralité des voix » (225 votants).

Il siégea à la Montagne, prit la parole pour justifier le général Labourdonnaye, pour inculper le général Duhoux, pour faire décréter qu'il n'y avait pas lieu à arrestation contre Malus et d'Espagnac relativement à leurs marchés, et vota, en ces termes, pour la condamnation de Louis XVI :

« L'Assemblée a décrété, à l'unanimité, Louis convaincu de conspiration ; la loi le condamne à la mort. Les considérations politiques n'ont été invoquées que par le fanatisme et la tyrannie. Heureusement le règne en est passé. On parle d'une faction ; je n'y crois pas ; si je pouvais y croire, je ne la verrais que du côté de ceux qui mettent tant de méchanceté à supposer des partis. Mais, si quelque ambitieux osait attaquer la liberté, les bras du peuple sont levés, et je briguerais l'honneur de porter les premiers coups. Je vote pour la mort de Louis le Dernier. »

Châteauneuf-Randon fit partie du comité de sûreté générale, fut envoyé en mission dans la Lozère, puis à l'armée des Alpes, puis à Lyon, où il assista Couthon dans les opérations du siège et dans la répression de l'insurrection. Investi des pouvoirs les plus étendus dans toute la région et jusque dans les départements de l'Aveyron, du Gard, de l'Hérault, il prit la part la plus directe à la poursuite, à la défaite et à la condamnation capitale de Charrier (Voir ce nom), son ancien collègue de la Constituante, qui, à la tête des royalistes, avait soulevé le département de la Lozère. Dans le Cantal, il fit occuper Saint-Flour « qui avait, écrivait-il à la Convention, conservé monstrueusement ses murs et ses fortifications ». La lettre, du 18 décembre 1793, est datée de « Saint-Flour, dit le Fort-Cantal, mais bientôt le Fort-rasé ou le Fort-libre. »

Rentré à la Convention, Châteauneuf-Randon continua de s'y montrer un des plus ardents soutiens de la Montagne, même après la chute de Robespierre. Accusé de « vandalisme » par les contre-révolutionnaires de la commune de Saint-Flour, il échappa à grand peine à un décret d'arrestation.

Lorsque la Constitution de l'an III eut été établie, le Directoire utilisa l'énergie de Châteauneuf-Randon en lui confiant d'abord le commandement militaire du département de la Lozère, puis celui de la place de Mayence, avec le grade de général de brigade ; mais ses dissentiments avec le général Jourdan au sujet d'une « mise en réquisition » des habitants de l'Alsace le fit révoquer. Il se rendit à Paris, et accepta plus tard de Bonaparte (13 frimaire an X), le poste de préfet des Alpes-Maritimes ; il ne le garda, d'ailleurs, que peu de temps.

Date de mise à jour : septembre 2012