Jean-Baptiste Le Carpentier

1759 - 1829

Informations générales
  • Né le 1er juin 1759 à Helleville ( - Généralité de Caen France)
  • Décédé le 27 janvier 1829 à Mont-Saint-Michel (Manche - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 7 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Manche
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Helleville (Généralité de Caen) le 1er juin 1759, mort au Mont-Saint-Michel (Manche) le 27 janvier 1829, il était huissier à Valognes avant 1789.

Partisan des idées nouvelles, il devint chef de légion du district de Valognes, et fut élu, le 7 septembre 1792, membre de la Convention par le département de la Manche, le 7e sur 13, avec 425 voix (647 votants).

Il prit place à la Montagne, fit décréter que la Convention jugerait Louis XVI, ajouta aux griefs reprochés au roi, et, lors du jugement, opina ainsi au 2e appel nominal :

« Je croirais servir les modérés, les endormeurs, les intrigants, les aristocrates, les royalistes ; je croirais manquer au devoir sacré de représentant du peuple ; enfin je trahirais les sentiments républicains qui m'animent, si j'hésitais un seul instant à prononcer non. »

Au 3e appel : « Comme je n'écoute que la voix de l'impérissable justice, que le cri de ma conscience, je vote pour la mort de Louis Capet. »

Il se signala par son ardeur à poursuivre les Girondins, dénonça Brissot, prit part aux événements des 31 mai, 1er et 2 juin etc., et fut envoyé (août) en mission extraordinaire dans les départements de la Manche, d'Ille-et-Vilaine et des Côtes-du-Nord. Il y prit des mesures rigoureuses contre les aristocrates, fit arrêter les prêtres et les sœurs de charité, suspendit les administrations, institua une commission militaire qui, dès le premier jour de son installation, envoya treize personnes à l'échafaud, et installa la Terreur à Avranches : « À quoi bon toutes ces lenteurs, disait-il ; où vous mènent ces éternels interrogatoires ? Qu'avez-vous besoin d'en savoir si long ? Le nom, la profession, la culbute, et voilà le procès terminé. »

Il dirigea lui-même la défense de Granville contre l'armée vendéenne, qui fut obligée de battre en retraite, et envoya à l'Assemblée lettre sur lettre, pour rendre compte de ses opérations à « Port Malo, » Coutances, Carentan et Mortain.

De retour à la Convention après le 9 thermidor, il n'abandonna pas le parti jacobin. Dénoncé (4 floréal an III) par des habitants de Port-Malo, comme « l'émule de Carrier et de Joseph Le Bon », il demanda le renvoi de la dénonciation aux comités réunis, en disant qu'il prouverait la légalité de sa conduite. Le 25 floréal, une députation de la commune de Coutances vint renouveler les accusations portées contre lui, il répondit qu'il était calomnié par l'aristocratie : « Toutes mes opérations sont marquées au coin de la pureté (Bruit). J'ai été très indulgent (Bruit), et je ne serai pas embarrassé de me justifier (On rit). » Quelques jours après, il fut impliqué dans le mouvement insurrectionnel du 1er prairial. Décrété d'arrestation le même jour et d'accusation deux jours plus tard, il fut conduit au château du Taureau et bénéficia de la loi d'amnistie du 4 brumaire an IV. Il se retira alors à Valognes, où il exerça durant l'Empire la profession d'agent d'affaires.

Exilé à Jersey par la loi de 1816, il essaya de rentrer en France, mais la police l'arrêta ; traduit en cour d'assises, il fut condamné à la déportation qu'il subit au Mont-Saint-Michel, où il mourut en 1829.