Jean, Nicolas Méaulle

1757 - 1826

Informations générales
  • Né le 16 mars 1757 à Saint-Aubin-du-Cormier ( - Généralité de Bretagne nord France)
  • Décédé le 10 octobre 1826 à Gand (Pays-Bas )

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 5 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Gauche
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 14 octobre 1795 au 19 mai 1797
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Modérés

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents, né à Saint-Aubin-du-Cormier (Généralité de Bretagne Nord) le 16 mars 1757, mort à Gand (Pays-Bas) le 10 octobre 1826, il était d'une famille originaire de Normandie ; son père, riche agriculteur, avait acquis, vers 1777, une partie de l'ancien château de Saint-Aubin, ancienne propriété des ducs de la Trémoille.

Ses études juridiques terminées à Rennes, il alla s'établir comme avocat à Châteaubriant, et conquit au barreau un rang distingué. Très populaire dans le pays, il fut à la Révolution, successivement élu commandant de la garde nationale, juge, président du tribunal de Châteaubriant, et administrateur du département. Elu député suppléant à la Législative, il ne fut pas appelé à y siéger.

Le 5 septembre 1792, le département de la Loire-Inférieure l'envoya, le 1er sur 8, à la Convention nationale, par 256 voix (476 votants). C'était lui qui avait conseillé aux électeurs de nommer aussi l'oratorien Fouché, dont la notoriété était alors toute locale. Méaulle prit place à la Montagne. Il se prononça contre l'appel au peuple et contre le sursis, dans le procès du roi, et, sur la peine, il répondit : « Je ne puis soustraire le plus grand des coupables à la peine qu'il a méritée; je vote pour la mort. »

Adversaire personnel de Marat, il imputa à ses conseils les pillages commis le 25 février 1793, pillages dont Robespierre, le lendemain 26, attribua la responsabilité aux royalistes, et fit adopter un décret chargeant le ministre de la Justice de faire poursuivre « les auteurs et les instigateurs de ces délits ». Marat désavoua comme faux cinq des numéros incriminés de l'Ami du peuple, et fut acquitté. Dans l'orageuse séance du 16 mai suivant, Méaulle s'éleva contre diverses arrestations. La veille du 31 mai, il fut élu secrétaire de la Convention avec Ducos et Durand-Maillanne; et son nom figure comme membre du bureau, parmi les sept signatures qui sont au bas de la déclaration des Droits de l'homme et du citoyen. Le 14 juin, à propos de l'article 9 de la Constitution, il opina contre l'institution des députés suppléants; il intervint encore sur le chapitre XIII intitulé « du Conseil exécutif », articles 2 et 3.

Elu membre du comité de sûreté générale le 16 juin, il prit peu de part à ses délibérations; ayant été envoyé en mission, le 24, dans les départements de l'ouest, il suivit la marche de l'armée républicaine, à la poursuite des Vendéens dans leur retraite sur Granville. Puis, un arrêté du 9 nivôse an II désigna Méaulle pour remplacer Collot-d'Herbois dans les deux départements du Rhône et de la Loire; il adressa de Lyon plusieurs lettres à la Convention. Mais bientôt, sur sa demande, il reçut une nouvelle mission, dans l'Ain; là il fit mettre plus de deux cents personnes en liberté, tout en demandant qu'on jugeât rapidement par des commissions populaires. Il parcourut encore les départements de la Drôme, de l'Ardèche, de la Lozère, et, de retour à Paris, fut, pour la seconde fois, membre du comité de sûreté générale.

Aux premiers symptômes de la réaction qui suivit le 9 thermidor, Méaulle tenta de combattre dans la Convention les tendances nouvelles; comme beaucoup de ses collègues, il se trouva en butte aux accusations et aux dénonciations du parti dominant alors, mais il se justifia avec talent et avec succès.

Réélu, le 22 vendémiaire an IV, député de la Loire-Inférieure au Conseil des Cinq-Cents, par 128 voix (232 votants), il sortit de cette assemblée en l'an V, et fut envoyé dans la Meuse en qualité de commissaire du gouvernement. L'année suivante, il fut nommé par ce département juge au tribunal de cassation, et, le 17 messidor an VIII, il devint commissaire près le tribunal criminel de Gand. Il resta dans la magistrature pendant toute la durée de l'Empire comme procureur général à la cour de Bruxelles. En 1814, il quitta Hambourg avec le corps d'armée du prince d'Eckmühl, et, sous des habits de chef de bataillon, gagna Gand où il resta jusqu'aux Cent-Jours. Rentré alors en France, il fut nommé conseiller à la cour de Rennes, mais refusa ces fonctions.

Proscrit comme régicide par la loi du 12 janvier 1816, il revint se fixer à Gand. Son fils, Hyacinthe Méaulle, alors avocat à Rennes, demanda un passeport pour l'y rejoindre, le 20 février 1816; le préfet d'Ille-et-Vilaine écrivait à cette occasion: « Je crois qu'il est plutôt bon que fâcheux que le sieur Méaulle quitte la France. » Revenu à Rennes, le fils demanda en vain (5 Janvier 1819) le retour de son père, qui mourut à Gand à 75 ans..

Membre de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII, et chevalier de l'Empire le 20 août 1809.