Joseph Delaville-Leroulx

1747 - 1803

Informations générales
  • Né le 22 mars 1747 à LE BLANC ( - Généralité de Bourges - France)
  • Décédé le 3 avril 1803 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Hennebont - Bretagne (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Tiers-Etat

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député aux Etats-Généraux de 1789, membre du Sénat conservateur, né au Blanc (Généralité de Bourges, France), le 22 mars 1747, mort à Paris (Seine), le 3 avril 1803, il se destina au commerce, fit dans ce but quelques voyages hors de France et, après s'être marié à Amsterdam en 1771, vint se fixer à Lorient comme négociant armateur.

Elu, le 21 avril 1789, député du tiers aux Etats-Généraux par la sénéchaussée d'Hennebont, il siégea dans la majorité ; à la séance du 5 août 1789, il prit la parole sur la question des mandats impératifs: « Nous sommes assez heureux, dit-il, pour n'être lié par aucun mandat semblable à celui de Rennes et de Nantes. Nous pouvons donc déposer nos privilèges entre les mains de la nation; mais à cette condition que, dès ce moment, il existe entre tous les Français et entre toutes les provinces de France un pacte fédératif par lequel chaque individu et chaque province s'engagent à prendre les armes à l'instant même où quelques pouvoirs arbitraires voudraient attenter à la liberté des Français et aux droits que par la Constitution vous aurez fixés à chaque province, en sorte enfin que tous les Français et toutes les provinces se tiennent comme par une chaîne électrique et qu'on ne puisse toucher à la liberté des Français sans que tous n'en reçoivent la commotion. »

Le surlendemain, il prêta à la nation 30,000 livres sans intérêts. Il prit encore la parole sur des questions commerciales, réclama pour Lorient le monopole des retours du commerce de l'Inde (6 juillet 1790), et, ayant été dénoncé dans la Gazette universelle, répondit à ce journal par la lettre suivante :

« Paris, 9 juillet 1791.

Au rédacteur de la Gazette universelle. Que voulez-vous, monsieur, que je pense de votre intention lorsque sans aucune autorité, vous insérez dans votre feuille d'hier que, dans le paquet surpris aux frontières du département des Ardennes il y avait une lettre du traître et infâme Bouillé à mon adresse?

Comment avez-vous pu manquer aussi essentiellement aux égards que vous devez à un représentant de la nation, en l'environnant sans examen des soupçons les plus injurieux? Un trait aussi piquant peut vous faire lire avec avidité, mais ce trait m'assassine, car la calomnie est un véritable assassinat et plus cruel que celui qui attenterait à ma vie.

Je ne connais point Bouillé; il m'eût écrit et à cent autres députés patriotes, que ce serait une perfidie de plus à ajouter à sa trahison. La lettre que j'ai reçue, et que les députés du département des Ardennes m'ont remise de confiance, je l'ai ouverte devant eux ; je la leur ai rendue pour être déposée au comité des recherches. Cette lettre est d'un anonyme que je crois reconnaître pour un aristocrate enragé, avec lequel j'ai eu de très fortes prises en société ; il cherche à m'inspirer des terreurs et m'invite à quitter l'Assemblée sous prétexte de santé ou d'affaires de famille. Ce conseil, je ne le suivrai point, et cet intérêt même est une injure, parce qu'il est commun à un autre député auquel mon patriotisme me rend fort étranger. Voilà les faits; consultez les députés du département des Ardennes; consultez le comité des recherches, ma conduite est et sera toujours pure; nul député n'a fait à la chose publique, des sacrifices aussi grands que ceux dont je m'honore et, malgré ma conscience, je crains la calomnie, et je vous engage à la réparer.

DELAVILLE-LEROUX, député à l'Assemblée nationale. »

En frimaire an V, il devint administrateur municipal à Lorient, et s'étant montré favorable au coup d'Etat de brumaire, fut nommé, le 4 nivôse an VIII, membre du Sénat conservateur. Il mourut trois ans après.


On a de lui : Vues générales sur les finances et sur les caisses d'escompte nationales (1789); Etablissement à Paris d'une manufacture de tabac d'Amérique, sans aucun mélange de tabac d'Europe (1791).