Jacques, Joseph, Guillaume, François, Pierre Corbière

1766 - 1853

Informations générales
  • Né le 22 mai 1766 à Corps-Nuds ( - Généralité de Bretagne nord - France)
  • Décédé le 12 janvier 1853 à Rennes (Ille-et-Vilaine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 14 avril 1797 au 4 septembre 1797
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Modérés
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
Ire législature
Mandat
Du 22 août 1815 au 5 septembre 1816
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Ultras
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 4 octobre 1816 au 26 mars 1817
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Ultras/Droite
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 20 septembre 1817 au 1er mai 1822
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Droite
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 9 mai 1822 au 24 décembre 1823
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Droite
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 25 février 1824 au 5 novembre 1827
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Droite
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IVe législature
Mandat
Du 17 novembre 1827 au 4 janvier 1828
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député au Conseil des Cinq-Cents, député de 1815 à 1828, ministre et pair de France, né à Corps-Nuds (Généralité de Bretagne nord, France), le 22 mai 1766, mort à Rennes (Ille-et-Vilaine), le 12 janvier 1853, d'une famille de laboureurs, il fut d'abord destiné à la prêtrise ; il préféra faire son droit, et fut reçu avocat à Rennes. Ses débuts ne furent pas brillants, mais, la Révolution aidant, il devint commissaire du Directoire près l'administration municipale de Rennes.

Le 25 germinal an V, il fut élu député d'Ille-et-Vilaine au Conseil des Cinq-Cents par 259 voix; la loi du 19 fructidor mit fin à son mandat.

Ayant été chargé, comme avocat, de débrouiller la succession Le Chapelier, ancien député à la Constituante, il épousa, le 10 nivôse an VIII, sa veuve, Marie-Esther de la Marre, qui passait pour la plus jolie femme de Rennes, et qui fut, une seconde fois, richement dotée par son frère, Mathurin de la Marre; M. de Corbière était, au contraire, assez laid, déhanché, la tête enfoncée dans les épaules; mais cette alliance avec l'une des meilleures familles du pays augmenta singulièrement sa considération; il devint sous l'Empire président du Conseil général d'Ille-et-Vilaine.

La chute de l'Empire fit éclater ses sentiments royalistes, et, le 22 août 1815, il fut élu député par le collège de département d'Ille-et-Vilaine, avec 108 voix sur 194 votants et 232 inscrits. Il prit place à droite, à côté de M. de Villèle, fut nommé rapporteur (1816) de la loi sur « l'amnistie », dont il aggrava encore les rigueurs, puis de la loi sur le divorce, et attaqua le ministère qui avait supprimé le journal ultra-royaliste d'un sieur Robert. « Tourner contre les amis du roi, dit-il, une force qui n'a dû être employée que contre les ennemis de l'Etat, est une trahison. »

Réélu, le 4 octobre 1816, par 90 voix sur 166 votants et 236 inscrits et, après sa nomination aux fonctions de doyen de la Faculté de droit de Rennes, réélu, le 20 septembre 1817, par 441 voix sur 882 votants et 1,010 inscrits, il ambitionna le poste de procureur général à Rennes; mais le ministère y appela M. Bourdeau, et M. de Corbière n'eut plus de ménagements à garder ; il réclama des économies sur le budget, le jury pour les procès de presse, et combattit la censure préalable; il rejeta la loi Gouvion-Saint-Cyr sur le recrutement, attaqua l'institution du conseil d'Etat (1819), repoussa l'admission de l'abbé Grégoire qu'il qualifia de « représentant du crime », et, après l'assassinat du duc de Berry, formula son programme politique en ces termes : « Le moyen d'avoir de bons députés, c'est un ministère monarchique avec des journaux censurés. »

Nommé, le 21 décembre 1820, ministre d'Etat et président du conseil royal de l'instruction publique, il donna sa démission en septembre 1821, pour marquer son hostilité au cabinet Siméon-Pasquier, et alla préparer les élections en Bretagne. Ces élections furent défavorables au ministère, et, dans le nouveau cabinet qui fut appelé aux affaires sous la présidence de M. de Villèle (14 décembre 1821), M. de Corbière fut chargé du portefeuille de l'Intérieur, et créé comte par le roi. Il procéda à de nombreuses épurations dans le personnel, combattit l'enseignement mutuel et la liberté de la presse, tenta à plusieurs reprises de rétablir la censure, et imagina, en 1824, d'acheter tous les journaux ultra-royalistes, qui gênaient le ministère et qu'il était pourtant difficile de poursuivre. La liste civile et les fonds secrets permirent de réunir deux millions; M. Sosthène de La Rochefoucauld, qui était le meneur officiel de ces négociations, acheta le Drapeau blanc, la Gazette de France, le Journal de Paris et d'autres feuilles qui « pensaient que leurs intérêts valaient mieux que leurs opinions ». Mais on ne put traiter avec la Quotidienne; M. Michaud qui possédait les quatre douzièmes des parts, résista; on lui fit un procès, qu'il gagna en appel. En 1827, M. de Corbière signa la dissolution de la garde nationale de Paris, puis la dissolution de la Chambre des députés, et se retira, avec le cabinet, le 4 janvier 1828; le même jour il reçut les titres de ministre d'Etat, de membre du conseil privé, de chevalier du Saint-Esprit, et fut nommé pair de France.

Pendant son long ministère, il avait été réélu député, le 9 mai 1822, dans le 2e arrondissement électoral d'Ille-et-Vilaine (Rennes), par 282 voix sur 471 votants et 510 inscrits, contre M. Legraverand, maître des requêtes (181 voix); le 25 février 1824, par 301 voix sur 468 votants et 520 inscrits, contre M. Legraverand, 143 voix; et le 17 novembre 1827, par 220 voix sur 435 votants et 478 inscrits, contre M. Legraverand, 182 voix.
Après les journées de juillet, il quitta la Chambre haute, ayant refusé de prêter serment à la monarchie de Juillet, et se retira dans ses terres, auprès de Rennes, où il mourut à un âge avancé, au milieu des anciennes éditions de classiques qu'il collectionnait avec passion.

Date de mise à jour: juin 2015