Henri, Emile, Christian Cadot

1864 - 1947

Informations générales
  • Né le 22 avril 1864 à Quesnoy-en-artois (Pas-de-Calais - France)
  • Décédé le 13 décembre 1947 à Bruay-en-artois (Pas-de-Calais - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 7 février 1931
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 21 décembre 1930 au 13 janvier 1936

Biographies

Né le 22 avril 1864 au Quesnoy-en-Artois (Pas-de-Calais), mort le 13 décembre 1947 à Bruay-en-Artois (Pas-de-Calais).

Député du Pas-de-Calais de 1914 à 1931.
Sénateur du Pas-de-Calais de 1931 à 1936.
Député du Pas-de-Calais de 1936 à 1942.

Fils d'un débitant de boissons du Quesnoy, Henri Cadot dut travailler dans les Mines du Pas-de-Calais dès son plus jeune âge, pour gagner sa vie et aider ses parents. Soucieux d'améliorer les conditions de travail des ouvriers mineurs, il milita dès son adolescence dans les mouvements syndicaux et socialistes du département et contribua en 1889, avec Emile Basly et Arthur Lamendin, à fonder le syndicat des mineurs-du Pas-de-Calais, dont il fut élu vice-président en 1892. L'année suivante, il était nommé par les travailleurs de Bruay, délégué-mineur à la sécurité des ouvriers et devait remplir ces fonctions jusqu'en 1914, date de son entrée au Parlement. En 1893, il était devenu directeur politique du journal La Tribune, organe du syndicat des mineurs du Pas-de-Calais. Il s'employait activement, dans ses articles, à marquer l'importance des revendications ouvrières dont il devait se faire le défenseur à la tribune de la Chambre et du Sénat pendant près de trente ans.

C'est après trois échecs successifs aux élections législatives de 1902, 1906, et 1910 qu'il réussit à entrer à la Chambre, au renouvellement législatif du 26 avril 1914, comme représentant du 4e arrondissement de Béthune. Il fut élu, dès le premier tour de scrutin par 12.016 voix contre 10.539 à son plus proche concurrent, M. Senis ; le député sortant de la circonscription, Fernand Bar, qui l'avait battu aux élections précédentes, ne se représentait pas.

Dans sa profession de foi, en même temps qu'il exposait le programme du parti socialiste unifié, il expliquait les raisons pour lesquelles il était devenu « négociant-commerçant », se déclarait prêt à lutter pour le petit et le moyen commerce et proclamait : « J'ai toujours défendu la République, je ne la sépare pas du socialisme.»

Inscrit au groupe socialiste, et membre de la Commission des comptes définitifs et des économies, il déposa des propositions de loi sur la création d'une Caisse autonome des ouvriers mineurs (1916) et sur les inondations de Bruay en 1917. Il intervint dans de nombreux débats concernant principalement les problèmes sociaux et notamment l'application de la loi de huit heures dans les mines (1914), la répartition et l'utilisation des hommes mobilisés et mobilisables (1915), la vente et la taxation des charbons (1916), la crise des transports (1916), le régime des productions de guerre (1917), la situation et le statut des réfugiés et rapatriés des pays envahis (1917), la responsabilité des dommages causés par les faits de guerre (1919), l'échange des bons de monnaie des régions libérées (1919), la durée du travail dans les mines (1919). Il avait demandé pendant la guerre à interpeller le Gouvernement sur les accusations portées contre les ouvriers mineurs de Bruay et sur l'interdiction de renvoyer des mineurs des mines envahies dans les mines du Pas-de-Calais (1917).

Au renouvellement législatif du 16 novembre 1919, qui vit la victoire des listes modérées, il fut néanmoins réélu, deuxième de la liste socialiste conduite par Emile Basly, qui recueillit la majorité absolue des suffrages. Il obtint lui-même 64.407 voix de moyenne. La même année, il était élu maire de Bruay pour le rester jusqu'à la guerre de 1940-1944. Membre de la Commission de l'agriculture, il n'abandonna pas son action en faveur des travailleurs du sous-sol et déposa de nouvelles propositions de loi sur la Caisse autonome des ouvriers mineurs (1922). Il prit part à de fréquents et importants débats qui eurent lieu à ce sujet ainsi que sur : la crise du charbon, la création de nouvelles ressources fiscales, les grèves, le budget des régions libérées, l'amnistie, la législation des loyers (1921), la taxation de certaines denrées alimentaires (1922), le budget de l'instruction publique, l'élection des députés et le sectionnement électoral, le contrôle des opérations de change et la création d'une Caisse des pensions de guerre (1923).

Il fut réélu deuxième de la liste socialiste aux élections législatives du 11 mai 1924, mais cette fois au quotient électoral, avec une moyenne de 70.648 voix, et il fit partie, au cours de cette législature, de la commission du commerce et de l'industrie et de celle des régions libérées. Son activité fut moins intense ; il se contenta de prendre part à des débats concernant : les budgets de 1925, 1927 et 1928, la vie chère et le chômage. En 1927, il demanda à interpeller le Gouvernement sur les salaires des ouvriers mineurs menacés d'abaissement en raison de la dénonciation, par les Chambres des houillères, des dernières conventions.

Au renouvellement du 22 avril 1928 qui marqua le retour au scrutin d'arrondissement, il fut réélu dès le premier tour, dans la sixième circonscription de Béthune, par 13.256 voix contre 3.784 à son plus proche concurrent, M. Duconseille. Il ne cessa de s'occuper des problèmes ouvriers, cette fois en qualité de membre de la Commission des mines, pour laquelle il était tout naturellement désigné. Il présenta des rapports sur l'extension des pouvoirs des délégués mineurs (1928 et 1929) et intervint dans la plupart des débats concernant les budgets de 1927, 1929 et 1930. Il déposa à ce sujet un amendement concernant les constructions scolaires, question qui lui tenait à cœur. En 1928, il avait été nommé également membre du comité consultatif des mines.

La très grande popularité dont il jouissait dans son département, l'amena à se présenter le 21 décembre 1930 à une élection partielle sénatoriale consécutive au décès de M. Henri Bachelet. Il était alors vice-président de l'association des maires du Nord et de l'Est et président du syndicat unifié des mineurs du Pas-de-Calais. Il emporta le siège au troisième tour de scrutin, par 1.029 voix contre 1.019 à M. Tailliandier, sur 2.098 votants. Son élection fut d'autant plus significative que la représentation sénatoriale du Pas-de-Calais avait toujours été jusqu'alors de tendance très modérée.

A la Chambre Haute, où il s'inscrivit au groupe socialiste, il fit partie successivement des commissions de l'agriculture, de l'enseignement, des pétitions, des départements libérés et des mines. Il fut vice-président de cette dernière commission. Il déposa une proposition de résolution tendant à la constitution d'une commission interministérielle chargée de procéder à l'étude du problème du charbon (1932) et présenta un rapport sur l'amélioration de la situation des orphelins des ouvriers mineurs et ardoisiers (1935). En 1932, il interpella sur le chômage dans les mines de houille et le licenciement d'ouvriers mineurs aux mines de Ligny-lez-Aire. En 1935, il intervint dans la discussion sur les accords de Naples relatifs à la Sarre.

Il ne siégea pas longtemps au Sénat ; il fut en effet battu, au renouvellement du 20 octobre 1935, par M. Paul Bachelet, fils de son prédécesseur. Mais il se représenta presque immédiatement au renouvellement législatif suivant qui vit les 26 avril et 3 mai 1936 la victoire du Front populaire. Il fut élu dans la quatrième circonscription de Béthune, au deuxième tour de scrutin, par 11.076 voix contre 9.280 à M. Appourchaux, sur un programme qui attaquait violemment « la politique des deux cents familles, imposée aux Gouvernements précédents par une oligarchie de banquiers et d'industriels ». Il se prononçait vigoureusement contre « les décrets-lois de misère, la politique de superdéflation à outrance et les mesures iniques et cruelles du Gouvernement Laval » et proclamait notamment : « En même temps qu'elle a ruiné le pays, la politique de l'Union nationale a saboté la République. Après quelques années de cette politique et jusqu'à l'avènement du Ministère Sarraut, que restait-il des institutions républicaines ? Elles subsistaient dans leur forme. Elles étaient vidées de leur esprit.»

Redevenu membre de la Commission des mines et de la force motrice, il fit partie en 1936, du comité consultatif des mines et déposa la même année une proposition de loi sur les congés payés pour les délégués à la sécurité des ouvriers mineurs. Il présenta d'autre part plusieurs rapports sur la répression des fraudes (1937), sur les prêts hypothécaires à la Caisse autonome des ouvriers mineurs en vue de la construction d'habitations (1938) et sur le taux de la redevance communale sur le charbon (1939). Il intervint dans la plupart des discussions budgétaires et dans celles concernant le marché charbonnier. En mars 1939, quelques mois avant la déclaration de guerre, il devait être élu également membre du comité consultatif de la répression des fraudes dans le domaine charbonnier. Il ne prit pas part au vote sur la délégation des pouvoirs constituants au Gouvernement du Maréchal Pétain, le 10 juillet 1940, à Vichy.

Il quitta alors la vie politique et se retira dans la ville où il avait passé toute sa vie de mineur, Bruay-en-Artois, et où il devait mourir quelque temps après la Libération en 1947, âgé de 83 ans.

Il était médaillé du travail.




Né le 22 avril 1864 au Quesnoy-en-Artois (Pas-de-Calais)
Décédé le 13 décembre 1947 à Bruay-en-Artois (Pas-de-Calais)

Député du Pas-de-Calais de 1914 à 1931

Sénateur du Pas-de-Calais de 1931 à 1936

Député du Pas-de-Calais de 1936 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, p. 830, 831)

Maintenu dans ses fonctions de maire de Bruay-en-Artois pendant l'Occupation, Henri Cadot abandonne son mandat municipal à la Libération. Il est alors âgé de 80 ans. Il ne se représente pas aux élections pour l'Assemblée nationale Constituante et meurt deux ans plus tard.