Louis, Alexandre Expilly

1743 - 1794

Informations générales
  • Né le 24 février 1743 à Brest ( - Généralité de Bretagne nord - France)
  • Décédé le 22 mai 1794 à Brest (Finistère - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 3 août 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Saint-Pol-de-Léon (Type : Evêché)
Groupe
Clergé

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, né à Brest (Généralité de Bretagne nord), le 24 février 1742, exécuté à Brest (Finistère), le 21 juin 1794, il fit ses études de théologie, et, devenu prêtre, fut appelé à la cure de Saint-Martin de Morlaix.

Lié avec les philosophes, il embrassa bientôt les idées nouvelles et devint suspect à ses confrères. Nommé (mars 1789) député du clergé aux Etats-Généraux par l'évêché de Saint-Pol-de-Léon, qui constituait alors une circonscription électorale, il siégea, dès le début, à la gauche de l'Assemblée, fut choisi pour secrétaire le 18 janvier 1790, et, le 7 février suivant, entra au comité ecclésiastique, dont il devint un des membres les plus actifs et qu'il présida.

« Il fut, dit M. R. Kerviler (Revue historique de l'Ouest), le rédacteur principal de la plupart des chapitres de la constitution civile, et ce fut lui qui présenta au mois de juin le rapport du titre III qui fixait le traitement des évêques. » Ce rapport a été reproduit in extenso au Moniteur du temps. Expilly y déclarait qu'il était temps de « faire cesser ce contraste scandaleux entre l'esprit d'une religion fondée sur l'humilité et le détachement des richesses, et l'opulence orgueilleuse dans laquelle vit une partie de ses ministres à l'ombre du respect qu'inspire leur caractère. »

Peu après, il rédigea une Adresse au peuple breton des villes et des campagnes de la part de leurs députés à l'Assemblée nationale. L'évêque de Quimper, M. de Saint-Luc, étant mort en 1790, l'assemblée des électeurs du Finistère fut convoquée pour le 1er novembre afin de nommer un évêque constitutionnel. Le nom de l'abbé Expilly sortit de ce scrutin avec 233 voix contre 125 données à M. de la Marche, évêque de Léon. Expilly se vit refuser par le pape la consécration épiscopale: mais il passa outre, et fut sacré dans la chapelle des Oratoriens de la rue Saint-Honoré, à Paris, par Talleyrand, évêque d'Autun, assisté des évêques in partibus de Babylone et de Lydda. A l'issue de la cérémonie, Expilly se rendit à l'Assemblée nationale, où il fut accueilli par de vifs applaudissements. Le nouveau prélat fit son entrée à Quimper le 12 mars 1791.

Après la session, il fut appelé à faire partie de l'administration départementale du Finistère. Partisan des Girondins, il protesta contre les actes de la Montagne, s'associa aux tentatives de soulèvement organisées par les représentants proscrits et fut, ainsi que plusieurs de ses collégues de l'administration du Finistére, décrété d'accusation le 19 juillet 1793, « pour avoir tenté d'avilir la représentation nationale, d'usurper l'autorité du souverain, et comme coupable d'entreprises contre-révolutionnaires. » Expilly fut d'abord dirigé sur Paris, puis transféré à Brest et écroué au château. Le tribunal révolutionnaire de Brest le condamna à mort avec 26 autres accusés. Ils furent exécutés le soir même. Expilly monta le dernier à l'échafaud (22 mai 1794).