Anne, François, Victor Le Tonnelier de Breteuil

1724 - 1794

Informations générales
  • Né le 18 janvier 1724 à Paris ( - Généralité de Paris - France)
  • Décédé le 14 août 1794 à Rouen (Seine-Inférieure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 22 avril 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Rivière-Verdun, Gaure, Léonac et Marestains (Type : Pays et Jugeries)
Groupe
Clergé

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député aux Etats-Généraux de 1789, né à Paris (Généralité de Paris, France), le 18 janvier 1724, mort dans la prison de Rouen (Seine-Inférieure), le 14 août 1794, il fut destiné à la carrière ecclésiastique et bientôt nommé évêque de Montauban.

Prélat fastueux, tenant une cour quasi-royale en son château de Bresolio, il ne s'en occupait pas moins activement de l'administration de son diocèse, s'efforçait d'égaliser les impôts, faisait percer trois grandes routes, créait une manufacture pour donner du travail aux ouvriers et aux enfants, réparait de ses deniers, en 1765, les ravages causés par l'inondation du Tarn ; « plus de huit cents pauvres, dit un contemporain, puisèrent à cette occasion dans sa charité ».

Elu, le 22 avril 1789, député du clergé aux Etats généraux par le pays et jugerie de Rivière Verdun, en Bas-Armagnac, il fit partie de la minorité hostile aux innovations, et protesta en ces termes, contre la réunion des trois ordres, le 1er juillet 1789 :

« Les cayers de l'ordre du clergé de la jugerie de Rivière Verdun, diocèse de Toulouse, s'expriment ainsi :

« Art. 3. - Qu'il ne soit consenti aucun impôt qu'après que le roi aura sanctionné les différentes demandes de la nation.

« Art. 10. - Que l'on opine par ordre aux Etats généraux sans que deux ordres puissent lier le troisième à moins que des circonstances passagères ne déterminent les trois ordres à consentir unanimement l'opinion par tête.

« D'après cette forme et ces restrictions impératives qu'il m'est d'autant moins permis d'interpréter que je n’y ai en aucune part, n'ayant point assisté à cette Assemblée, je déclare me croire lié et restreint à ne pouvoir délibérer en attendant ou de nouveaux pouvoirs plus libres et plus étendus, ou les circonstances passagères et déterminées par le consentement unanime des trois ordres.

« À Versailles ce 1er juillet 1789.

« F. A. V. Ev. de Montauban.»

M. de Breteuil refusa son adhésion à la constitution civile du clergé (4 janvier 1791), signa la célèbre Exposition des principes, ainsi que les protestations générales de septembre 1791 contre les décrets de l'assemblée.

À la dissolution de l'Assemblée, il se retira en Normandie, espérant se soustraire par la retraite à la réclusion décrétée contre les sexagénaires en place de la déportation. Mesdames Duteurtre et Solo, de Rouen, aidées par un garde des forêts nommé Hervieux, lui offrirent un asile ; mais on l'y découvrit le 4 juillet 1794, et il fut emprisonné avec ces trois personnes d'abord dans la maison des Pères des Ecoles chrétiennes, qui servait alors de prison, puis dans la prison de l'ancien Parlement. Six semaines après, M. de Breteuil y mourut de maladie ; les trois autres co-détenus furent mis en liberté le 16 octobre suivant.