Gabriel, Joseph, Xavier Ricard de Séalt

1752 - 1802

Informations générales
  • Né le 29 mars 1752 à PEYROLLES-EN-PROVENCE ( - Généralité de Provence France)
  • Décédé le 1er février 1802 à GRENOBLE (Isère - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 6 avril 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Toulon (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Tiers-Etat

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, né à Peyrolles-en-Provence (Généralité de Provence) le 29 mars 1752, de Me Joseph Ricard avocat en la cour et de dame Marie Madeleine Ancelme, mort à Grenoble (Isère) le 1er février 1802, il était avocat à Toulon, quand il fut élu, le 7 avril 1789, député du tiers aux Etats généraux par la sénéchaussée de Toulon.

Il prêta le serment du Jeu de paume, fit partie des comités de constitution et des rapports, vota contre le rachat des dîmes et des droits casuels, parla sur le traitement des évêques, proposa de n'accorder aucun congé aux députés pendant la cérémonie de la fédération, appuya la demande d'armer en faveur de l'Espagne contre les menées de l'Angleterre, proposa, au projet relatif à la liquidation des offices d'amirauté, un amendement qui fut rejeté, combattit le projet sur l'organisation de la marine, et déclara que le ministre la Luzerne avait perdu la confiance de la nation.

Elu secrétaire de l'Assemblée le 15 mai 1791 il attaqua violemment M. de la Rochefoucauld-Liancourt, et publia à cette occasion la lettre suivante :

« Vous avez désiré, Monsieur, que je donnasse une explication de la motion que vous appelez inexplicable, que j'ai faite le 14 de ce mois sur la motion prononcée par M. Liancourt ; je m'y suis refusé jusqu'aujourd’hui; mais puisque cette opinion vient d'être imprimée, distribuée, et peut-être adressée à tous les départements, selon le vœu que j'en manifestai, je vais vous satisfaire.

« Vous connaissez mon attachement invariable à la Constitution, et mon zèle brûlant, comme le climat qui m'a vu naître, pour tout ce qui tend à l'affermir; mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que mon amour civique n'est pas exempt de crainte, ni de méfiance contre tout ce qui peut avoir l'air de porter atteinte à mon idole.....; et pour vous tout dire, je déclare que, confiant jusqu'à l'excès, je n'ai jamais éprouvé de sentiment contraire que sur le succès de la révolution. C'est dans cette disposition, qui me suivra jusqu'à la fin de nos travaux, que j'arrivai à la séance si importante du 14 de ce mois.

« M. Liancourt monta à la tribune; je l'entendis s'efforçant de justifier un voyage condamné par la France entière, de pallier une déclaration solennellement improbative de tous les décrets, et appuyant ses arguments sur la non-liberté antérieure de la personne du roi ; moi, qui avais toujours cru que le roi était libre, qu'il avait voulu librement la Constitution, et qu'il ne pouvait s'y refuser ou l'attaquer, se séparer de l'Assemblée et abandonner la nation et son trône que par l'effet de quelque machination perfide des ennemis de la patrie... M. Liancourt renversait toutes nos idées; je ne connus plus l'homme, je ne vis plus en lui que le premier commensal du roi, égaré par son zèle ; je sentis que son opinion n'était bonne ni pour le roi pour qui elle avait été faite, ni pour le salut de la patrie pour qui elle devait être destinée, et je fis la motion que vous paraissez condamner. Elle peut donner lieu à des réflexions très profondes.

« Je ne cherche pas à la justifier pas plus que je ne me la reproche, je me borne à vous donner mes motifs, vous jugerez aisément que je n'eus pas l'intention d'accuser M. Liancourt d'incivisme; d'après les preuves de patriotisme qu'il a pu donner, il ne pourrait changer qu'aux dépens de sa réputation et de sa gloire.

« J'avais la parole pour le lendemain ; si j'avais pu atteindre la tribune, j'y aurais donné les explications que je vous donne aujourd'hui; nos amis auraient connu les motifs de mon incartade, et j'aurais arrêté le guêpier dont j'entends encore le bourdonnement.

RICARD, de Toulon, membre de l'Assemblée nationale. »

Ricard de Séalt fut un des commissaires nommés à l'arrestation de La Fayette. Après la session, il quitta la vie publique.

Rallié au 18 brumaire, il fut nommé, le 11 nivôse an VIII, préfet de l'Isère, et mourut peu après, à Grenoble, d'une angine de poitrine.

Date de mise à jour: décembre 2018