Jean-Baptiste, Marie, Auguste Bresson

1760 - 1832

Informations générales
  • Né le 15 août 1760 à Darney ( - Duché de Lorraine - Généralité de Nancy)
  • Décédé le 11 février 1832 à Meudon (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 4 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Vosges
Groupe
Girondins
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 15 octobre 1795 au 20 mai 1798
Département
Vosges
Groupe
Bonapartiste

Biographies

Membre de la Convention et député au Conseil des Cinq-cents, né à Darney (Duché de Lorraine, généralité de Nancy) le 15 août 1760, mort à Meudon (Seine-et-Oise), le 11 février 1832, il était administrateur du directoire du district de Darney, quand il fut élu, le 4 septembre 1792, par le département des Vosges, membre de la Convention, par 198 voix sur 394 votants.

Il siégea parmi les modérés, et fut l'apôtre de « l'Evangile de la douce et sage liberté », comme il disait.


Dans le procès de Louis XVI, il répondit, au 3e appel nominal :

« Lorsque, sur la première question, j'ai dit Louis est coupable, j'ai prononcé d'après la conviction du législateur et non du juge, car je ne le suis pas, et une autorité supérieure à la vôtre, ma conscience, me défend d'en remplir les fonctions.

Puisque je ne suis pas juge, je n'ai pas dû ouvrir le Code criminel pour y lire ma détermination ; j'ai interrogé le bonheur de mon pays; il est pour moi la loi, la justice suprême.

Non, citoyens, nous ne sommes pas juges, car les juges sont prosternés devant une loi égale pour tous, et nous, nous avons violé l'égalité pour faire une exception contre un seul.
Nous ne sommes pas juges, car les juges ont un bandeau glacé sur le front, et la haine de Louis nous brûle et nous dévore.
Nous ne sommes pas juges, car les juges se défendent des opinions sévères ; ils les ensevelissent au fond de leur coeur, et ce n'est qu'avec une tardive et sainte honte qu'ils les laissent échapper; et nous, presque réduits à nous excuser de la modération, nous publions avec orgueil la rigueur de nos jugements, et nous nous efforçons de la faire adopter.

Nous ne sommes pas juges enfin, car on voit des juges s'attendrir sur le scélérat qu'ils viennent de condamner, et adoucir l'horreur qui l'environne par l'expression de la pitié. Notre aversion poursuit Louis jusque sous la hache des bourreaux, et même j'ai quelquefois entendu prononcer son arrêt de mort avec l'accent de la colère, et des signes approbateurs répondaient à ce cri funèbre.

Homme d'Etat, j'oublie les maux que Louis nous a faits sur le trône; je ne m'occupe que de ceux qu'il pourrait nous faire sur l'échafaud.

De longues et silencieuses méditations m'ont convaincu que son existence sera moins funeste à ma patrie que son supplice, et je n'ai pas hésité.

Je demande que Louis soit détenu jusqu'à l'époque où la tranquillité publique permettra de le bannir. »

Décrété d'accusation le 3 octobre 1793, il parvint à s'échapper; le décret du 18 ventôse an III (8 mars 1795) le rappela à la Convention.


Le 23 vendémiaire an IV, plusieurs départements l'élurent député au Conseil des Cinq-cents; il opta pour le département des Vosges, et sortit du Conseil au renouvellement de 1798.

Son adhésion au coup d'Etat de brumaire lui valut la place de juge suppléant au tribunal civil des Vosges. Membre de la Légion d'honneur du 25 prairial an XII, il fut nommé, en 1811, juge au tribunal civil d'Epinal, et mis à la retraite comme magistrat, en 1825.

Il a publié : Réflexions sur les bases d'une Constitution (1795).

Date de mise à jour: septembre 2019


Membre de la Convention et député au Conseil des Cinq-cents, né à Darney (Vosges), le 15 août 1760, mort à Meudon (Seine-et-Oise), le 11 février 1832, il était administrateur du directoire du district de Darney, quand il fut élu, le 4 septembre 1792, par le département des Vosges, membre de la Convention, par 198 voix sur 394 votants.

Il siégea parmi les modérés, et fut l'apôtre de « l'Evangile de la douce et sage liberté », comme il disait.


Dans le procès de Louis XVI, il répondit, au 3e appel nominal :

« Lorsque, sur la première question, j'ai dit Louis est coupable, j'ai prononcé d'après la conviction du législateur et non du juge, car je ne le suis pas, et une autorité supérieure à la vôtre, ma conscience, me défend d'en remplir les fonctions.

Puisque je ne suis pas juge, je n'ai pas dû ouvrir le Code criminel pour y lire ma détermination ; j'ai interrogé le bonheur de mon pays; il est pour moi la loi, la justice suprême.

Non, citoyens, nous ne sommes pas juges, car les juges sont prosternés devant une loi égale pour tous, et nous, nous avons violé l'égalité pour faire une exception contre un seul.
Nous ne sommes pas juges, car les juges ont un bandeau glacé sur le front, et la haine de Louis nous brûle et nous dévore.
Nous ne sommes pas juges, car les juges se défendent des opinions sévères ; ils les ensevelissent au fond de leur coeur, et ce n'est qu'avec une tardive et sainte honte qu'ils les laissent échapper; et nous, presque réduits à nous excuser de la modération, nous publions avec orgueil la rigueur de nos jugements, et nous nous efforçons de la faire adopter.

Nous ne sommes pas juges enfin, car on voit des juges s'attendrir sur le scélérat qu'ils viennent de condamner, et adoucir l'horreur qui l'environne par l'expression de la pitié. Notre aversion poursuit Louis jusque sous la hache des bourreaux, et même j'ai quelquefois entendu prononcer son arrêt de mort avec l'accent de la colère, et des signes approbateurs répondaient à ce cri funèbre.

Homme d'Etat, j'oublie les maux que Louis nous a faits sur le trône; je ne m'occupe que de ceux qu'il pourrait nous faire sur l'échafaud.

De longues et silencieuses méditations m'ont convaincu que son existence sera moins funeste à ma patrie que son supplice, et je n'ai pas hésité.

Je demande que Louis soit détenu jusqu'à l'époque où la tranquillité publique permettra de le bannir. »

Décrété d'accusation le 3 octobre 1793, il parvint à s'échapper; le décret du 18 ventôse an III (8 mars 1795) le rappela à la Convention.


Le 23 vendémiaire an IV, plusieurs départements l'élurent député au Conseil des Cinq-cents; il opta pour le département des Vosges, et sortit du Conseil au renouvellement de 1798.

Son adhésion au coup d'Etat de brumaire lui valut la place de juge suppléant au tribunal civil des Vosges. Membre de la Légion d'honneur du 25 prairial an XII, il fut nommé, en 1811, juge au tribunal civil d'Epinal, et mis à la retraite comme magistrat, en 1825.

Il a publié : Réflexions sur les bases d'une Constitution (1795).

Date de mise à jour: septembre 2019