Joseph, Antoine Arena

1771 - 1801

Informations générales
  • Né le 30 mai 1771 à L'Ile-Rousse ( - Généralité de Corse - France)
  • Décédé le 30 janvier 1801 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 10 avril 1797 au 20 mai 1799
Département
Corse
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Frère de Barthélemy Aréna (1765-1832), député au Conseil des Cinq Cents, Joseph-Antoine Aréna, député au Conseil des Cinq-Cents, né à l'Ile-Rousse (Généralité de Corse) le 30 mai 1771, fut exécuté à Paris le 30 janvier 1801.

Chef de bataillon en Corse, il devint adjudant général en 1793 ; il fit brillamment la campagne d'Italie et se distingua au siège de Toulon, ainsi qu'en témoigne le rapport de Dugommier, général en chef, inséré au Moniteur du 7 décembre 1793. En complète communauté d'idées et de sentiments avec son frère Barthélemy, il fut, avant lui, (21 germinal an V), membre du Conseil des Cinq-Cents, pour le département du Golo.

Il fit dans cette Assemblée, le 6 brumaire an VI, un rapport sur la situation de la Corse, et annonça que « les rebelles avaient été vaincus et dispersés par les républicains. » Il sortit du Conseil le 1er prairial an VII.

Après le 18 Brumaire, il protesta contre le coup d'Etat, en donnant la démission de son grade de chef de brigade de gendarmerie, et poursuivit dès lors Bonaparte de sa haine et de ses tentatives de vengeance. De concert avec le statuaire Coracchi, Topino Lebrun, Demerville et Diana, il ourdit un complot qui avait, dit-on, pour but d'attenter aux jours du premier consul et fut arrêté au théâtre de l'Opéra, avec les autres conjurés, le 18 vendémiaire an IX (10 octobre 1800) sur la dénonciation d'un officier nommé Harel. L'explosion de la machine infernale, le 24 décembre 1800, précipita le dénouement, et détermina la condamnation à mort, par le tribunal criminel, d'Aréna et de ses coaccusés. « Attendu, dit le jugement, que le complot déclaré constant par la déclaration du jury, tendait à troubler la République par une guerre civile, en armant les citoyens les uns contre les autres et contre l'exercice de l'autorité légitime,.., etc. »

Le plaidoyer du citoyen Guichard, défenseur d'Aréna devant le tribunal criminel, avait habilement, mais sans succès, tiré argument de la précipitation soudaine de l'accusation, impatiente de trouver des coupables après l'attentat de la rue Saint Nicaise, et qui semblait saisir les premiers venus. Il insista aussi sur l'absence de preuves : « On aura sans doute trouvé chez Aréna ou ailleurs le plan de ce complot, on aura intercepté des lettres qui auront témoigné de son existence ; des personnes seront venues déposer qu'on a cherché à les faire entrer dans la conspiration, on aura acquis la preuve de certains paiements faits à des conjurés pour avoir des armes, des munitions ? Rien de tout cela. Pas une seule lettre, pas un seul chiffon, pas un seul témoin, pas une seule arme, pas le plus léger indice qu'il trempât dans aucun complot,... etc. »

Une requête présentée par Joseph Aréna au tribunal de Cassation fut rejetée, et les condamnés furent fusillés le 30 janvier 1801.

Date de mise à jour: juin 2020