Jean-Baptiste Solignac

1773 - 1850

Informations générales
  • Né le 15 mars 1773 à Millau ( - Généralité de Montauban France)
  • Décédé le 10 novembre 1850 à Montpellier (Hérault - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cent-Jours
Législature
Chambre des représentants
Mandat
Du 15 mai 1815 au 13 juillet 1815
Département
Aveyron

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant aux Cent-Jours, né à Millau (Généralité de Montauban) le 15 mars 1773, mort à Montpellier (Hérault) le 10 novembre 1850, « fils de Joseph Solignac, bourgeois, et de dame Pétronille Maquio », il s'engagea, en 1789, dans le régiment d'infanterie de Vermandois, fut nommé capitaine en 1791, servit à l'armée des Pyrénées-Orientales dans l'état-major de Dagobert, et devint chef de bataillon le 4 septembre 1792, et adjudant-général le 22 du même mois.

Il suivit ensuite le général Vouland à la 8e division militaire (Marseille), où il fut dénoncé pour avoir fait relâcher quelques fédéralistes inoffensifs. Exaspéré des attaques dont il était l'objet, il se laissa aller à des actes de violence envers un représentant en mission, ce qui l'obligea à s'enfuir. Son frère fut arrêté à Montpellier, à sa place. A Paris, où il se rendit alors, il fut arrêté par ordre du comité de sûreté générale, et enfermé à la Force pendant 5 mois; il n'obtint sa mise en liberté qu'en prairial an III.

Resté à Paris, il se rallia à Bonaparte, qui le prit sous ses ordres au 13 vendémiaire, et le fit nommer chef d'état-major de la division de Paris. Il fut chargé ensuite avec Brune du licenciement de la légion de police, qu'il répartit entre divers corps de troupes. Ayant obtenu d'être envoyé à l'armée d'Italie, il devint chef d'état-major de Masséna, qu'il suivit à Rome. En l'an VII, il reçut le commandement d'une brigade, fut blessé à Novi, et se trouva à Paris lors du retour de Bonaparte.

Le 18 brumaire, il fut de garde au Luxembourg, le 19 à Saint-Cloud, et, lorsque Bonaparte entra dans la salle du conseil des Cinq-Cents, il le protégea contre les menaces des députés. Sur son ordre, il entra dans la salle avec un bataillon de grenadiers pour en chasser les députés protestataires. Après l'institution du Consulat, Solignac fut attaché à la personne de Bonaparte, et chargé de rétablir l'ordre dans la 8e division (Marseille). Il se rendit de là à l'armée d'Italie, sous les ordres de son ancien chef, le général Masséna, qui lui confia une brigade de la division Suchet, fit la campagne de l'an IX avec le général Brune, et passa en Toscane avec Murat, et à Naples avec Gouvion-Saint-Cyr.

Chargé de porter à l'empereur les félicitations de l'armée d'Italie, il fut d'abord reçu avec froideur ; mais sur la demande de Jourdan, Napoléon le nomma commandeur de la Légion d'honneur (19 frimaire an XII). Il se distingua, au cours de la campagne suivante, à Caldiero et au passage du Tagliamento. Accusé de concussions, il fut destitué le 31 mars 1806, puis réintégré le 20 avril 1807, et appelé, le 18 janvier 1808, à l'armée de Portugal, où il se conduisit vaillamment à la prise d'Evora et à la bataille de Vimeiro.

Créé baron de l'Empire en 1811, il fut promu général de division le 17 novembre suivant. En 1814, il commanda une division du 1er corps de la grande armée, avec laquelle il battit Elvig, Thielman et le prince Paul de Wurtemberg.

La Restauration le fit chevalier de Saint-Louis et l'appela au commandement d'une subdivision de la 9e division militaire.

Mis en non-activité le 15 janvier 1815, il fut élu, le 15 mai suivant, représentant à la Chambre des Cent-Jours par l'arrondissement de Millau, avec 36 voix (61 votants, 108 inscrits) contre 42 à M. de Vesins, conseiller à la cour. Le 22, il proposa de nommer une commission pour négocier avec les puissances et arrêter la marche de Wellington, et insista pour qu'une commission de cinq membres allât exposer à l'empereur l'urgence de son abdication, et pour qu'on attendît « une heure, pour conserver l'honneur du chef de l'Etat. » Ce délai fut voté. Il se rendit alors lui-même auprès de l'empereur, et il apporta à la Chambre la nouvelle que Napoléon abdiquait en faveur de son fils. Il fit décerner le 4 juillet des remerciements aux braves qui avaient défendu la patrie, engagea à plusieurs reprises la Chambre à reconnaître et à proclamer Napoléon II, et demanda que les autorités de l'Empire fussent tenues de lui prêter serment.

Réformé sans traitement le 23 décembre 1815, il fut mis à la retraite le 11 août 1819, rentra en activité à la révolution de juillet, et commanda la 9e division militaire (1er septembre 1830). Grand-officier de la Légion d'honneur le 20 avril 1831, il reçut de Casimir Périer le commandement des troupes de ligne et des gardes nationaux chargés de rétablir l'ordre en Vendée. Admis dans la section de réserve le 25 juin 1834, il fut de nouveau mis d'office à la retraite le 8 juin 1848. Il avait été nommé grand maréchal de Portugal en 1833.