Marc, René, Marie Le Voyer de Paulmy d'Argenson

1771 - 1842

Informations générales
  • Né le 19 septembre 1771 à Paris ( - Généralité de Paris France)
  • Décédé le 1er août 1842 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cent-Jours
Législature
Chambre des représentants
Mandat
Du 12 mai 1815 au 13 juillet 1815
Département
Haut-Rhin
Groupe
Indépendants
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
Ire législature
Mandat
Du 22 août 1815 au 5 septembre 1816
Département
Haut-Rhin
Groupe
Minorité libérale
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 4 octobre 1816 au 26 mars 1817
Département
Haut-Rhin
Groupe
Minorité libérale
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 20 septembre 1817 au 1er mai 1822
Département
Haut-Rhin
Groupe
Minorité libérale
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 9 mai 1822 au 24 décembre 1823
Département
Haut-Rhin
Groupe
Minorité libérale
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IVe législature
Mandat
Du 26 avril 1828 au 15 juillet 1829
Département
Eure
Groupe
Minorité libérale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 21 octobre 1830 au 31 mai 1831
Département
Vienne
Groupe
Gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 1er octobre 1831 au 25 mai 1834
Département
Bas-Rhin
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant aux Cent-Jours, député de 1815 à 1823, de 1828 à 1829 et de 1830 à 1834, né à Paris (Généralité de Paris) le 19 septembre 1771, mort à Paris (Seine) le 1er août 1842, « fils de Marc-René le Voyer, marquis d'Argenson, et de Marie-Constance de Mailly », il appartenait à une vieille famille originaire de Touraine, qui y possédait de temps immémorial la terre de Paulmy. Il perdit son père fort jeune et fut confié aux soins de M. de Paulmy.

Ses études terminées à Strasbourg, il adopta les principes de la Révolution, et entra à l'armée en qualité d'aide de camp du général Wittgenstein, commandant une division sur la Meuse. Peu après, il fut attaché au même titre au général La Fayette. Lorsque, après les événements du 10 août 1792, celui-ci crut devoir quitter la France, M. d'Argenson se fixa en Touraine, épousa la veuve du prince Victor de Broglie, et se tint pendant la période révolutionnaire à l'écart des affaires publiques. Il s'occupa d'agriculture et réalisa dans sa terre des Ormes, en Poitou, de notables améliorations.

Président du collège électoral de la Vienne en 1803, il fit partie, l'année suivante, de la députation envoyée à l'empereur, qui lui offrit une place de chambellan. Le Voyer d'Argenson préféra celle de préfet des Deux-Nèthes, qu'il occupa, de 1809 à 1813. Il se trouvait à Anvers lors du débarquement des Anglais à Walcheren et coopéra aux mesures qui furent prises pour les repousser. Le maire d'Anvers, ayant été dénoncé à l'empereur pour avoir, conjointement avec d'autres personnes, commis des dilapidations dans la gestion de l'octroi, subissait une détention préventive, quand le préfet des Deux-Nèthes reçut l'injonction d'ordonner le séquestre des biens des accusés. D'Argenson refusa et motiva son refus sur l'illégalité d'une pareille mesure. Son attitude ayant déplu, il donna sa démission et se retira dans ses propriétés d'Alsace.

Il refusa la préfecture de Lyon que lui offrit la première Restauration, et déclara qu'il n'accepterait aucune fonction tant que la France n'aurait point une Constitution libre et que son territoire serait occupé par les armées étrangères.

Pendant les Cent-Jours, il fut élu (12 mai 1815) représentant de l'arrondissement de Belfort à la Chambre des représentants, par 46 voix sur 90 votants. Lorsque les députés trouvèrent les portes du palais Bourbon fermées, le 8 juillet, d'Argenson fut un de ceux qui se réunirent chez le président Lanjuinais pour y signer le procès-verbal constatant la protestation des représentants contre la violation de leurs droits.

Appelé, le 22 août 1815, par le département du Haut-Rhin, et par 63 voix (125 votants, 199 inscrits), à siéger dans la Chambre introuvable, il prit place dans la minorité, combattit les mesures de sûreté générale proposées dès l'ouverture de la session, demanda une enquête préalable sur la situation du royaume, dénonça avec indignation les assassinats de Nîmes, et fut rappelé à l'ordre, le 24 octobre 1815, par le président Laîné. Seul il combattit ouvertement le projet de loi pour l'établissement des cours prévôtales.

Réélu député du Haut-Rhin, le 4 octobre 1816, par 76 voix (144 votants, 191 inscrits), puis le 20 septembre 1817, par 309 voix (451 votants, 552 inscrits), il publia son opinion sur le projet d'adresse au roi en réponse au discours de la couronne, s'opposa à l'adoption du projet de loi sur l'ensemble des dotations ecclésiastiques, défendit la liberté individuelle et la liberté des journaux, réclama l'établissement du jury en matière de presse, parla encore sur la loi du recrutement, et demanda la rentrée en France des proscrits de 1815.

Il obtint encore sa réélection, le 9 mai 1822, dans le 3e arrondissement électoral du Haut-Rhin (Belfort), par 65 voix (102 votants, 108 inscrits), contre 36 à M. Haas, combattit la proposition de décerner une récompense nationale au duc de Richelieu, dénonça le refus du ministre d'admettre dans les collèges les enfants des protestants, et ne cessa de se montrer l'ardent défenseur de la Charte.

Il ne fut pas réélu en 1824. Mais aux élections suivantes, Dupont (de l'Eure) ayant été nommé dans le premier collège de Paris et dans les circonscriptions de Pont-Audemer et de Bernay (Eure) et ayant opté pour cette dernière, les électeurs de Pont-Audemer confièrent, le 26 avril 1828, par 313 voix (392 votants, 526 inscrits), contre 60 à M. Letendre de Tourville, un mandat de député à Le Voyer d'Argenson, qui donna sa démission l'année suivante.

Partisan de la révolution de 1830, il fut réélu, le 21 octobre 1830, dans le 2e arrondissement de la Vienne (Châtellerault), par 195 voix (301 votants, 406 inscrits), en remplacement de M. Creuzé, démissionnaire; il prêta à Louis-Philippe le serment exigé, mais en ajoutant (3 novembre) « sauf les progrès de la raison publique ».

Le 1er octobre 1831, il succéda, comme député du 1er collège du Bas-Bhin (Strasbourg), à La Fayette qui optait pour Meaux, siégea encore à gauche, présenta un projet de loi tendant à rendre les concessions des mines moins difficiles de la part de l'Etat, s'éleva contre l'allocation de dix-huit millions pour travaux publics, prit part à la discussion du projet de loi municipale, signa en 1832 le compte-rendu de l'opposition, et figura (octobre 1833) parmi les signataires d'un manifeste publié par la Société des Droits de l'homme.

Non réélu en 1834, il passa ses dernières années dans la retraite.