Joseph, Antoine, Joachim, Camille Cérutti

1738 - 1792

Informations générales
  • Né le 13 juin 1738 à Turin (Royaume de Sardaigne - Italie)
  • Décédé le 3 février 1792 à Paris (Département de Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 4 septembre 1791 au 3 février 1792
Département
Seine
Groupe
Majorité réformatrice

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée législative de 1791, né à Turin (Royaume de Sardaigne - Italie), le 13 juin 1738, mort à Paris, le 3 février 1792, d'une famille italienne, il fit ses études chez les Jésuites de Turin, entra lui-même dans l'ordre, et fut nommé Professeur au collège des Jésuites de Lyon.

En 1761, il concourut devant les académies de Lyon, de Montauban et de Toulouse, sur trois sujets différents et remporta les trois prix ; on attribua même d'abord à J.-J. Rousseau sa dissertation couronnée à Toulouse : Pourquoi les républiques modernes fleurissent-elles moins que les républiques anciennes? En faveur auprès de Stanislas II, roi de Pologne retiré à Nancy, il publia sous son inspiration son Apologie de l'Institut des Jésuites (1762), qui ne sauva pas l'ordre, mais donna une nouvelle preuve du talent de l'auteur. A la suppression de l'ordre, Cérutti fut placé par Stanislas auprès de son petit-fils, le dauphin de France; il y gagna dix mille livres de rente, mais ayant conçu pour la duchesse de Brancas une violente passion, il se retira chez elle à Fréville, auprès de Nancy, revint à la littérature, et composa, entre autres, son Poème sur le jeu d'échecs.

Aux approches de la Révolution, il fit paraître, sous le voile de l'anonyme, son Mémoire pour le peuple français (1788), qui eut un si grand succès. Nommé membre de l'administration de Paris, il fut un des préparateurs des discours de Mirabeau, dont il prononça l'éloge funèbre dans l'église Saint-Eustache, et fit paraître sous le titre de Feuille villageoise, un journal populaire destiné à mettre les idées nouvelles à la portée des habitants des campagnes.

Elu député du département de Paris à l'Assemblée législative (4 septembre 1791), le 4e sur 24, par 453 voix sur 726 votants, il siégea peu dans cette assemblée, dont il fut nommé secrétaire le 3 octobre 1791, et mourut quatre mois après, miné par l'excès de travail. La population parisienne s'empressa de donner son nom à la rue d'Artois; le nom de Cérutti resta à cette rue jusqu'à la Restauration qui lui rendit le nom d'Artois, lequel fut remplacé à nouveau sous le gouvernement de Juillet par le nom de Laffitte.

Cérutti a laissé de nombreux travaux, parmi lesquels : Lettres sur les avantages et l'origine de la gaieté française (1761); Pourquoi les arts utiles ne sont-il pas cultivés préférablement aux arts agréables? (1761); Mémoire sur l'origine et les effets du désir de transmettre son nom à la postérité (1761); Traduction libre de trois odes d'Horace (1789); Mémoire sur les assignats, etc.