Jean, Philippe Garran de Coulon

1749 - 1816

Informations générales
  • Né le 29 avril 1749 à Saint-Maixent ( - Généralité de Poitiers France)
  • Décédé le 19 décembre 1816 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 1er septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Seine
Groupe
Majorité réformatrice
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 4 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Loiret
Groupe
Montagne
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 15 octobre 1795 au 20 mai 1798
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1791, membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents et membre du Sénat conservateur, né à Saint-Maixent (Généralité de Poitiers) le 29 avril 1749, mort à Paris (Seine) le 19 décembre 1816, il était fils de Garran de la Brosse, receveur des tailles à Saint-Maixent. Il fit ses études dans sa ville natale, les termina chez les oratoriens de Niort et de Poitiers, et fit son droit à Orléans, où il eut Pothier pour maître.

Reçu avocat, il se rendit à Paris, devint secrétaire d'Henrion de Pansey et se mêla assez au mouvement de la Révolution pour être élu, en avril 1789, député suppléant du tiers aux Etats généraux pour la ville de Paris. Il se trouva, le 14 juillet 1789, parmi les électeurs assemblés à l'Hôtel de Ville qui interpellèrent Flesselles. Le 21 octobre suivant, il tenta inutilement de sauver le boulanger François, accusé d'accaparement. Néanmoins, comme membre de la commune, il signa l'arrêté de dénonciation contre de Puységur, de Broglie et de Bezenval, coupables du crime de lèse-nation le 14 juillet précédent. Il avait une vive admiration pour La Fayette, auquel il adressa, en lui offrant une chaîne qui avait été portée par Bayard, les vers suivants : « Qui mieux que vous aurait des droits sur elle ; Comme Bayard sans reproche et sans peur, Sage, vaillant, à vos devoirs fidèle... » etc.

Nommé président du comité des recherches en 1790, il fut appelé, le 11 mai 1791, aux fonctions de substitut du commissaire près le tribunal de cassation et, le 1er septembre suivant, fut élu député pour le département de Paris à l'Assemblée législative, le 1er sur 24, par 441 voix sur 822 votants. Quelques jours plus tard, le 22 septembre, il félicita le roi d'avoir accepté la Constitution. À l'Assemblée, il prit fréquemment la parole ; d'abord pour contester au président le droit d'imposer silence aux tribunes ; puis pour demander, comme le veut Bentham, l'élection des juges ; pour combattre la mise en accusation des émigrés, ou tout au moins réclamer un ajournement de deux mois qui permette d'agir en pleine connaissance de cause ; pour obtenir le principe d'égalité entre les hommes de couleur et les blancs ; enfin, en 1792, pour demander l'amnistie des soldats de Châteauvieux condamnés au bagne pour leur participation à l'émeute de Nancy.

Il avait été nommé procurateur général de la nation près la Haute Cour d'Orléans, lorsqu'il fut élu, le 4 septembre 1792, membre de la Convention par le département du Loiret, le 2e sur 9, avec 345 voix sur 384 votants; les efforts faits par lui pour sauver les prisonniers d'Orléans des massacres des prisons, en septembre 1792, lui avaient valu les suffrages des électeurs de ce département. Il entra au comité de législation, et, dans le procès du roi, il répondit au 3e appel nominal :

« Quoique la peine de mort m'ait toujours semblé immorale et contraire à son but, si j'étais juge, je trouverais mon opinion écrite dans le code pénal. Mais nous ne sommes pas juges ; nous ne pouvons pas cumuler les fonctions d'accusateur, de juré de jugement et de juge. Je soutiens que la liberté ne peut se concilier avec cet envahissement de pouvoirs. On ne manquera jamais de motifs semblables aux nôtres pour se mettre au-dessus des lois ; et, dans quelque gouvernement que ce soit, la tyrannie est là où des hommes sont au-dessus des lois, et d'autres au-dessous. Comme représentant du peuple, chargé de prendre une mesure de sûreté générale, je vote pour la réclusion. »

Après le vote, il fut de ceux qui demandèrent de surseoir à l'exécution.

Il siégea cependant à la Montagne. En octobre 1793, il fut membre de la commission chargée de dresser l'acte d'accusation « de la veuve Capet ». En l'an II, ce fut lui qui fit décréter que désormais le bonnet phrygien remplacerait les fleurs de lis sur les bornes routières. Au 9 thermidor, il applaudit à la chute de Robespierre. En l'an III, il fit un rapport sur les incompatibilités des fonctions administratives et des fonctions judiciaires ; dans la discussion de la Constitution, il se déclara partisan du gouvernement représentatif avec l'élection directe et à haute voix ; enfin, il demanda que toutes les affaires civiles fussent soumises à l'appréciation d'un jury.

Le 23 vendémiaire an IV, il fut élu par plusieurs départements député au Conseil des Cinq-Cents. Il y défendit énergiquement les sociétés populaires. Quelque temps auparavant il avait sollicité la grâce de Drouet, un des complices de Babœuf. Le 13 frimaire suivant, il fut appelé à l'Institut. Garran de Coulon se rallia au 18 brumaire ; aussi, le 3 nivôse an VIII, il entra au Sénat conservateur et fut gratifié de la sénatorerie de Riom le 2 prairial an XII.

Cette même année, le 9 vendémiaire, il avait été nommé membre de la Légion d'honneur ; il fut promu commandeur de l'ordre le 25 prairial suivant.

Créé comte de l'Empire le 26 avril 1808, enfin grand-officier de la Légion d'honneur le 13 juin 1811, il adhéra à la déchéance de l'empereur, puis il rentra dans la vie privée, et mourut peu de temps après.