Claude Le Coz

1740 - 1815

Informations générales
  • Né le 22 décembre 1740 à Plonévez-Porzay ( - Généralité de Bretagne sud France)
  • Décédé le 3 mai 1815 à Villevieux (Jura - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 3 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Modérés

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1791, né au Rodon-Glass, commune de Plonévez-Porzay (Généralité de Bretagne sud) le 22 décembre 1740, mort à Villevieux (Jura) le 3 mai 1815, fils d'un tisserand, il fit ses études chez les Jésuites de Quimper, et devint plus tard, après la dispersion de ceux-ci, professeur, puis directeur de ce collège.

Epris des idées de la Révolution, il fut élu (1790) procureur-syndic du district de Quimper, appuya dans plusieurs brochures la Constitution civile du clergé et fut élu (février 1791) évêque constitutionnel d'Ille-et-Vilaine.

Le 3 septembre suivant, le département d'Ille-et-Vilaine l'envoya siéger à l'Assemblée législative, le 9e sur 10, à la pluralité des voix. Le 19 octobre, il parla contre le mariage des prêtres: « Ceux qui ont dit que le célibat était contraire à la nature ont avancé une erreur. D'ailleurs vous vous occupez en ce moment d'éteindre ce feu qui consume l'empire, et, par l'impolitique motion qui a été faite, vous l'alimentez de plus fort. » Le 10 novembre, s'étant plaint des députés qui « aboient contre les ministres », il fut rappelé à l'ordre par le président ; le 13, il traita Isnard « d'athée » après son discours contre les prêtres insermentés; le 30 janvier 1792, il défendit la loi sur les passeports, et, le 5 février, il réclama la suppression de certaines congrégations religieuses : « Je demande, moi, dit-il, que l'Assemblée fasse enfin que la nation jouisse des droits dont elle s'est mise en possession, et qu'elle détruise ces associations de religieux séculiers qui ont fait de tous les séminaires des repaires de l'aristocratie ecclésiastique. Ces anciens corps ne veulent pas nous présenter leurs registres, et il nous est impossible de donner aux directoires des départements les états des fondations. Je demande que toutes ces associations soient dissipées et que les séminaires soient enfin mis à la disposition de la nation. » Le 6 avril, il revint sur cette motion, mais s'opposa à la suppression des congrégations enseignantes. Peu après, il rédigea le mémoire des évêques constitutionnels en réponse à l'Exposition des principes des évêques orthodoxes. Il parla, après le 10 août, contre la suspension du roi, et, après la session, fut nommé membre du directoire du département d'Ille-et-Vilaine.

Hostile à Carrier, et inflexible sur la question du mariage des prêtres, il fut enfermé au Mont-Saint-Michel jusqu'au 9 thermidor. De retour à Rennes, il écrivit à l'abbé Grégoire, le 14 septembre 1796, qu'il ne pouvait le rejoindre à Paris, « en raison de sa pauvreté qui l'astreint à un régime des plus sobres, et puis le soin de son troupeau qui exige sa présence continuelle. » Il se plaint des projets de Cambacérès: « On crie liberté pour le culte et jamais on ne travailla plus à l'enchaîner. On veut faire régner la tranquillité, la sûreté, et les moyens de les altérer, de tout bouleverser, semblent recherchés et pris avec affectation. La suppression de l'habit ecclésiastique est d'une inconséquence, d'une bêtise qui révolte. Par là, on a facilité non pas seulement aux prêtres séditieux, mais à une foule de scélérats qui se donnent pour prêtres, les moyens d'égarer, de séduire, de ruiner le peuple et de le tenir dans une sorte d'insurrection. »

Le Coz présida à Paris le concile national de 1797, et envoya, le 5e jour complémentaire de l'an VI, son serment civique et celui du concile au Conseil des Cinq-cents, qui passa à l'ordre du jour, par la raison que le Conseil ne pouvait pas reconnaître de corporation religieuse. Il présida encore le second concile national de Paris en 1801, adhéra au Concordat en donnant sa démission d'évêque de Rennes, et fut appelé (1802) à l'archevêché de Besançon. Il signa entre les mains du pape, en 1804, une formule de soumission aux brefs du Saint-siège, et ne manqua aucune occasion de manifester son admiration pour Napoléon. Le ministre de l'Intérieur lui accorda, en 1807, une médaille pour avoir aidé à la propagation de la vaccine dans son diocèse, et, en 1809, M. Le Coz obtint, de Fontanes, la création d'une académie d'enseignement à Besançon.

Hostile à la Restauration, il reçut défense du duc d'Angoulême de se présenter devant lui lors du voyage de ce prince dans l'Est en 1814. Aussi, au retour de l'île d'Elbe, il se déclara immédiatement pour l'empereur, et vint lui présenter ses hommages à Paris; une lettre qu'il adressait, le 8 avril 1815, à Cambacérès, témoigne assez de ses sentiments: « Notre immortel Napoléon pendant plusieurs années se montra le plus grand capitaine de l'Europe; aujourd'hui il veut s'en montrer le plus sage philosophe, le législateur le plus sublime, et c'est vous, Monseigneur, qu'il fait asseoir à ses côtés pour le seconder dans cette étonnante conception. Nous, nous levons les mains au ciel, nous le prions de bénir cet admirable projet d'une vraie restauration de notre patrie » M. Le Coz n'eut pas le temps de voir la chute définitive de l'empereur; il mourut moins d'un mois après, d'une fluxion de poitrine, dans une tournée pastorale.

Membre de l'Académie celtique et de l'Académie de Besançon, il a publié: Observations sur les Zodiaques d'Egypte (1802) ; Défense de la révélation chrétienne (1802); Quelques détails sur La Tour d'Auvergne, premier grenadier de France (1815) ; On lui attribue également : Catéchisme sur le célibat ecclésiastique (1808).