Luce, Quirico de Casabianca

1762 - 1798

Informations générales
  • Né le 7 février 1762 à Bastia (République de Gênes)
  • Décédé le 1er août 1798 à Aboukir (Egypte)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 18 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Corse
Groupe
Montagne
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 15 octobre 1795 au 20 mai 1798
Département
Corse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, et député au Conseil des Cinq-Cents, né à Bastia (République de Gênes), le 7 février 1762, tué à Aboukir (Egypte), le 1er août 1798, il entra de bonne heure dans la marine, où il servit avec honneur.

Elu le 18 septembre 1792, membre de la Convention par le département de la Corse, le 3e sur 6, avec 216 voix (398 votants), il vota ainsi dans le procès de Louis XVI :

« Je ne crois pas la mort nécessaire au salut du peuple français, Je vote pour la détention, sauf les mesures que la Convention pourra prendre suivant l'exigence des circonstances. »

Plus tard, il revint sur ce vote, et s'en excusa à la Société des Jacobins, le 22 frimaire an II : mais la Société, ayant décidé « l'épurement de ceux de ses membres qui étaient représentants du peuple », rejeta Casabianca comme n'ayant pas opiné pour la mort du tyran, bien qu'il eût allégué « son inexpérience », et qu'il eût rappelé la proscription dont l'avait frappé la faction Paoli.

Le 22 messidor an II, Casabianca écrivait à Salicetti, et lui donnait des conseils dans le but d'amener à la République les Corses trop imbus de l'esprit de localité et de famille : « Justice exacte à tous, disait-il, et surtout point de prédilections; tu te dois tout à tous. »

Le 23 vendémiaire an IV, il entra, comme ancien conventionnel, au conseil des Cinq-Cents; il y parla (28 nivôse) sur l'organisation de la marine, appuya le message du Directoire à ce sujet, et développa cet avis « que la chose maritime ne peut être bien pensée et bien dirigée vers son vrai but que par des hommes de mer qui y appliquent le résultat de leur habituelle méditation. »

Rentré au service, Casabianca fit partie de l'expédition d'Egypte comme capitaine du vaisseau l'Orient, et trouva la mort à la bataille d'Aboukir : atteint par un boulet, il fut englouti par l'explosion de son bâtiment, et périt avec son fils, âgé de dix ans, qui ne voulut pas le quitter. Le Moniteur du 19 vendémiaire an VII contient la relation de ce triste événement... « Un moment après, le capitaine du vaisseau amiral, le citoyen Casabianca, ancien député, fut mortellement blessé à la tête par un éclat de bois : le feu prit dans ce beau vaisseau, et tous les efforts pour l'éteindre furent inutiles. Ce fut alors que le jeune Casabianca, enfant de dix ans qui, depuis le commencement du combat, faisait des prodiges de valeur, refusa de se sauver dans une chaloupe, pour ne pas abandonner son père blessé. Cependant il était parvenu à le placer sur un mât jeté à la mer, où il était lui-même, ainsi que l'intendant de l'escadre, lorsque l'Orient, de 120 canons, sauta en l'air avec un fracas horrible, et engloutit les trois malheureux... »