André Réal

1755 - 1832

Informations générales
  • Né le 10 novembre 1755 à Grenoble ( - Généralité de Grenoble - France)
  • Décédé le 18 octobre 1832 à Grenoble (Isère - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 7 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Isère
Groupe
Plaine
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 15 octobre 1795 au 20 mai 1798
Département
Isère
Groupe
Modérés

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents, né à Grenoble (Généralité de Grenoble) le 10 novembre 1755, de Jean Réal, conseiller trésorier receveur des émoluments du sceau à la chancellerie et Catherine Faure, mort à Grenoble (Isère) le 18 octobre 1832, il était avocat distingué au parlement de cette ville, lorsque la Révolution éclata.

Elu (1790) président de l'administration du district de Grenoble, il se montra favorable aux idées nouvelles, et fut envoyé, le 7 septembre 1792, à la Convention par le département de l'Isère, le 7e sur 9, par 230 voix (501 votants). Dans le procès de Louis XVI il rejeta l'appel au peuple, mais opina contre la peine capitale. Il répondit, au 2e appel nominal:

« On n'a pas voulu que je fusse chargé de la responsabilité; je l'invoque sur ma tête cette responsabilité, je l'appelle tout entière, et je ne crois pas manquer à mes devoirs. Je suis persuadé que la mort d'un homme de bien n'est jamais perdue pour les vrais républicains. Je me sacrifie donc, s'il le faut, conformément aux principes, et conformément à mes devoirs, pour éviter les brigues et les factions qui vont agiter la République; je vote pour non. »

Et au 3e appel:

« Je pense que je ne dois prononcer sur le sort de Louis qu'en législateur; qu'en cette qualité je ne dois prendre à son égard qu'une mesure de sûreté générale. Je pense encore que l'existence ignominieuse de Louis, déclaré coupable par un jugement national, sera moins nuisible à ma patrie que ne pourrait l'être son supplice. J'aime mieux que les droits dont il fut revêtu reposent sur sa tête flétrie et humiliée, que de les voir se réunir sur celle de tout autre Bourbon.

J'ajoute que si le peuple français eut été consulté sur la peine à infliger à Louis, je ne doute point qu'entre la mort et la prison il n'eût choisi la peine la plus douce. Une grande nation est toujours généreuse; elle ne connaît point la vengeance; elle ne sent que sa force, et méprise le traître. Représentant du peuple, j'exprime le vœu que je présume devoir être le sien. Je partage aussi l'opinion de ceux qui pensent que la peine de mort doit être effacée de notre code pénal. Ainsi, fort de ma conscience, et mû par le seul intérêt de ma patrie, je conclus à la détention de Louis, sauf à la commuer en un bannissement perpétuel dans des temps plus calmes. »

Envoyé en mission à Lyon, il ordonna la levée d'un impôt extraordinaire de trois millions. De retour à Paris, il proposa qu'un impôt semblable y fût mis en pratique; il demanda aussi la radiation d'un grand nombre de pensionnaires de la liste civile. Ami des Girondins, et lié surtout avec Buzot, il prit leur défense au 31 mai; mais il échappa à la proscription. En l'an III, une nouvelle mission lui fut confiée à l'armée des Alpes. Il combattit vivement les menées des royalistes à la frontière, tout en se montrant partisan, dans l'assemblée, de plusieurs mesures contre-révolutionnaires, telles que la restitution des biens des condamnés à leurs familles, la levée du séquestre, et la suppression du maximum.

Réélu, le 23 vendémiaire an IV, député de l'Isère au Conseil des Cinq-Cents, par 240 voix (361 votants), il fut choisi pour secrétaire par cette assemblée, d'où il sortit en l'an VI.

Commissaire central du département de l'Isère (an VII), il applaudit au coup d'Etat du 18 brumaire, fut nommé conseiller d'Etat (3 nivôse an VIII), et bientôt (12 prairial suivant) premier juge au tribunal d'appel de Grenoble. Le 11 pluviôse an XII, il devint substitut du grand juge, et, le 3 prairial de la même année, fut appelé à présider par intérim le tribunal d'appel de Grenoble. Lors de la réorganisation judiciaire de 1811, il fut promu (17 août) président de chambre à la cour impériale.

Il remplit ces fonctions jusqu'au jour (30 novembre 1815) où la Restauration le mit à la retraite. (Quoiqu'il n'eût point signé l'Acte additionnel, ni voté la mort de Louis XVI, on voulut lui appliquer la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides. Mais on lui accorda un sursis le 11 avril 1816, et sa radiation définitive le 26 septembre 1819. Il termina ses jours à Grenoble, président honoraire, et chevalier de la Légion d'honneur.

Date de mise à jour: août 2020