Camille Cautru

1879 - 1969

Informations générales
  • Né le 4 février 1879 à Lassy (Calvados - France)
  • Décédé le 14 octobre 1969 à La rocque (Calvados - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Calvados
Groupe
Entente républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Calvados
Groupe
Union républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Calvados
Groupe
Union républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Calvados
Groupe
Républicain et social

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1936 au 1er janvier 1945

Biographies

Né à Lassy (Calvados), le 4 février 1879.

Député du Calvados de 1919 à 1936.
Sénateur du Calvados de 1936 à 1945.
Sous-Secrétaire d'Etat à l'Agriculture du 13 au 23 décembre 1930.

Camille Cautru est issu d'une famille de petits agriculteurs établie de longue date dans la région de Lassy, Une fois achevées ses études juridiques à la Faculté de droit de Caen, dont il fut plusieurs fois lauréat, il s'inscrivit, le 1er octobre 1900, au barreau de la Cour d'appel de cette même ville et reçut la médaille d'or du stage.

Il ne tarda pas à faire partie de la municipalité de sa commune natale (1904) et venait d'être élu conseiller d'arrondissement du canton de Condé-sur-Noireau (juin 1914), lorsqu'il fut mobilisé, le 2 août, dans les services automobiles du 1er corps de cavalerie.

Après sa démobilisation (21 février 1919), il rentre résolument dans la carrière politique. Aux élections générales du 16 novembre 1919, la liste d'Union nationale républicaine qu'il a formée avec Henri Laniel et le comte Charles d'Harcourt enlève les trois sièges de la 2e circonscription du Calvados en recueillant au total 51.301 voix contre 33.192 à la liste d'Union républicaine démocratique et 2.175 à la liste S.F.I.O. Un mois plus tard, il est élu maire de Lassy.

Ses fonctions le conduisent à prendre dès ce moment une part active à l'électrification de sa région : il crée ou aide à créer des syndicats d'électricité à Condé-sur-Noireau, à Vassy, à Bény-Bocage, à Caumont-l’Éventé, à Thury-Harcourt. Elu en 1933 conseiller général du canton de Vassy, il les réunira en une confédération départementale. Celle-ci deviendra, en 1938, le Syndicat départemental d'électrification du Calvados, qui groupe tous les syndicats et toutes les communes du département et qu'il préside toujours. Sa profession de foi électorale de 1919 était un appel à l'union des forces de l'ordre. Il y demandait que la République soit gouvernée, les pouvoirs du chef de l'Etat renforcés et le Parlement rigoureusement maintenu dans son rôle, à savoir contrôler, et non gouverner. Dans celle qu'il signe en 1924, il rappelle qu'il apporte depuis deux ans un soutien fidèle à la politique intérieure et extérieure de Poincaré et il se prononce notamment pour des économies encore plus sévères et contre l'impôt personnel, à cause de l'inquisition qu'il entraîne. Le Calvados ne forme plus, pour les élections du 11 mai 1924, qu'une seule circonscription. La liste d'Union nationale républicaine constituée par Camille Blaisot, Camille Cautru, Fernand Engerand, Ernest Flandin, François Gérard et Henri Laniel tous députés sortants, y emporte les six sièges avec une moyenne de 49.300 voix, sur 76.947 votants, laissant très loin derrière elle la liste de l'Union des républicains de gauche, celle de l'Unité socialiste ouvrière et paysanne et celle du Bloc ouvrier paysan.

Aux élections générales du 22 avril 1928, qui se font au scrutin uninominal, Cautru, candidat dans la circonscription de Vire, recueille dès le premier tour de scrutin, 9.443 voix contre 1.957 à M. Marie, sur 12.794 votants. C'est au premier tour aussi qu'il est réélu à celles du 1er mai 1932, avec 8.843 suffrages contre 2.570 à M. Marie sur 12.602 votants et du 26 avril 1936, avec 9.279 suffrages contre 1.763 à M. Marie, sur 12.317 votants. Son programme de 1936 se résume dans la formule «Tout pour la paix, le travail et l'épargne » et il y appelle de ses vœux une réforme de l'Etat qui confère au Gouvernement plus d'autorité, de stabilité et d'indépendance et qui enlève au Parlement l'initiative en matière de dépenses.

Au Palais-Bourbon, il fut successivement inscrit à l'Entente puis Union républicaine démocratique, au groupe républicain et social, enfin au groupe des républicains indépendants et d'action sociale. Durant les cinq législatures où s'exerça son mandat, il appartint aux Commissions de législation civile et criminelle et d'administration générale, départementale et communale, dont il fut à plusieurs reprises vice-président. Il appartint aussi sous la douzième législature à la Commission des comptes définitifs, sous la treizième à la Commission d'enquête sur les fonds utilisés par les partis en 1924, à la quatorzième à la Commission spéciale de réorganisation judiciaire, sous la quinzième à la Commission des boissons. La confiance de ses collègues l'appela à la vice-présidence de la Chambre en 1929. Quelque temps après, lorsque fut tentée la constitution d'une majorité de concentration, il entra au Cabinet Steeg (13 décembre 1930) en qualité de Sous-Secrétaire d'Etat à l'Agriculture, mais se retira, avec ses amis, quand il apparut que cette tentative était vouée à l'échec.

Dès son entrée au Parlement, Camille Cautru déploya une grande activité et traita de sujets, principalement d'ordre juridique, économique et social, qui lui tinrent à cœur au cours de toute sa carrière et dont nous ne pouvons, ici, qu'énumérer les principaux : fonctionnement des tribunaux judiciaires et administratifs et réforme judiciaire ; statut de la famille; régime fiscal et développement de la construction ; législation commerciale ; statut de l'alcool et régime des bouilleurs de cru ; baux ruraux et statut du fermage et du métayage ; réglementation de l'affichage et de la publicité. Dans tous ces domaines, il multiplia propositions, rapports, amendements et interventions en séance publique. Spécialiste reconnu de la législation sur les loyers, il prit une part importante à son évolution entre les deux grandes guerres, en ce qui concerne tant les locaux d'habitation que les locaux commerciaux et industriels. Il a, d'ailleurs, en collaboration avec Ch. Maurice Bellet, consacré un ouvrage à la propriété commerciale et à la loi du 30 juin 1926 publié cette même année. Mais d'autres sujets encore ont retenu son attention, tels que le régime de l'élection des députés, le règlement de la Chambre, les tarifs ferroviaires, le reclassement des fortifications de Paris, le statut de la copropriété, les menées autonomistes, l'amnistie - sans compter divers sujets d'intérêt local. Et il est peu de discussions budgétaires dans lesquelles il ne se soit pas fait entendre. Président de l'Association nationale du bon cidre et partisan de la liberté de distillation pour les cultivateurs récoltants, il présida le groupe de défense des bouilleurs de cru et le groupe cidricole.

En 1936, il venait d'être réélu député, lorsque la disparition d'Henry Chéron, survenue quelques jours seulement avant ce succès, l'incita à briguer le siège de sénateur du Calvados devenu ainsi vacant: le 28 juin, il recueillait 1.045 voix sur 1.165 votants et le 21 juillet il se démettait de son mandat de député. Aux élections sénatoriales du 23 octobre 1938 (renouvellement du 10 janvier 1939), ses électeurs devaient lui conserver leur confiance en lui accordant, dès le premier tour de scrutin, 995 suffrages sur 1.168 votants. Il poursuivit au Palais du Luxembourg l'action qu'il avait menée avec persévérance au Palais-Bourbon. Inscrit au groupe de l'Union républicaine, il appartint à la Commission des douanes, à la Commission de l'hygiène et de la prévoyance sociale, à la Commission des comptes définitifs, à la Commission de l'administration générale, départementale et communale et à la Commission de législation civile et criminelle.

Après la dernière guerre, il fut déclaré inéligible pour avoir voté le 10 juillet 1940 la délégation de pouvoirs au maréchal Pétain. Il se pourvut contre cette décision devant le Conseil d'Etat, mais renonça dès lors à la vie publique. Cependant, par des votes massifs et répétés, nonobstant les arrêts successifs d'annulation prononcés par la juridiction administrative, ses concitoyens le maintinrent à la tête de la municipalité de Lassy jusqu'au moment où, se retirant à La Rocque, il abandonna cette .fonction. Camille Cautru a été membre du Conseil supérieur de l'électricité et du Conseil supérieur de l'alcool. Il est titulaire de la Médaille d'or de l'administration communale et départementale depuis le 19 mai 1959 et Chevalier de la Légion d'honneur depuis le 2 septembre 1953.




Né le 4 février 1879 à Lassy (Calvados)
Décédé le 14 octobre 1969 à La Rocque (Calvados)

Député du Calvados de 1919 à 1936
Sénateur du Calvados de 1936 à 1945
Sous-Secrétaire d'Etat à l'Agriculture du 13 au 23 décembre 1930

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome III, p. 905 à 907)

Déclaré inéligible du fait de son vote positif du 10 juillet 1940, Camille Cautru persiste à se présenter au conseil municipal de Lassy, où il recueille à chaque élection les voix de la majorité de ses concitoyens, votes qui sont régulièrement annulés par le Conseil d'Etat. Puis il se retire de la vie publique, et disparaît le 14 octobre 1969.