Geneviève, Jean-Baptiste, Marcellin Bory de Saint-Vincent

1778 - 1846

Informations générales
  • Né le 6 juillet 1778 à Agen ( - Généralité de Bordeaux et Bayonne - France)
  • Décédé le 22 décembre 1846 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cent-Jours
Législature
Chambre des représentants
Mandat
Du 15 mai 1815 au 13 juillet 1815
Département
Lot-et-Garonne
Groupe
Gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 5 juillet 1831 au 19 août 1831
Département
Lot-et-Garonne
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant à la Chambre des Cent-Jours, et député en 1831, né à Agen (Généralité de Bordeaux et Bayonne, France), le 6 juillet 1778, mort à Paris (Seine), le 22 décembre 1846, il appartenait à une famille royaliste qui l'éleva dans des sentiments hostiles à la Révolution.

Mais ses opinions se modifièrent bientôt. Il servit d'abord à l'armée de l'Ouest, puis à l'armée d'Allemagne sous les ordres de Moreau; comme il avait montré de bonne heure les plus heureuses dispositions pour les sciences naturelles, qu'il avait étudiées sous la direction de son oncle maternel, il fut désigné pour être adjoint en 1802, en qualité de naturaliste, à l'expédition du capitaine Baudin. On sait que dans cette malheureuse expédition près de la moitié des officiers et des savants, qui étaient à bord, abandonnèrent le capitaine à l'île de France. Bory-Saint-Vincent fut du nombre de ceux qui se retirèrent; il explora seul plusieurs îles des mers d'Afrique, visita surtout l'île de la Réunion, et de retour en France, publia une intéressante relation de son voyage, qui lui valut sa nomination de membre correspondant de la première classe de l'Institut.

Promu capitaine, il passa au 5e régiment de dragons et fit, sous les ordres du maréchal Davoust, les campagnes d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland. Puis il entra dans l'état-major et alla en Espagne (1808) avec le maréchal Ney, qu'il quitta bientôt pour être attaché au maréchal Soult en qualité d'aide de camp : il se distingua au siège de Badajoz, aux batailles de la Quebara et de l'Albuhera. Les événements l'ayant placé à la tête des troupes qui formaient la garnison d'Agen, il se trouva commander sa ville natale pendant une quinzaine de jours.

Rappelé peu de temps après à Paris, quand le maréchal Soult fut nommé ministre de la Guerre, Bory-Saint-Vincent, devenu colonel, fut employé au dépôt de la guerre jusqu'au 25 juillet 1815. Il s'occupa en même temps de travaux scientifiques et littéraires, et prit part à la rédaction du Nain jaune : les articles qu'il y publia sur l'armée française et ses détracteurs lui firent de nombreux ennemis.

Élu, le 15 mai de la même année, député de Lot-et-Garonne à la Chambre des représentants, il y joua un rôle très actif, forma avec quelques députés du Gers, des Landes, etc., un comité où fut arrêté le projet de demander la mise hors la loi de Fouché, et désigna clairement le duc d'Otrante dans un rapport à la Chambre (V. le Moniteur du 2 juillet 1815) où il signalait une main invisible ourdissant la trahison et préparant à la patrie d'humiliantes destinées ; l'impression du rapport à cent mille exemplaires fut décidée par acclamation. Fouché eut peur, demanda à Bory une entrevue et chercha à l'éloigner en lui offrant une mission à Londres auprès du duc d'Orléans, avec une somme de 30,000 francs.

Bory Saint-Vincent refusa. Porté, après les Cent-jours, sur les listes de proscription, Bory se réfugia d'abord dans la vallée de Montmorency, puis, quand la loi d'amnistie (12 janvier 1816) ne lui laissa plus d'asile en France, il gagna la Belgique, y fut encore traqué par les agents de l'ambassadeur de France, et dut passer en Allemagne. Expulsé d'Aix-la-Chapelle, il refusa de se soumettre à la décision qui lui assignait Koenigsberg ou Prague pour résidence, et réussit enfin à vivre obscur et caché en Belgique jusqu'en 1820, époque où il lui fut permis de rentrer en France. Rayé du cadre de l'armée, privé de solde, il fut obligé, pour vivre, de s'adonner entièrement à des travaux de librairie.

Mais en 1829, le ministère Martignac le remit en activité et l'appela, sur la désignation de l'Institut, à diriger la commission scientifique qu'on attacha à l'expédition de Grèce. Il rejoignit à Navarin le général Maison, resta un an dans le pays, dont il avait mission de faire l'histoire physique et de relever la carte; il consigna les résultats de ses recherches dans un magnifique ouvrage sur la Grèce, analogue à celui de la commission d'Egypte.

Bory-Saint-Vincent était occupé de la rédaction d'une publication sur la Morée, entreprise par ordre du ministère, lorsque les ordonnances de Juillet vinrent réveiller ses sentiments politiques. Il combattit sur les barricades du faubourg Saint-Germain et fut des premiers à l'Hôtel de Ville. Réintégré au dépôt de la guerre dans le poste qu'il occupait en 1815, il fut, vers la même époque (5 juillet 1831), élu, en remplacement de M. de Martignac, député libéral du 3e collège du Lot-et-Garonne (Marmande). Dans sa profession de foi, il s'était prononcé contre l'hérédité de la pairie, qu'il déclarait contradictoire avec le principe de l'égalité devant la loi, pour « la révision des lois municipale, électorale et de la garde nationale, » et pour l'incompatibilité du mandat de législateur avec une fonction publique. Les tendances conservatrices de la majorité l'engagèrent presque aussitôt à donner sa démission de député. Il fut remplacé, en octobre 1831, par M. de Martignac.

On doit à Bory-Saint-Vincent un très grand nombre de travaux sur l'histoire naturelle, les sciences physiques, la géographie, etc.