Henri, Joseph Blanquart de Bailleul

1758 - 1841

Informations générales
  • Né le 27 avril 1758 à Calais ( - Généralité d'Amiens - France)
  • Décédé le 4 janvier 1841 à Versailles (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Consulat et Premier Empire
Législature
Corps législatif
Mandat
Du 19 novembre 1803 au 4 juin 1814
Département
Pas-de-Calais
Régime politique
Première Restauration
Législature
Chambre des députés des départements
Mandat
Du 4 juin 1814 au 20 mars 1815
Département
Pas-de-Calais
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
Ire législature
Mandat
Du 22 août 1815 au 5 septembre 1816
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Minorité ministérielle
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 4 octobre 1816 au 31 juillet 1821
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Minorité ministérielle

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député au Corps législatif de l'an X à 1815, député de 1815 à 1821, né à Calais (Généralité d'Amiens, France), le 27 avril 1758 « de M. Henry Joseph Blanquart, conseiller du Roi, son procureur au siège de la justice générale de Calais et pays reconquis, et de dame Madeleine Antoinette Le Brun son épouse », mort à Versailles (Seine-et-Oise), le 4 janvier 1841, il fut avocat avant la Révolution, puis devint procureur du roi au bailliage de Calais, commissaire du roi, procureur-syndic de district dans le Pas-de-Calais, et président de l'administration départementale, enfin maire de Boulogne et membre du conseil général.

Partisan du coup d'Etat de brumaire, il entra, le 27 brumaire an XII, au Corps législatif, par le choix du Sénat conservateur, pour y représenter le Pas-de-Calais; son mandat lui fut renouvelé le 2 mai 1809. Il vota docilement d'après les vues de Napoléon Ier, qui le nomma au poste lucratif de questeur du Corps législatif, et lui conféra (22 octobre 1810) le titre de chevalier, celui de baron (6 septembre 1811), et la croix de la Légion d'honneur. Ces faveurs n'empêchèrent point Blanquart-de-Bailleul de voter la déchéance, en 1814, et de se rallier au nouveau gouvernement. Dans son zèle, il s'écriait à la tribune, en apprenant le débarquement de Napoléon : « Non, il n'est aucun de nous qui n'aimât mieux mourir que de subir encore une fois le joug honteux de cet usurpateur. » Il ne mourut pas, et se retira dans son pays pendant les Cent-Jours.

Le 22 août 1815, il fut élu député par le collège de département du Pas-de-Calais, appartint, dans la Chambre introuvable, à la minorité ministérielle, fut nommé, le 26 avril 1816, procureur général à la Cour royale de Douai, et, réélu député le 4 octobre 1816, s'associa, avec la droite, au vote des lois d'exception et du nouveau système électoral de 1819.

Il prit fréquemment la parole dans les diverses législatures dont il fit partie sous la Restauration.

En 1814-1815, il parla sur les biens des émigrés, et demanda l'ordre du jour pur et simple sur la pétition du lieutenant-général Exelmans, qui se plaignait de la violation de son domicile.

En 1816-1817, il fit l'apologie du projet de loi sur la liberté individuelle, et celle du projet de loi sur la presse : la question du dépôt considéré comme publication étant décidée négativement, il insista pour qu'au moins le dépôt pût donner lieu à l'action civile ; dans la même discussion (16 décembre 1817), il se prononça en faveur de la juridiction des tribunaux correctionnels et contre le jury en matière de procès de presse, et, comme plusieurs députés inscrits pour parler dans le même sens avaient changé d'avis en abordant la tribune, et parlaient contre, Blanquart les traita de « mauvais avocats qui auraient volé leurs honoraires en parlant contre une cause en faveur de laquelle ils auraient conclu », et dut descendre de la tribune devant les réclamations de la Chambre.
En 1818-1819, il s'opposa à la proposition de Dumeylet relative au droit de pétition, notamment à l'analyse de l'objet de la pétition et au mode de recommandation par un membre de la Chambre ; il fit observer qu'un député peut se laisser entraîner par l'esprit de parti, vouloir faire naître un peu de scandale (Murmures). « Demander des explications à un ministre, dit-il, c'est faire passer le gouvernement dans les Chambres : laissons aller le cours des choses ; il est inutile que le public soit informé par un article spécial du droit qu'aurait la Chambre de recommander une pétition. La Charte veut qu'il y ait des pétitions, et non des pétitionnaires. »

Enfin, dans la session de 1819-1820, il demanda le rappel à l'ordre de Corcelles pour avoir appelé le ministre Pasquier par son nom (sic) ; combattit la proposition de Benjamin Constant, relative à la régularisation des scrutins, et accusa les libéraux de vouloir ralentir toutes les délibérations et de répandre « sur le calme de la France du bitume et du soufre ». « Si je voulais, ajouta-t-il, je dirais des choses effroyables. »

Au cours du débat sur la nouvelle loi électorale, il combattit l'amendement de Delaunay (de l'Orne), tendant à conserver une sorte d'égalité dans l'élection.

Blanquart de Bailleul appartenait dans la Chambre à la fraction dont Laîné était regardé comme le chef. Il ne fut point de la Chambre septennale ; mais, « non moins zélé », écrit un biographe royaliste, « dans ses fonctions de procureur général que dans celles de député », il poursuivit avec rigueur les délits de presse dans le ressort de la Cour de Douai.

Il prit sa retraite sous le ministère Villèle, après avoir échangé son titre de procureur général contre celui de premier président honoraire.

Il passa ses dernières années à Paris et à Versailles. Il avait ét promu au grade d'officier de la Légion d'honneur le 13 octobre 1814.

Date de mise à jour: mars 2015