Louis, Antoine de Bourrienne

1769 - 1834

Informations générales
  • Né le 9 juillet 1769 à Sens ( - Généralité de Paris France)
  • Décédé le 7 février 1834 à Caen (Calvados - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
Ire législature
Mandat
Du 22 août 1815 au 5 septembre 1816
Département
Yonne
Groupe
Ultras
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 13 novembre 1820 au 31 juillet 1821
Département
Yonne
Groupe
Ultras
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 10 octobre 1821 au 24 décembre 1823
Département
Yonne
Groupe
Ultras
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 6 mars 1824 au 5 novembre 1827
Département
Yonne
Groupe
Ultras

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1815 à 1816, et de 1820 à 1827, né à Sens (Généralité de Paris), le 9 juillet 1769, mort à Caen (Calvados), le 7 février 1834, il entra à l'Ecole militaire de Brienne où il fut le condisciple et l'ami de Napoléon Bonaparte « par une de ces sympathies de coeur, a-t-il écrit depuis, qui s'établissent bien vite ».

Ne pouvant justifier des quatre quartiers de noblesse nécessaires alors pour aspirer aux hautes fonctions militaires, il quitta l'Ecole de Brienne en 1788 pour entrer dans la diplomatie, alla étudier à Leipzig le droit et les langues étrangères, voyagea en Prusse et en Pologne, et de retour en France, en avril 1792, fut nommé secrétaire de légation à Stuttgard.

Rappelé en France en mars 1793, en raison de la déclaration de guerre à l'Allemagne, il préféra ne pas revenir, s'établit à Leipzig et s'y maria. Arrêté par ordre de l'électeur de Saxe pour intelligences avec un agent français, il fut remis en liberté au bout de 70 jours, et dut quitter la Saxe.

A son retour à Paris, en 1795, il se fixa à Sens et parvint à se faire rayer de la liste des émigrés, grâce à la protection de Bonaparte qui le recommanda à Merlin, membre du Directoire. Pendant la brillante campagne d'Italie (1797), il se rendit auprès de Bonaparte à Gratz (Styrie), devint son secrétaire intime (messidor an V), le suivit dans toutes ses campagnes, fut installé, au retour, aux Tuileries, et nommé conseiller d'Etat (an IX).

Compromis, comme associé, dans la faillite de la banque Coulon, il tomba en disgrâce; mais, soutenu par Fouché, il réussit, en l'an XIII, à se faire nommer ministre plénipotentiaire à Hambourg, près le cercle de la Basse-Saxe. Il occupa ce poste jusqu'en 1813, non sans encourir des accusations de concussions : l'enquête faite à ce sujet par ordre de l'empereur lui fut favorable.

Chassé par l'invasion, il rentra à Paris, fut appelé, par le gouvernement provisoire (1814), à la direction générale des postes, fonctions dans lesquelles il ne fut pas maintenu par Louis XVIII, qui le nomma conseiller d'Etat honoraire, et lui donna (avril 1814) la croix de la Légion d'honneur. Une lettre du nouveau légionnaire, du 13 avril 1814, mérite d'être reproduite : « M. le prince de Bénévent, écrit-il, vient de me faire donner par le roi la décoration de la Légion d'honneur; le roi me traite mieux que Bonaparte. Mais en fait il n'oblige pas un ingrat, car, même lors de ma liaison avec l'Empereur, je désirais toujours le retour en France de cet excellent prince et de son auguste maison. »
Au moment où Napoléon s'échappait de l'île d'Elbe, Bourrienne était nommé préfet de police (12 mars 1815); il venait de signer, comme début, l'arrestation de Fouché, quand, effrayé par l'arrivée foudroyante de l'Empereur, il partit pour Gand.

Choisi, au retour des Bourbons, comme président du collège électoral de l'Yonne (17 août 1815), il fut élu député au collège de ce département, le 22 août, par 106 voix sur 179 votants et 246 inscrits; il ne fit pas partie de la Chambre élue en 1816, mais le même collège lui renouvela son mandat, le 13 novembre 1820, par 142 voix sur 180 votants, le 10 octobre 1821, par 144 voix sur 170 votants, et le 6 mars 1824. Il montra, dans ces législatures, des sentiments ultra-royalistes, combattit tous les projets libéraux, et fut un des fermes soutiens du ministère Villèle à la Chambre septennale.

Son nom fut mêlé, en 1826, au procès d'une aventurière politique, de son vrai nom Mme Benoît, qui se faisait appeler marquise de Campestre. La révolution de juillet lui fit perdre sa fortune et la raison; enfermé, en 1832, dans une maison de santé de Caen, il y mourut, deux ans après, d'une attaque d'apoplexie.