Gabriel Donnadieu

1777 - 1849

Informations générales
  • Né le 11 décembre 1777 à Nîmes ( - Généralité de Montpellier France)
  • Décédé le 17 juin 1849 à Courbevoie (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 4 novembre 1820 au 24 décembre 1823
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Extrême-droite
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 25 février 1824 au 5 novembre 1827
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Extrème-droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1820 à 1827, né à Nîmes (Généralité de Montpellier) le 11 décembre 1777, mort à Courbevoie (Seine) le 17 juin 1849, d'une famille protestante, partisan enthousiaste des idées de la révolution, il s'engagea comme cadet, le 26 juillet 1789, dans le 2e régiment de carabiniers. Il y obtint le brevet de sous-lieutenant (7 août 1791), passa lieutenant dans le corps des éclaireurs (4 octobre 1792), puis fut incorporé, avec le grade de sous-lieutenant seulement, dans le 8e hussards (15 mai 1793). Il fit campagne, de 1792 à l'an V, aux armées de la Moselle, de la Vendée, du Nord, du Rhin et de Rhin et Moselle, se distingua, le 17 pluviôse an II, à l'affaire du pont de Tiffauges, où, avec un peloton de 30 hommes, il arrêta une colonne de 3,000 Vendéens; blessé dans cette action, il perdit 23 hussards sur 30. Le 10 ventôse suivant, sur un rapport du général en chef, la Convention le nomma chef d'escadron de gendarmerie ; il renvoya le brevet en disant « qu'il n'avait pas cru devoir accepter, attendu son jeune âge et son peu d'expérience. » Le 3 ventôse an III, il passa lieutenant; mais ayant reçu un grand nombre de blessures dans plusieurs combats, il fut obligé de quitter l'armée, entra dans l'administration des eaux et forêts (29 germinal an V), obtint sa retraite comme lieutenant (1er vendémiaire an VII), puis demanda bientôt de reprendre du service actif, et fut placé en qualité de capitaine aide de camp auprès de Masséna (7 frimaire an VIII).

Chef d'escadron (1er germinal an VIII), il se compromit (an IX), dans un banquet tenu à Paris, par un toast républicain où il était question « de mettre à mort le nouveau Cromwell », fut enfermé au Temple, puis transféré au château de Lourdes.

Amnistié au moment de l'établissement de l'Empire, il reçut la croix de la Légion d'honneur (25 prairial an XII), fut nommé adjudant commandant (25 septembre 1806), puis officier de la Légion d'honneur, fut envoyé à l'armée des côtes de l'ouest, puis à l'armée d'Espagne, fut nommé colonel du 47e de ligne (1808), créé baron de l'Empire (26 mars 1809), général de brigade (6 août 1811), et gouverneur des îles d'Hyères (20 août). Mais il ne put occuper ce poste, s'étant compromis de nouveau dans une tentative de rébellion à l'armée de Portugal travaillée par des intrigues et par l'argent de l'Angleterre, et ayant été arrêté par ordre du maréchal Soult. Le général Donnadieu passa devant un conseil de guerre, fut acquitté faute de preuves, mais fut interné à Tours sous la surveillance de la haute police.

La chute de l'Empire lui rendit la liberté, et il s'empressa d'offrir ses services à Louis XVIII, qui lui donna (17 avril 1814) le commandement du département d'Indre-et-loire, et la croix de Saint-Louis (13 août suivant). Pendant les Cent Jours, il suivit le roi à Gand, obtint, au retour des Bourbons, le grade de général de division (14 octobre 1815), et le commandement de la 7e division militaire (Grenoble) (14 décembre suivant). Créé vicomte par le roi (12 mai 1816) pour la vigueur avec laquelle il avait réprimé à Grenoble l'insurrection des 500 paysans conduits par Didier, puis commandeur de l'ordre de Saint-Louis (9 juin), il fut attaqué, en 1819, lorsque les passions se furent calmées, par les parents des victimes, qui, après avoir échoué devant le conseil d'Etat, s'adressèrent à la Chambre des députés. Le général appuya lui-même la demande d'enquête; la pétition fut renvoyée aux ministres, et le général ayant eu à ce sujet avec le président du conseil, duc de Richelieu, une vive altercation, fut enfermé huit jours à l'Abbaye par mesure disciplinaire (30 juin 1820).
Le 4 novembre 1820, le 3e arrondissement électoral des Bouches du Rhône (Arles) l'élut député par 161 voix sur 256 votants et 295 inscrits, contre 48 voix à M. Pierre-Paul Blain, et 45 au général Puget de Barbentane. Il prit place à l'extrême droite, se montra un des adversaires les plus acharnés du ministère, fut rayé pour cela (janvier 1821) du rôle des lieutenants généraux, et accusa (16 juin 1821) le gouvernement d'avoir suscité toutes les insurrections qui avaient marqué les premières années de la Restauration. Il revint en grâce à l'avènement du ministère Villèle, qui le plaça dans le cadre de disponibilité (9 janvier 1822), l'appela au commandement de la 4e division militaire (Tours), et l'envoya à l'armée de Catalogne (1823). En avril 1824, le roi d'Espagne le décora de la grande croix de Charles III.

Réélu député, le 25 février 1824, par 173 voix sur 236 votants et 292 inscrits contre 49 voix à M. Perrin de Jonquiéres, il parut ne plus prendre intérêt aux débats politiques, et fut nommé grand-croix de Saint-Louis (23 mai 1825) à l'occasion du sacre de Charles X.

Le gouvernement de juillet l'ayant rayé du cadre d'activité, le général se retira à Courbevoie. En 1837, il publia un ouvrage intitulé : De la vieille Europe, des rois et des peuples de notre époque, ouvrage qui fut déféré au jury pour offense envers la personne du roi; par arrêt de la cour d'assises de la Seine du 24 juillet 1837, le général Donnadieu fut condamné à deux ans de prison et 5,000 francs d'amende; il fut admis à la retraite comme lieutenant général le 25 mars 1838.

On a de lui un certain nombre de discours, lettres et brochures politiques, dont plusieurs concernant l'insurrection de Grenoble de 1816, et contenant les plus vives attaques contre le ministre de la police d'alors, M. le duc Decazes.