Pierre, René Auguis

1783 - 1844

Informations générales
  • Né le 6 octobre 1783 à Melle ( - Généralité de Poitiers - France)
  • Décédé le 21 décembre 1844 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 5 juillet 1831 au 25 mai 1834
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Opposition libérale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 juin 1834 au 3 octobre 1837
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Opposition libérale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 novembre 1837 au 2 février 1839
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Opposition libérale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 mars 1839 au 12 juin 1842
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Opposition libérale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 21 décembre 1844
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Opposition libérale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Fils du conventionnel Pierre Jean Baptiste Auguis, né à Melle (Généralité de Poitiers, France), le 6 octobre 1783, mort à Paris (Seine), le 21 décembre 1844. Après avoir terminé ses études au collège Louis-le-Grand, il fut quelque temps professeur de littérature, et servit comme militaire en France et en Hollande.

Sous la Restauration, il acquit une certaine renommée par les nombreuses publications auxquelles il attacha son nom : auteur plus fécond qu'estimé, il fut le collaborateur du Journal de Paris, du Courrier français, des Annales encyclopédiques, du Nain Jaune, etc.; il fournit une quantité considérable d'extraits, de notices, édita les oeuvres de Sterne, de Mme Cottin, de Rulhière, de Thomas, de Dupaty, de Retz, de Malherbe, de Molière, de Champfort, etc. Son principal ouvrage : les Révélations indiscrètes du XVIIIe siècle (1814), eut surtout un succès de scandale; les réclamations des intéressés ou de leurs descendants obligèrent l'auteur à introduire dans le livre des « cartons » qui lui prêtèrent un intérêt particulier. Dans un autre volume, les Conseils du Trône (1823), Auguis avait entrepris de démasquer les plagiats et les supercheries dont s'étaient rendus coupables un grand nombre d'écrivains ou de personnages célèbres; mais il arriva à Auguis lui-même d'être soupçonné d'intercaler parfois dans ses écrits des morceaux entiers pris aux travaux de ses prédécesseurs.

Il s'occupait aussi de polémique politique ; ayant procuré à des libraires, qui les publièrent sous ce titre : Extrait du Moniteur, diverses pièces compromettantes pour Louis XVIII, il fut arrêté, condamné à cinq ans de détention, relâché durant les Cent-Jours, puis incarcéré de nouveau jusqu'à la fin de 1817. Rentré en grâce sous le ministère modéré du duc Decazes, il fut nommé, en 1820, conservateur du Musée des Thermes; mais ses relations avec le parti libéral le firent destituer deux ans après.

Il conserva ses allures frondeuses au lendemain de la Révolution de Juillet. Elu, le 5 juillet 1831, député du 2e collège électoral des Deux-Sèvres (Melle), par 167 voix sur 254 votants et 304 inscrits, contre MM. de Beauséjour, 71 voix, et Jard-Panvilliers, 11 voix, il se fit une spécialité d'intervenir à la Chambre dans les questions budgétaires; dès 1832, il attaquait vigoureusement les projets du gouvernement, et chaque année, il montait à la tribune pour réclamer force réductions dans les dépenses. Il mérita d'être surnommé, par M. de Cormenin, l'ichneumon du budget.

« En effet, dit un biographe de 1839, M. Auguis s'attache avec courage aux flancs du monstre, et ne lâche pas prise sans lui avoir fait de profondes blessures. On doit à la persévérance consciencieuse de M. Auguis quelques économies utiles. » Réélu les 21 juin 1834, 4 novembre 1837, 2 mars 1839 et 9 juillet 1842, député de Melle, il s'associa à la plupart des votes des députés de l'opposition, et se prononça, notamment, contre la dotation demandée pour le duc de Nemours; il combattit aussi la politique de résistance du ministère Guizot, jusqu'au jour où il accepta du pouvoir (1842) la situation de conservateur de la Bibliothèque Mazarine.