Louis, Adolphe Blanqui

1798 - 1854

Informations générales
  • Né le 21 novembre 1798 à Nice (Alpes-Maritimes - France)
  • Décédé le 29 janvier 1854 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Gironde
Groupe
Majorité conservatrice

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Fils aîné de Jean-Dominique Blanqui (1757-1832), membre de la Convention et député au Conseil des Cinq-Cents, Louis-Adolphe Blanqui, député de 1846 à 1848, né à Nice (Alpes-Maritimes), le 21 novembre 1798, mort à Paris, le 29 janvier 1854, il commença dans sa ville natale, sous les auspices de son père, de bonnes études qu'il vint terminer à Paris.

Il suivit d'abord la carrière de l'enseignement, s'adonna aux sciences médicales, à la chimie, et remplit à l'institution Massin les fonctions de répétiteur. Ces fonctions le mirent en rapport avec le célèbre économiste J-B, Say, qui désira l'avoir pour disciple, et lui inspira le goût des études économiques. Son patronage valut bientôt à Blanqui la chaire d'histoire et d'économie industrielle à l'Ecole spéciale du commerce, puis la place de directeur de cette Ecole (1830). Un cours à l'Athénée sur l'histoire de la civilisation industrielle des nations européennes, cours qui fut très suivi, d'autres cours, soit à l'Ecole du commerce, où il prononça plusieurs discours remarquables, soit au Conservatoire des arts et métiers, où il succéda comme professeur, en 1833, à J.-B. Say, de nombreuses publications, ayant toutes pour objet les progrès de l'industrie et du commerce, plusieurs voyages entrepris dans les mêmes intentions (quinze en France, dix en Angleterre, cinq en Italie, deux en Espagne, et d'autres en Allemagne, en Autriche, en Serbie, en Orient, en Algérie) signalèrent le zèle de cet écrivain, dont les idées furent très discutées, mais auquel on s'accorda à reconnaître un réel talent d'exposition, et une rare facilité de travail. En outre, il n'avait presque pas cessé de concourir par des articles, rapports, mémoires, etc, à la propagation des doctrines de liberté industrielle et commerciale qui lui étaient chères : il collabora au Producteur, journal saint-simonien, au Figaro, au Courrier français, et fonda le Journal des Economistes ; il publia un Résumé de l'Histoire du commerce et de l'industrie (1826), un Précis élémentaire d'économie politique, des Voyages à Madrid, en Angleterre, des Rapports sur l'état économique et moral de la Corse (1838), de l'Algérie (1839), une notice sur la Vie et les travaux de J.B. Say, un travail sur les Classes ouvrières en France, et surtout une Histoire de l'économie politique en Europe (1837, 5 volumes) qui est considérée comme son principal ouvrage.
Le 1er août 1846, Louis Adolphe Blanqui fut élu député dans le 1er collège électoral de la Gironde (Bordeaux), par 352 voix sur 709 votants et 888 inscrits, contre 348 à M. Larrieu, candidat de l'opposition démocratique. Conservateur en politique, il soutint la monarchie de Louis-Philippe, et ne brilla pas par son talent oratoire, préférant les travaux des commissions aux luttes de la tribune. Pourtant, il ne manquait pas de verve. En 1847, ses discours au congrès des libre-échangistes tenu à Bruxelles, firent sensation : certains les trouvèrent même trop anecdotiques et trop spirituels. De même que la plupart des penseurs et des polémistes de l'école individualiste, Blanqui aîné affectait de dénigrer et de combattre l'enseignement universitaire, qu'il regardait comme nuageux et peu pratique.
On raconte qu'à une séance de l'Académie des sciences morales et politiques (dont il faisait partie depuis 1838), il demanda un jour, à brûle-pourpoint, à ses collègues : « Savez-vous seulement par quel procédé on prépare les plumes d'oie à l'aide desquelles écrivent tant de gens d'esprit ? » Les académiciens sourirent à cette épigramme, où ils ne virent qu'un compliment pour eux.
Lorsque la mort le frappa, Blanqui aîné préparait, à la suite d'une enquête faite par ordre de l'Institut, un important travail sur les Populations rurales de la France.