Jean, Emile Courtecuisse

1911 - 2000

Informations générales
  • Né le 7 mars 1911 à Hellemmes (Nord - France)
  • Décédé le 10 octobre 2000 à Lille (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Nord
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 7 mars 1911 à Hellemmes (Nord)

Membre de la première Assemblée nationale Constituante (Nord)

Né d'un père manœuvre à la brasserie « la Semeuse » d'Hellemmes et d'une mère lingère, Jean Courtecuisse fréquente l'école primaire de sa commune natale puis obtient son brevet d'études primaires supérieures à Lille. Employé de bureau à la Fédération agricole, société d'assurances sociales des travailleurs de la terre, il suit les cours du soir organisés par la C.F.T.C. et passe le C.A.P. d'aide comptable. Ayant adhéré à la Jeunesse ouvrière chrétienne (J.O.C.) dès 1928, Jean Courtecuisse en préside la section d'Hellemmes et accède au comité fédéral du département du Nord. Volontaire pour effectuer son service militaire au Maroc, il y organise un groupement de la J.O.C. A son retour, en 1933, il devient permanent de la J.O.C. à Lille avant de succéder à Robert Prigent au poste de secrétaire de l'Union des syndicats libres de Dunkerque, affiliés à la C.F.T.C.

Mobilisé en 1939, fait prisonnier à Dunkerque, Jean Courtecuisse est interné en Allemagne, près de la frontière danoise. Une première tentative d'évasion se solde par une hospitalisation consécutive aux coups reçus lors de son arrestation. Cependant, ayant un peu appris l'allemand durant son séjour en camp, il devient interprète et jouit d'une certaine liberté de mouvement. Il en use pour se rendre à l'église du village. Après qu'il eut servi la messe, le prêtre lui fait signe et le précède dans la sacristie : il était alsacien. Outre son activité pastorale, il assurait la tenue des dossiers des prisonniers. Sur celui de Jean Courtecuisse il modifie la date de naissance (1901 au lieu de 1911) et le nombre d'enfants (5 au lieu de 2). De ce fait, âgé de plus de 40 ans, et père de plus de trois enfants, Jean Courtecuisse peut bénéficier de la « relève » pour Noël 1942. Arrivé à Lille, il disparaît avant le contrôle. Des amis de la J.O.C. lui fournissent de faux papiers et il entre dans la Résistance où il rencontre Jules Catoire et l'abbé Pierre. Employé chapelier, il met à profit son activité - recherche de feutre, notamment dans le Centre et le Sud-est de la France - afin d'organiser le départ des évadés et des réfractaires au S.T.O. vers les maquis.

Nommé membre de la délégation spéciale constituée pour administrer la ville de Lambersart à la Libération, Jean Courtecuisse exerce les fonctions d'adjoint au maire à la suite des élections d'avril-mai 1945. Ancien du Parti démocrate populaire d'avant guerre, ayant adhéré au M.R.P. dès sa fondation, il œuvre à la constitution de ce mouvement dans le Nord et en devient secrétaire fédéral adjoint. Candidat aux élections cantonales de septembre 1945, il est élu conseiller général de Lille-Ouest.

Aux élections du 21 octobre 1945, pour la première Assemblée nationale Constituante, le M.R.P. le présente en quatrième position dans la 2e circonscription du Nord (Lille). Avec plus de 41 % des suffrages exprimés, les démocrates chrétiens distancent nettement la S.F.I.O. (27,5 %) et le Parti communiste (25 %) et obtiennent quatre des neuf sièges à pourvoir.

A l'Assemblée nationale Constituante, Jean Courtecuisse, nommé juré à la Haute Cour de justice, siège à la Commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales. A ce titre il rédige trois rapports, le premier sur une modification de la réglementation des prix, le second sur les relations économiques entre la France et la Hollande, le dernier sur le versement de bonifications aux ouvriers frontaliers belges et luxembourgeois. Il dépose deux propositions de loi, l'une tendant à rembourser aux prisonniers de guerre les marks qu'ils ont touchés durant leur captivité en Allemagne, l'autre abrogeant un décret du gouvernement de Vichy ayant trait à la profession d'herboriste. En séance il intervient notamment sur l'état du réseau routier de son département, à l'occasion de l'examen des crédits du ministère des Transports pour 1946. Avec son groupe il vote les nationalisations mais s'oppose au projet de Constitution de la IVe République qui sera rejeté par le référendum du 5 mai 1946.

Bien que deux députés sortants de son parti ne se représentent pas, Jean Courtecuisse figure à nouveau en quatrième position sur la liste constituée par le M.R.P. dans la deuxième circonscription du Nord aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante. Avec 37 % des suffrages exprimés, elle conserve la première place mais elle perd quatre points au profit de la liste modérée d'Union des républicains du Nord (9,3 %) qui obtient un siège : les démocrates chrétiens ne comptent donc plus que trois élus.

L'ancien constituant travaille alors comme permanent dans son parti mais son adhésion au R.P.F. le fait exclure du M.R.P. Réélu conseiller municipal en 1947, il perd son siège de conseiller général lors du renouvellement de mars 1949. Jean Courtecuisse ne fera désormais plus acte de candidature électorale. Il regagne le secteur privé où il exerce des fonctions de représentation commerciale.