Jean Damasio

1919 - 1984

Informations générales
  • Né le 31 octobre 1919 à Grasse (Alpes-Maritimes - France)
  • Décédé le 20 août 1984 à Macon (Saône-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 31 octobre 1919 à Grasse (Alpes-Maritimes)
Décédé le 20 août 1984 à Macon (Saône-et-Loire)

Député de la Seine de 1956 à 1958

Né le 31 octobre 1919 à Grasse, Jean Damasio suit l'enseignement de l'Ecole hôtelière et passe le brevet supérieur, avant de s'orienter vers le commerce des primeurs. Il exercera longtemps sa profession à La Bourboule, où il gère également un établissement hôtelier. Mobilisé en 1939, il fait la campagne de France, puis entre dans le maquis d'Auvergne et termine la guerre avec le grade de lieutenant.

Mais son intérêt pour l'action publique et la prise effective de responsabilités l'amène à prendre progressivement une place non négligeable dans les instances professionnelles, notamment comme membre de la Chambre de commerce du Tarn, juge au Tribunal de commerce de Clermont-Ferrand, puis membre du bureau départemental de l'U.D.C.A.. pour le Puy-de-Dôme. Egalement élu à trois reprises conseiller municipal de La Bourboule, il s'oppose plusieurs fois à des opérations de contrôle fiscal, malgré la présence des forces de police.

Le 20 janvier 1955, Jean Damasio est détaché par l'U.D.C.A. à Paris, où il travaille très activement à l'implantation du mouvement poujadiste. Le 16 novembre suivant, l'Assemblée nationale vote la réforme électorale rétablissant le scrutin d'arrondissement, puis, le 29, elle refuse la confiance à Edgar Faure dans un scrutin sur la date des élections. En réaction, dès le 2 décembre, l'Assemblée est dissoute, et des élections anticipées doivent donc ouvrir la troisième législature de la IVe République.

Jean Damasio conduit la liste d'Union et de fraternité française présentée par Pierre Poujade aux élections législatives du 2 janvier 1956, dans la troisième circonscription de la Seine (3e, 4e, 10e, 11e, 12e, 19e et 20e arrondissements), où onze sièges sont à pourvoir. Il est élu avec 47 687 voix sur 496 495 suffrages exprimés et est nommé en 1956 et 1957 membre de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique et de celle des moyens de communication et du tourisme.

Député très actif, Jean Damasio dépose quelque dix textes au cours de cette brève législature, dont notamment, le 12 mars 1956, une proposition de loi relative à la retransmission des débats de l'Assemblée par la radio et la télévision.

Suivant la position de son groupe, il refuse, le 31 janvier 1956, la confiance à Guy Mollet. Puis, le 25 octobre 1956, il s'abstient volontairement lors du vote de confiance sur la politique générale du gouvernement et sur la situation à Suez et en Algérie. Mais surtout, Jean Damasio prend très souvent part aux débats, à propos notamment de la validation de nombre d'élus poujadistes. Le 13 mars 1956, il intervient également sur la politique scientifique du gouvernement, et conclut en proposant une rémunération décente des chercheurs et des savants.

A la suite de l'enlèvement du capitaine Moureau, Jean Damasio souligne, dans la séance du 26 mars 1957, les responsabilités marocaines et, le 2 avril suivant, il dépose une proposition de résolution tendant à faire demander au gouvernement marocain toutes possibilités d'intervention militaire française pour défendre la vie, l'intégrité corporelle et les intérêts moraux et matériels des citoyens français. Puis, après avoir refusé, le 12 juin, la confiance au gouvernement Bourgès-Maunoury, Jean Damasio vote, le 9 juillet, contre la ratification des traités instituant la C.E.E. et l'Euratom et revient sur l'affaire Moureau dans la séance du 16 juillet : la discussion de la loi sur le programme de réformes de l'Algérie doit être, d'après lui, repoussée jusqu'à ce que le gouvernement ait rendu compte du résultat de ses démarches quant au sort du capitaine disparu. Enfin, il revient également à plusieurs reprises au cours du second semestre 1957, sur la politique française en Afrique du Nord, et notamment en Algérie, où la situation militaire semble alors s'améliorer très sensiblement.

Le 30 septembre, Jean Damasio refuse la confiance à Maurice Bourgès-Maunoury dans le scrutin sur la loi-cadre sur l'Algérie à la suite duquel le gouvernement est renversé, et il est également opposé au projet de loi sur les institutions de l'Algérie (29 novembre 1957, 28 et 31 janvier 1958). Mais la bataille engagée en janvier et février 1958 sur la frontière et autour de Sakhiet provoque, dans le bombardement du 8 février, la mort d'environ soixante-dix civils. Réagissant à la réprobation internationale et à l'opposition des Etats-Unis, une manifestation des policiers, le 13 mars 1958, effraie le gouvernement : Jean Damasio intervient longuement, le 18, pour souligner le caractère démesuré, selon lui, de l'inquiétude gouvernementale face à la manifestation, et l'obligation d'améliorer la situation des personnels de la police.

Opposé à la confiance à Pierre Pflimlin (13 mai), Jean Damasio vote successivement contre l'état d'urgence sur le territoire métropolitain (16 mai), et contre la proposition de résolution tendant à réviser certains articles de la Constitution (27 mai). Mais étant revenu au cours de la séance du 20 mai sur la nécessité d'adopter une attitude ferme « face à l'unité retrouvée du peuple d'Algérie », il soutient finalement le général de Gaulle (1er juin) avant de se prononcer pour la révision constitutionnelle (2 juin).