Eugène, Henri, Désiré Delahoutre

1893 - 1981

Informations générales
  • Né le 4 février 1893 à Linselles (Nord - France)
  • Décédé le 1er février 1981 à Cannes (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Oise
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Oise
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Oise
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 4 février 1893 à Linselles (Nord)
Décédé le 1er février 1981 à Cannes (Alpes-Maritimes)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Oise)
Député de l'Oise de 1946 à 1951

D'une famille d'agriculteurs et de négociants originaire de la Flandre française, Eugène Delahoutre est né le 4 février 1893 à Linselles, près de Tourcoing. Mobilisé en 1914, il est décoré de la médaille militaire et de la Croix de guerre. Licencié en droit, il s'établit comme notaire à Clermont (Oise). Pendant l'Occupation, il participe à la Résistance, comme membre de l'Armée secrète puis de l'Organisation civile et militaire. Président de la délégation municipale spéciale de Clermont, à la Libération, il est élu maire en 1945 et le reste jusqu'en 1947. En octobre 1945, il est élu conseiller général et conserve son mandat jusqu'à ce qu'il renonce à en solliciter le renouvellement en avril 1958.

Le 21 octobre 1945, Eugène Delahoutre est élu à la première Constituante. La liste M.R.P. qu'il conduit obtient 28 549 suffrages sur 187 474 exprimés et emporte l'un des cinq sièges à pourvoir dans l'Oise. Membre de la Commission de la justice et de la législation, il dépose trois amendements au projet de loi relatif au statut du fermage (30 mars 1946). Il vote pour la nationalisation du crédit (2 décembre 1945), du gaz et de l'électricité et des assurances (mars-avril 1946), s'abstient sur le projet de loi relatif à la dévolution des biens des entreprises de presse (16 avril) et vote contre le premier projet de Constitution (19 avril).

Réélu, le 2 juin 1946, à la nouvelle Constituante, par 29 626 voix sur 193 293 suffrages exprimés, il est reconduit dans la Commission de la justice et désigné comme juré à la Haute Cour de justice, le 4 juillet. Favorable à l'élection de Georges Bidault comme chef du gouvernement provisoire et à la confiance à son cabinet (19 et 26 juin), il se prononce pour le second projet de Constitution (28 septembre).

De nouveau candidat aux élections législatives du 10 novembre suivant, il est élu par 29 983 suffrages sur 187 310 exprimés. Membre, comme dans les précédentes assemblées, de la Commission de la justice (1946-1951), il est également nommé à la Commission d'enquête sur l'affaire dite des Généraux (31 janvier 1950), désigné comme juré à la Haute Cour de justice, le 27 décembre 1946, et comme juge suppléant, le 11 mars 1947.

Au cours de la législature, Eugène Delahoutre est rapporteur à plusieurs reprises de la Commission de la justice et dépose plusieurs propositions de loi ou de résolution relatives, notamment, au statut du fermage et du métayage, aux patentes, aux rentes viagères, ou aux orages ayant dévasté le département de l'Oise. Député actif, il intervient très fréquemment à la tribune. Le 6 décembre 1949, lors de la discussion sur le statut de l'entreprise Berliet, il défend un contre-projet tendant à la constituer en société anonyme à participation ouvrière.

Eugène Delahoutre accorde la confiance à Léon Blum (17 décembre 1946), soutient le gouvernement Ramadier lors de la crise avec les ministres communistes (4 mai 1947), vote pour le projet de loi sur le statut de l'Algérie (27 août), contre la nationalisation des écoles des houillères (14 mai 1948). Favorable à la ratification du Plan Marshall (7 juillet), il se prononce également pour les projets relatifs au Conseil de l'Europe et au pacte Atlantique (9 et 26 juillet 1949). Le 7 mai 1951, il approuve la réforme électorale entraînant le scrutin de liste majoritaire départemental avec apparentement.

Candidat aux élections législatives du 17 juin suivant, dominées dans l'Oise par le Parti communiste et le R.P.F. qui emportent les cinq sièges à pourvoir, il réunit sur son nom 14 498 voix sur 190 842 suffrages exprimés ; sa liste d'Action économique et paysanne, de progrès social et de défense de la famille, présentée par le M.R.P., n'obtenant que 7,6 % des voix. Eugène Delahoutre est de nouveau candidat, sans succès, aux élections anticipées du 2 janvier 1956 où il n'obtient plus que 11 787 suffrages sur 213 654 exprimés.