Alfred, Marc, Louis Delcluze

1857 - 1923

Informations générales
  • Né le 18 janvier 1857 à Les attaques (Pas-de-Calais - France)
  • Décédé le 23 juin 1923 à Saugatte-lès-calais (Pas-de-Calais - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 16 mai 1909 au 31 mai 1910
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Socialistes parlementaires
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 31 mai 1914
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Républicain socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né aux Attaques (Pas-de-Calais) le 18 janvier 1857, mort à Saugatte-les-Calais (Pas-de-Calais) le 23 juin 1923.

Député du Pas-de-Calais de 1909 à 1919.

Appartenant à une famille de petits cultivateurs, Alfred Delcluze fit ses études primaires à Champs et aux Attaques.

Dès l'âge de douze ans, il quitta l'école pour travailler comme garçon caviste puis comme garçon épicier à Calais et Amiens. Engagé volontaire en 1875 au 4° Régiment de Hussards de Nancy, pour exempter de service militaire son frère aîné, il fut libéré en 1879, puis exerça successivement les professions d'employé de commerce et de cabaretier.

Militant syndicaliste et membre du Parti ouvrier français, il devint, en 1883, rédacteur en chef du journal Le Travailleur qui parut durant quarante semaines puis, en 1885, du Réveil Ouvrier. En 1888, la teneur d'un article qu'il publia dans cet hebdomadaire socialiste lui valut d'être condamné à une peine de prison de sept mois pour diffamation en même temps que son frère Clément, gérant du même journal, qui recueillit dix jours de la même peine.

Libéré le 15 décembre de cette même année,. il fut élu le lendemain conseiller municipal de Calais et devint maire de cette ville. A ce titre, il dirigea la construction de nombreuses écoles, organisa l'installation de tramways électriques, créa une caisse de retraite pour les employés municipaux, organisa, par arrêté, un service de surveillance des vacheries et imposa la « tuberculinisation » pour les vaches laitières.

Elu conseiller général du Pas-de-Calais le 5 octobre 1890, il fit partie, à ce titre, de la Commission départementale de l'enseignement et de la Commission de surveillance des prisons. Il fit adopter par cette Assemblée des vœux d'utilité pratique, tels que celui demandant, en faveur des institutrices enceintes, un congé payé qui passa depuis dans la législation.

Battu aux élections générales législatives de 1893, 1898, 1902 et 1906, il emporta le siège de la deuxième circonsc r i p t i o n d e Boulogne-sur-Mer au deuxième tour de scrutin d'une élection partielle qui se déroula le 6 mai 1909 pour remplacer le député Dussaussoy, décédé, recueillant 8.187 voix contre 4.817 à son concurrent immédiat, sur 16.633 votants. Il fut réélu au deuxième tour des élections générales des 24 avril et 10 mai 1910, par 8.117 voix, contre 4.817 à son concurrent le plus proche, sur 16.734 votants.

Le Parti ouvrier « dont il était depuis trente ans le porte-drapeau vigilant, actif et éclairé » s'étant déclaré « pleinement satisfait de la façon utile dont il avait rempli sa tâche » avait décidé de « le présenter aux suffrages du corps électoral ».

A la Chambre, Alfred Delcluze siège au Groupe républicain-socialiste. Il prend part en 1910 à la discussion du projet de loi tendant à modifier le tableau des circonscriptions électorales et de la proposition de loi relative au traitement des sous-agents des P.T.T. ; en 1913, à la discussion de la proposition de loi tendant à la suppression des. titres de noblesse, en 1914 à la discussion de la proposition de loi tendant à la suppression de la contrainte par corps. Il est membre de la Commission de la réforme judiciaire.

Socialiste indépendant, il s'est reconnu comme un élève « peut-être médiocre, mais un élève sincère » de Jules Guesde. Il a fait en France et à l'étranger de nombreuses conférences sur les questions sociales à l'ordre du jour et s'est fait remarquer par sa cor rection de langage et ses connaissances approfondies en économie sociale.

Il ne s'est pas représenté aux élections générales législatives du 16 novembre 1919, qui eurent lieu au scrutin de liste.

Il est mort à Saugatte-les-Calais, le 23 juin 1923, à l'âge de 66 ans.