Jules Delpech-Cantaloup

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 25 février 1848 à Saint-Clar (Gers), mort le 29 octobre 1913 à Auch (Gers).

Député du Gers de 1898 à 1902.

Appartenant à une très ancienne famille catholique du Gers, Jules Delpech-Cantaloup fit au collège de Sorèze (Tarn) de très sérieuses études classiques sous la direction de Lacordaire. Elève de la faculté de Toulouse, puis de celle de' Paris, il fut reçu licencié en droit en 1869 et s'inscrivit au barreau d'Auch.

Il se consacra néanmoins à l'exploitation de ses domaines agricoles. Se mêlant de façon très active aux luttes politiques de son département, il devint le lieutenant de M. Paul de Cassagnac avec lequel il mena de nombreuses campagnes électorales. Il fit également de nombreuses conférences, notamment en faveur de la doctrine plébiscitaire de la souveraineté nationale par l'appel au peuple. Conseiller municipal de Saint-Clar et conseiller d'arrondissement en 1874, il fut élu en 1877 membre du conseil général en remplacement de son père qui avait représenté pendant une période ininterrompue de quarante et une années le canton de Saint-Clar dans cette assemblée départementale. Il fut président du conseil général de 1885 à 1892. En 1897, il devint maire de Saint-Clar, fonction qu'il assuma jusqu'en 1913.

Candidat à la députation en 1881, puis en 1889, dans l'arrondissement de Lectoure, il fut chaque fois battu par M. Descamps, républicain. Porté sur la liste conservatrice avec MM. de Montesquiou-Fezensac et Lacave-Laplagne lors du renouvellement sénatorial de 1897, il partagea l'échec de ses amis politiques tandis que les candidats radicaux étaient élus.

Le 22 mai 1898, il fut élu député de l'arrondissement de Lectoure au deuxième tour de scrutin, par 5.665 voix contre 5.519 à M. Thierry-Cazes, républicain-socialiste, député sortant, sur 11.432 votants.

Plébiscitaire irréductible et t r è s catholique, il se fit inscrire au groupe des antisémites et au groupe d'action libérale. La plupart de ses interventions devaient avoir pour objet la défense des agriculteurs.

Membre de diverses Commissions, en particulier de la Commission de législation criminelle, il présenta au nom de cette dernière un rapport sur le projet de loi adopté par le Sénat, tendant à modifier la loi du 5 août 1899 sur le casier judiciaire et sur la réhabilitation de droit.

Il intervint, dans la discussion du budget de l'exercice 1900, sur la création d'enseignements nouveaux du point de vue agricole, industriel et commercial, l'attribution de secours à d'anciens militaires, à leurs veuves ou orphelins, et pour demander le rétablissement du crédit affecté aux subventions accordées aux propriétaires pour le traitement et la reconstitution des vignobles. Il prit part à la discussion de diverses propositions et de l'interpellation de MM. Rose et de Pontbriand sur le régime des blés (1900).

Le 14 juin 1901, il adressa au Ministre de l'Agriculture une question relative à la lutte contre la fièvre aphteuse. Le 24 décembre 1901. il demanda à interpeller le Gouvernement sur l'application de la loi de 1899 relative aux Caisses régionales. Cette interpellation fut renvoyée à la suite. Il reprit la question lors de la discussion du budget de l'exercice 1902. Il intervint également dans la discussion du budget de la Guerre, notamment sur les achats directs aux producteurs de denrées agricoles.

De nouveau candidat à la députation en 1902, il n'obtint au deuxième tour de scrutin, le 11 mai, que 4.932 voix contre 6.317 à M. Thierry-Cazes sur 11.399 votants, et rentra dans la vie privée.

Jules Delpech-Cantaloup est décédé dans une clinique d'Auch, des suites d'une opération chirurgicale, le 29 octobre 1913 à l'âge de 64 ans.