Armand Després

1834 - 1896

Informations générales
  • Né le 12 avril 1834 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 22 juillet 1896 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Seine
Groupe
Action libérale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 12 avril 1834 à Paris, mort le 22 juillet 1896 à Paris.

Député de la Seine de 1889 à 1893.

Armand Després naquit à Paris le 12 avril 1834. La médecine l'attira de bonne heure et, ses diplômes acquis à la Faculté de médecine de Paris, il se consacra à la chirurgie. Pendant la guerre de 1870 il fut le chirurgien en chef de la 7e ambulance et consacra ensuite ses talents au département de chirurgie du vieil hôpital historique de La Charité, rue Jacob ; il fut en même temps professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris. Spécialiste, entre autres, de vénérologie, et partant, de la prostitution et de la police des mœurs, on lui doit plusieurs ouvrages, dont un gros Dictionnaire de thérapeutique médicale et chirurgicale, en collaboration avec Bouchet, paru en 1866 (il avait 22 ans), ainsi qu'un Traité du diagnostic des tumeurs.

En 1884, il entra à l'Hôtel de Ville de Paris, où il représenta le quartier de l'Odéon jusqu'en 1890.

Aussi, est-ce tout naturellement dans le 6e arrondissement de Paris qu'il se présenta aux élections générales législatives des 22 septembre et 6 octobre 1889. Au premier tour de scrutin, il n'arrivait qu'en troisième position, derrière le candidat boulangiste, le docteur Aubœuf, ancien médecin de la marine, qui avait réuni 4.771 voix et Constant Deville, sur le nom de qui s'étaient portés 4.342 suffrages, 3.570 autres bulletins portant le nom de Vallet, alors que lui-même en totalisait 3.786 sur 17.578 votants. La lutte au second tour s'étant circonscrite entre le candidat boulangiste et le candidat républicain libéral, Després l'emporta confortablement avec 8.997 suffrages, sur 16.651 votants, contre 7.155 au docteur Aubœuf. Quatre années plus tard, lors des élections des 20 août et 3 septembre 1893, le docteur Després arrivait en tête au premier tour de scrutin avec 2.247 voix contre 1.534 à Me Albert Pétrot et 1.080 à Bernier, sur 5.920 votants, mais au second tour le radical-socialiste Pétrot était élu avec 142 voix de mieux seulement, totalisant 2.739 suffrages contre 2.667 au docteur Després, sur 5.523 votants.

Candidat républicain, sa profession de foi mérite d'être reproduite intégralement ; en voici le texte : « Electeurs, Les Constitutions valent ce que valent les hommes qui les mettent en œuvre. Pas de révision, Pas de plébiscites, Mais... plus de Gouvernement de parti, la République pour tous et pour la patrie. L'ordre et la probité dans les finances, la justice dans les impôts. Les sœurs, dans les hôpitaux, la paix religieuse. »

Armand Després, qui siégea avec les républicains libéraux, appartint à diverses Commissions, spécialement à celle des patentes et à celle qui fut chargée de l'examen des projets et propositions de loi concernant la marine, en 1890.

Durant la seule législature où il représenta Paris, il eut une activité très grande, dont on peut dire qu'elle s'appliqua plutôt à des questions qui ne pouvaient qu'intéresser l'ancien édile parisien et le médecin. Il fut l'auteur de plusieurs propositions de loi relatives à l'administration communale : dès 1889, il en déposa une tendant à régulariser l'indemnité annuelle des conseillers municipaux de Paris, plusieurs autres réorganisant l'administration parisienne en créant un Conseil de Paris dont les attributions devaient réunir celles du Conseil municipal et celles du Conseil général de la Seine, étant entendu que les communes de la Seine devraient être rattachées à la Seine-et-Oise ; il voulait aussi voir le vote des budgets de la Préfecture de police et de l'Assistance publique votés par la Chambre ; en 1892, il déposa une proposition de loi relative à la direction des écoles professionnelles, départementales et municipales de Paris et des grandes villes, ainsi qu'une autre concernant l'indemnité des maires. Si ces tentatives de réforme n'aboutirent pas, une proposition de loi de 1889 établissant une taxe à prélever sur les voitures-annonces, les voitures de livraison à réclame et les affiches murales peintes permanentes passa dans les lois de finance des budgets des exercices 1891 et 1892.

En 1891, il proposa une modification de la loi du 30 novembre 1875, sur les conditions d'éligibilité, qui fut à l'origine de la loi du 14 août 1892 ; en cette même année 1892, il déposa une autre proposition de loi tendant à assimiler pour les services militaires les élèves externes de l'Ecole des Mines et de l'Ecole des Ponts-et-Chaussées aux élèves de l'Ecole centrale : la seconde délibération décidée par la Chambre n'eut jamais lieu. Il ne présenta que deux rapports, mais sur des mesures relevant particulièrement de sa compétence : l'un, en 1890, sur un projet de loi portant création d'une école du service de santé de la Marine, dans la discussion duquel il intervint d'ailleurs, et qui fut sanctionné par la loi du 10 avril 1890 ; l'autre, en 1892, sur une proposition de loi tendant à réorganiser le corps des infirmiers de la marine, mais qui ne dépassa pas le stade de la première délibération, Ses interventions furent nombreuses. Il se fit entendre dans la discussion des budgets des exercices 1891, 1892, 1893 et 1894 à des titres divers (taxes, instruction publique, guerre, intérieur, etc.). Dès 1889, il intervint en faveur de la création de grandes Commissions parlementaires ; la décision de renvoyer des hôpitaux les sœurs hospitalières suscita sa réprobation, pour ne pas dire sa colère et il se proposa par deux fois, en 1890, d'interpeller le Gouvernement à ce sujet ; il intervint aussi dans la discussion des crédits nécessaires à la création de 300 nouveaux postes d'agents de police à Paris, dans la question des conditions de travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans l'industrie ; en 1891, deux sinistres survenus dans les mines de Saint-Etienne, l'exercice de la médecine, la réforme de l'impôt, les conditions de salubrité, de sécurité et d'hygiène du travail dans l'industrie et les ateliers, le tarif général des douanes, le crédit, la répression des fraudes dans la vente du beurre lui donnèrent l'occasion de monter à la tribune ; au cours de l'année 1892, il s'intéressa à la liberté d'association, à la responsabilité de l'Etat dans les dégâts causés par les attentats anarchistes, au budget de l'Assistance publique, à des subventions de l'Etat à des écoles privées (Sainte-Barbe-et-Monge), à la reconstruction de l'Opéra-Comique, à la réforme de la législation des patentes, à certaines incidences des grèves de Carmaux, à ce qui devait devenir, de nombreuses décennies plus tard, le congé de maternité, au recrutement de l'armée, à la presse ; pendant l'année 1893, de nouveau les questions des patentes, l'affaire de Panama (déposition de Mme Cottu aux Assises), les octrois, la modification des circonscriptions électorales, la question des responsabilités dans les accidents du travail et l'organisation de l'assurance obligatoire, l'attitude du Conseil municipal de Paris à l'égard de la Préfecture de police et des syndicats de la Bourse du travail, la fixation à quatre ans et demi de la durée de la législature qui allait s'ouvrir retinrent plus ou moins longuement son attention.

Les élections générales de 1893 ne lui ayant pas été favorables, le docteur Després reprit son bistouri à l'hôpital de La Charité et mourut à Paris le 22 juillet 1896. Il était âgé de 62 ans.