Gustave Dubled

1864 - 1916

Informations générales
  • Né le 21 janvier 1864 à Flers (Orne - France)
  • Décédé le 23 août 1916 à Saint-maur (France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 31 mai 1914
Département
Nord
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 23 août 1916
Département
Nord
Groupe
Parti socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 21 janvier 1864 à Flers-Lille (Nord), mort le 23 août 1916 à Saint-Maur (Seine).

Député du Nord de 1910 à 1916.

Né dans un faubourg ouvrier de Lille, il était le fils reconnu d'un ouvrier contremaître dans une filature et d'une ouvrière de cette usine. Très vite apprenti, puis ouvrier chaudronnier dans les usines de la région de Lille, il s'inscrivit au syndicat professionnel des ouvriers chaudronniers avant son service militaire.

Rendu à la vie civile, il revient dans le Nord et obtient du travail dans une teinturerie de Wasquehal. Il se marie en 1891.

Il milite, sa dure journée de labeur (10 heures) une fois terminée, au sein du syndicat textile de Roubaix et au Parti ouvrier français auquel il adhère en 1890.

Voulant améliorer les conditions de vie de ses camarades de classe, il fonda la Coopérative de boucherie de Wasquehal.

Elu conseiller municipal de Wasquehal en 1904, réélu en 1908 et 1912, il devint adjoint au maire en 1908 et fut également réélu adjoint en 1912. Parvenu sans doute par son labeur à une certaine aisance, il s'établit à son compte teinturier apprêteur.

En 1906, il se présenta aux élections générales législatives dans la sixième circonscription de Lille. Au premier tour de scrutin, il n'obtint cependant que 5.199 voix contre 5.864 au candidat radical-socialiste, un brasseur, M. Delecroix, et 10.390 au candidat conservateur, M. Dehau. Par souci de ne pas favoriser un succès réactionnaire, Dubled se désista en faveur de Delecroix dont il assura ainsi le succès au deuxième tour.

Elu entre temps conseiller d'arrondissement en 1907, il devait prendre sa revanche aux élections législatives générales de 1910. Le 14 avril 1910, au premier tour de scrutin, il recueillit 8.183 voix sur 22.633 votants, contre 9.644 pour le candidat conservateur, M. Ducrocq, et 4.493 pour Delecroix, député sortant. Celui-ci n'eut pas l'élégance de se désister, mais au second tour le 8 mai, il n'eut plus que 19 voix, Dubled étant élu par 11.573 voix contre 10.777 à Ducrocq, sur 22.633 votants.

A la Chambre, inscrit au parti socialiste, Dubled appartint aux Commissions des économies et des douanes. Il suivit fidèlement les consignes et la politique du parti, mais intervint peu, réservant l'essentiel de son activité à sa circonscription et au département du Nord où un nombreux prolétariat réclamait son attention diligente.

En 1914, il se représenta aux élections générales, toujours dans la même circonscription (Lille 6e), et au premier tour, le 26 avril, il obtint 10.661 voix sur 23.403 votants, devant M. Cléty, candidat conservateur (8.000 voix) et M. Desprets (4.177 voix). Au deuxième tour il l'emporta par 12.314 voix sur 22.832 votants contre 10.010 à M. Cléty.

De nouveau membre, à la Chambre, de la Commission des douanes et de celle des comptes définitifs et des économies, la guerre de 1914-1918 bouleversa son existence. Sa femme, fidèle compagne de vingt-cinq années de vie commune, était restée à Wasquehal, en zone occupée par les forces allemandes. Ses deux fils étaient aux armées et Gustave Dubled, seul, malade, isolé, sans proches parents qui puissent lui apporter des soins, mourut le 29 août 1916 à Saint-Maur (Seine). Il n'était âgé que de 52 ans.

Le président Paul Deschanel prononça son éloge funèbre à la séance de rentrée du 12 septembre suivant, concluant ainsi : « Je ne crois pouvoir mieux faire que de citer ici les paroles qu'adressait à ses amis, à la nouvelle de sa mort, le Conseil national de son parti « nous rendrons son corps à sa famille et à la terre qui l'a vu naître quand, la victoire ayant couronné nos efforts, l'heure de la délivrance sonnera pour tous nos frères qui souffrent sous le joug de l'ennemi. »