Eutrope Dupon

1823 - 1897

Informations générales
  • Né le 20 avril 1823 à Saint-germain-du-seudre (Charente-Inférieure - France)
  • Décédé le 7 juillet 1897 à Saint-germain-du-seudre (Charente-Inférieure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 7 juillet 1897
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Républicain

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né à Saint-Germain-du-Seudre (Charente-Inférieure) le 20 avril 1823, mort à Saint-Germain-du-Seudre le 7 juillet 1897.

Député de la Charente-Inférieure de 1893 à 1897.

Eutrope Dupon naquit le 20 avril 1823 à Saint-Germain-du-Seudre, où son père était tonnelier. Il fit ses études à l'Institution diocésaine de Pons (Charente-Inférieure), où il enseigna ensuite pendant une dizaine d'années. A partir de 1852 il s'adonna à l'agriculture et devint bouilleur de cru. Il représenta, au Conseil général de la Charente-Inférieure, le canton de Saint-Genis-de-Saintonge de 1880 à 1886, puis de 1892 jusqu'à sa mort. En 1887, il fonda et dirigea Le Peuple, journal républicain de Saintes, ainsi, en 1894, que Le Vrai Peuple.

Il avait, dans l'arrondissement de Jonzac, été candidat malheureux aux élections générales législatives de 1881, où il s'était présenté comme républicain, contre le baron Eschasseriaux, qui l'avait battu de peu. En 1885, tête de liste républicaine, il n'avait pas eu davantage de succès. Par contre, aux élections générales législatives du 20 avril 1893, il triompha aisément au premier tour de scrutin avec 10.280 voix sur 17.296 votants, contre 3.279 voix à M. de Montebello, républicain plébiscitaire, 2.143 à M. Régnault, républicain modéré et 1.390 à M. Patron, républicain libéral, en remplacement du baron Eschasseriaux, député sortant, conseiller général, qui ne se représentait pas.

Il s'était donné à ses électeurs comme résolument républicain, comme « un rural », un défenseur du progrès et de la liberté et des intérêts de l'arrondissement de Jonzac.

Pendant la courte période qu'il passa à la Chambre, puisque la mort l'empêcha d'accomplir la totalité de son mandat, il fut membre de très nombreux bureaux et de diverses Commissions dont, en 1895, celle chargée de l'examen de la proposition de loi de M. Lemire sur la liberté d'association. Lorsqu'il intervenait, sa parole « pleine d'originalité et de verdeur » dira dans son éloge funèbre Henri Brisson, était écoutée avec attention. Il participa à la discussion des budgets des exercices 1895 et 1896, à propos de l'enseignement primaire et de la création d'écoles. En 1895, il prit longuement la parole, et non sans verve, dans la discussion du projet de loi, qu'il se refusa d'ailleurs à voter, portant réforme de l'impôt des boissons : défendant chaleureusement les bouilleurs de cru de la région charentaise, il prit position contre une augmentation des droits sur l'alcool ; incidemment, il se déclara en faveur de l'impôt sur le revenu.

Il mourut le 7 juillet 1897 à Saint-Germain-du-Seudre où il était né 74 ans plus tôt. Le président Henri Brisson prononça son éloge funèbre à la séance du 8 juillet, en célébrant « le démocrate par excellence, d'une simplicité parfaite de mœurs et d'allures » qu'avait été Eutrope Dupon, regrettant qu'avec lui disparaissent « ces types originaux, personnels, encore imprégnés de la saveur du terroir, qui semblent ne plus se renouveler ».