Marceau, Louis, Eugène Dupuy

1894 - 1992

Informations générales
  • Né le 13 juillet 1894 à Blois (Loir-et-Cher - France)
  • Décédé le 14 août 1992 à Puysseguin (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Gironde
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 13 juillet 1894 à Blois (Loir-et-Cher)
Décédé le 14 août 1992 à Puisseguin (Gironde)

Député de la Gironde de 1946 à 1951

Marceau Dupuy, de formation médicale, marié et père de deux enfants est établi comme propriétaire-viticulteur exploitant dans la commune de Puisseguin dans le canton de Lussac (arrondissement de Liboume), au cœur d'une région viticole réputée. Dès les élections pour la première Constituante, il figure en quatrième position sur la liste radicale-socialiste conduite par l'ancien sénateur Jean Odin. Elle ne recueille qu'un faible nombre de suffrages (22 369) trop peu pour compter des élus qui sont tous issus des rangs des trois grands partis de la Libération (communiste, socialiste, M.R.P.) et de la liste d'unité républicaine. Aux élections pour la seconde Constituante, Marceau Dupuy a amélioré son implantation puisqu'il est devenu entre temps maire et conseiller général. Il a d'autre part été promu à la deuxième place sur une liste intitulée à présent « Rassemblement des gauches républicaines » toujours conduite par Jean Odin. En revanche, les électeurs ne sont pas plus séduits qu'auparavant puisque 20 187 seulement d'entre eux lui accordent leurs suffrages. Au scrutin du 2 novembre 1946, c'est-à-dire cinq mois après, ils révisent leur jugement : la liste menée à présent par Jacques Chaban-Delmas entre dans le club des grands partis de la Gironde avec 71551 voix et forme la quatrième force politique derrière la S.F.I.O. (90 368 voix), le M.R.P. (75 451 voix), le Parti communiste (73 963 voix) et devant le Parti républicain de la liberté (69 854 voix). Chaque parti obtient deux élus, la Gironde ayant été dotée d'un siège supplémentaire par rapport au scrutin précédent. Jacques Chaban-Delmas et son colistier Marceau Dupuy font ainsi leur entrée au Palais Bourbon.

Le nouvel élu siège à la Commission de la famille, de la population et de la santé publique, à celle du ravitaillement, puis à celles de l'éducation nationale, des finances et des boissons. Il fait partie également de la Commission chargée d'enquêter sur les problèmes du vin formée en 1948 et est aussi désigné comme juré à la Haute Cour de justice.

Pendant la législature, le député de la Gironde ne dépose qu'un seul rapport, à propos de la proposition de loi Deixonne tendant à organiser un service de santé scolaire.

Ses interventions orales sont principalement motivées par les discussions budgétaires, les problèmes viticoles ou l'éducation nationale. La première d'entre elles se relie étroitement à son activité professionnelle. Marceau Dupuy défend en effet, avec plusieurs de ses collègues, lors de la séance du 31 juillet 1947, un amendement visant à alléger la fiscalité excessive qui, selon eux, frappe les vins d'appellation d'origine contrôlée. Il fait valoir notamment la fraude qui en résulte et donc la moins-value fiscale et le risque que les agriculteurs découragés préfèrent arracher les cépages de vins fins pour produire des vins courants moins taxés. Cela ferait perdre à la France une source notable d'exportations donc de devises. Sa seconde intervention importante se relie, elle, à sa formation médicale. Le 4 août 1948, lors de la discussion du budget de l'Education nationale il s'inquiète de la faiblesse des crédits affectés à l'éducation physique et sportive, il soutient la thèse selon laquelle la jeunesse française présente, dans son ensemble, de graves insuffisances de développement corporel, responsables de nombreuses maladies et notamment de la tuberculose. Une pratique intensive de la gymnastique ou de la rééducation, comme en Suède, serait, d'après le député de la Gironde, une manière efficace d'améliorer la santé des générations à venir.

Moins d'un an après, le 1er avril 1949, Marceau Dupuy revient à la charge et, au terme d'un exposé nourri de faits, il expose un plan complet de rééducation physique de la jeunesse déficiente dont il évalue la part à 80 % des écoliers. Il dresse également un bilan négatif de l'action du secrétariat d'Etat à la jeunesse qui n'a fait jusqu'à présent que des projets insuffisants. Il plaide de nouveau pour une véritable éducation physique de tous les enfants du primaire. L'année suivante, le 22 juin 1950, il renouvelle ses critiques, adressées à la politique officielle, en proposant une formation de l'ensemble des instituteurs à la pédagogie de l'éducation physique et de la valorisation de cet enseignement dans le cursus scolaire pour le rendre attractif et efficace. Il dénonce au passage les incohérences et les doubles emplois entre les services des divers ministères qui s'occupent, à un titre ou à un autre, de la santé des jeunes élèves. Il conclut enfin, qu'en privilégiant le sport au détriment de l'éducation physique, on inverse l'ordre des priorités logiques sans obtenir de bons résultats au niveau des compétitions, faute d'un vivier de futurs athlètes. Sa dernière intervention comme parlementaire est motivée par la défense d'un amendement qui demande l'augmentation de la représentation de la Gironde et son sectionnement, eu égard à l'importance de sa population et à sa superficie. Les adversaires de cette décision mettent en cause son caractère électoraliste à quelques mois du scrutin législatif de 1951. Elle entrera cependant en vigueur lors de ces élections. En revanche Marceau Dupuy ne se représente pas car son chef de file Jacques Chaban-Delmas a rallié le R.P.F. Le Parti radical est donc absent de la compétition. Marceau Dupuy, toujours élu local, tente de nouveau sa chance lors du scrutin du 2 janvier 1956 où il conduit la liste « radicale-socialiste de défense artisanale et paysanne » dans la deuxième circonscription de la Gironde. En l'absence d'accord d'apparentement, le nombre de suffrages qu'il recueille (14500 soit 7,9 % du total) est insuffisant pour conquérir un siège. Les quatre élus qui l'ont devancé appartiennent aux républicains indépendants, à la S.F.I.O., au P.C.F. et à l'Union et fraternité française (mouvement Poujade). A partir de cette date, Marceau Dupuy se contente d'exercer ses mandats locaux et ne se présente plus aux élections nationales.