Jean Erlich

Né le 7 avril 1884 à Varsovie (Pologne).

Député de la Seine de 1919 à 1924.

Issu d'une famille polonaise devenue française par naturalisation, Jean Erlich fit ses études secondaires au lycée Condorcet, où il eut comme condisciple Georges Mandel, puis s'inscrivit à la Faculté de droit et à la Faculté des lettres de Paris.

S'étant fait recevoir avocat à la Cour d'appel de Paris, il milite d'abord dans les rangs du parti socialiste unifié, dont il est le candidat dans le IVe arrondissement de Paris aux élections générales législatives du 26 avril 1914 : il n'y obtient que 1.789 voix contre 4.011 à son adversaire Auguste Failliot, de la gauche démocratique, député sortant, sur 6.449 votants.

A la déclaration de guerre, Jean Erlich est mobilisé comme officier; il combat sur le front français pendant trois ans puis, en 1917, est envoyé en mission en Russie où il est cité pour avoir en pleine terreur bolcheviste, après l'arrestation des Français à Moscou, continué son service de renseignements et de liaison.

Le déroulement de la révolution russe qu'il a ainsi suivi de près grâce à sa connaissance parfaite de la langue, le persuade que les chefs révolutionnaires ne sont que des agents de l'Allemagne. Aussi à son retour en France, dans une lettre à Marcel Cachin, rompt-il bruyamment avec le parti socialiste et le retrouve-t-on le 16 novembre 1919, candidat dans la 2e circonscription de la Seine sur la liste républicaine, nationale et sociale emmenée par Millerand et sur laquelle son nom figure peu après celui de Maurice Barrès. Il est élu à la plus forte moyenne avec 69.948 voix sur 168.047 votants.

A la Chambre, inscrit au groupe de l'action républicaine, nationale et sociale, il se consacre exclusivement à la lutte contre le régime bolchevique.

Il fut élu secrétaire de la Chambre en 1919, au début de la législature, et réélu en 1921.

Candidat dans la 2e circonscription du XIe arrondissement de Paris aux élections générales du 22 avril 1928, il n'obtient que 12.935 voix et se retire dès le premier tour ; malgré son désistement, c'est un indépendant de gauche qui est élu. Il tente à nouveau sa chance dans la 1re circonscription du XXe arrondissement lors de l'élection partielle du 5 octobre 1930, mais il est battu par le socialiste Jardel et n'arrive qu'en troisième position, loin derrière Maurice Thorez. Il se présente une dernière fois aux élections générales du 1er mai 1932, dans la 2e circonscription du XIIIe arrondissement, mais ne recueille que 431 voix.

Il avait repris dès 1924 l'exercice de sa profession d'avocat.