Just Évrard

1898 - 1972

Informations générales
  • Né le 31 mai 1898 à Lens (Pas-de-Calais - France)
  • Décédé le 9 février 1972 à Lens (Pas-de-Calais - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Socialiste

Biographies


Né le 31 mai 1898 à Lens (Pas-de-Calais

Décédé le 9 février 1972 à Lens (Pas-de-Calais)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Pas-de-Calais)

Député du Pas-de-Calais de 1946 à 1958

Fils de Florent Evrard, secrétaire du syndicat des mineurs de Lens, et frère de Raoul Evrard, député du Pas-de-Calais de 1919 à 1936, Just Evrard adhère à la SFIO en 1913. En 1924, il est désigné comme secrétaire général adjoint des jeunesses socialistes puis, en 1939, secrétaire fédéral adjoint du Pas-de-Calais.

Pendant l'Occupation, il entre très tôt dans la Résistance avec sa femme, Emilienne Moreau, au sein du réseau « Brutus ». Arrêté, il est détenu de septembre 1941 à avril 1942 à la centrale de Loos-lès-Lille, puis est envoyé en Haute-Savoie par le mouvement « Libération Nord », avec mission de faire passer des hommes et des fonds à travers la frontière franco-suisse. Il quitte la France pour Londres puis Alger. Délégué à l'Assemblée consultative provisoire, ses pouvoirs sont validés le 9 novembre 1943. Il est nommé membre des Commissions de la défense nationale, de la France d'outre-mer, et de la comptabilité. A la Libération, Just Evrard, qui continue de siéger à l'Assemblée consultative, est désigné comme secrétaire de la Fédération socialiste du Pas-de-Calais et dirige l'hebdomadaire L'Espoir. En novembre 1944, il est élu au Comité directeur provisoire du Parti socialiste. Sa femme, également déléguée à l'Assemblée consultative, est faite Compagnon de la Libération en août 1945.

Le 21 octobre 1945, il est élu à la première Constituante. La liste SFIO, conduite par Guy Mollet, sur laquelle il se présente en deuxième position, obtient 137 506 suffrages sur 361 413 exprimés et emporte trois des huit sièges à pourvoir dans la 2e circonscription du Pas-de-Calais. Il est nommé membre de la Commission de la défense nationale et de la Commission des pensions civiles et militaires et des victimes de guerre. Il vote pour la nationalisation du crédit (2 décembre 1945), du gaz, de l'électricité et des assurances (mars-avril 1946), pour le projet de loi relatif à la dévolution des biens des entreprises de presse (16 avril) et se prononce en faveur du premier projet de Constitution (19 avril).

Réélu le 2 juin 1946 sur la même liste qui obtient 120 571 voix sur 371 411 suffrages exprimés, Just Evrard est reconduit dans les mêmes commissions. N'ayant pas pris part à l'élection de Georges Bidault comme président du Gouvernement provisoire (19 juin), il vote la confiance à son cabinet (26 juin) et se prononce pour le second projet de Constitution (28 septembre).

Aux élections législatives du 10 novembre suivant, Just Evrard conserve son siège, malgré un certain recul de la SFIO (105 619 voix sur 369 892 suffrages exprimés). Dans la nouvelle Assemblée, il est reconduit dans la Commission de la défense nationale (1946 à 1951) et fait également partie de la Commission des moyens de communication (1946). Il est nommé juré à la Haute Cour de justice en 1947, 1948 et 1949. Au cours de la législature, Just Evrard soutient le Gouvernement Ramadier lors de la crise avec les ministres communistes (4 mai 1947), approuve le projet de loi sur le statut de l'Algérie (27 août), vote pour la nationalisation des écoles des Houillères (14 mai 1948), la ratification du Plan Marshall (7 juillet) et les projets relatifs au Conseil de l'Europe et au Pacte atlantique (9 et 26 juillet 1949). Le 7 mai 1951, il se prononce en faveur de la réforme électorale entraînant le scrutin de liste majoritaire départemental avec apparentement.

Les élections du 17 juin 1951 le portent de nouveau à l'Assemblée, avec 97 196 voix sur 380 284 suffrages exprimés. La liste SFIO de Guy Mollet, sur laquelle il se trouve en troisième position, réunit 25,5 % des suffrages, un apparentement étant conclu avec l'UDSR et le MRP Just Evrard est nommé membre de la Commission des affaires économiques (1951 à 1955) dont il est élu secrétaire en 1951. De 1953 à 1955, il fait partie de la Commission de coordination pour l'étude des questions relatives à la Communauté européenne du charbon et de l'acier. Le 23 décembre 1954, il dépose une proposition de résolution tendant à étendre le droit aux prestations familiales pour les enfants à charge ayant terminé leur scolarité obligatoire qui n'ont pas pu trouver d'emploi. Il prend part, le 25 mai 1955, à la discussion du projet de loi relatif au 2e Plan, concernant le canal du Nord et les houillères du Pas-de-Calais.

Il s'oppose aux projets de loi Marie et Barangé favorables à l'enseignement privé (21 septembre 1951), vote pour la ratification du traité instituant la CECA (13 décembre), contre la confiance à Antoine Pinay (6 mars 1952) et à Joseph Laniel (26 juin 1953) auquel il refuse la confiance après Diên-Biên-Phû (13 mai et 12 juin 1954, chute du cabinet). Après avoir voté l'investiture de Pierre Mendès France (17 juin), il approuve les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet). Partisan de la Communauté européenne de défense, il vote contre la question préalable dont l'adoption vaut rejet du projet (30 août) puis ratifie les accords de Londres (12 octobre) et de Paris (29 décembre) relatifs à la fin de l'occupation de l'Allemagne et à son réarmement. Le 4 février 1955, Just Evrard approuve le gouvernement Mendès France sur l'Afrique du Nord (chute du cabinet), puis refuse la confiance à Edgar Faure (23 février) mais se prononce en faveur du projet de réforme électorale rétablissant le scrutin d'arrondissement (16 novembre).

Lors des élections anticipées du 2 janvier 1956, Just Evrard est réélu par 139 011 voix sur 423 467 suffrages exprimés et fait partie des Commissions de la production industrielle et de l'énergie (1956-1957) et de la défense nationale (1956-1657). Il dépose deux propositions de loi relatives aux attributions gratuites de charbon et aux retraites ouvrières et trois rapports au nom de la Commission de la production industrielle.

Au cours de la dernière législature de la IVe République, Just Evrard soutient le gouvernement de Guy Mollet dont il est considéré comme le bras droit dans le Pas-de-Calais depuis de nombreuses années, et vote la confiance à Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957). Il se prononce en faveur de la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom (9 juillet) et pour les différents projets relatifs aux institutions de l'Algérie (septembre 1957-janvier 1958). Favorable à l'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai) et à l'instauration de l'état d'urgence (16 mai), il vote pour la confiance au général de Gaulle, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (1" et 2 juin).

En novembre 1958, Just Evrard est réélu député dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais.

Il était officier de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre et de la rosette de la Résistance.



EVRARD (Anselme, Just, Piat)
Né le 31 mai 1898 à Lens (Pas-de-Calais
Décédé le 9 février 1972 à Lens (Pas-de-Calais)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Pas-de-Calais)
Député du Pas-de-Calais de 1946 à 1962

En juin 1958, Just Evrard fit partie des parlementaires socialistes qui investirent le général de général de Gaulle et qui lui donnèrent les pleins pouvoirs pour mettre en œuvre la révision constitutionnelle. En novembre 1958, il fit campagne dans sa 11ème circonscription du Pas de Calais, qui comprenait sa ville natale de Lens, en soulignant le ralliement de Guy Mollet au Général et en rappelant son propre engagement dans la Résistance. En concurrence avec le PCF dans cette circonscription ouvrière, il dénonça les « 150 députés communistes au service exclusif de la Russie » et affirmait qu’une voix communiste était « une voix ouvrière de perdue ». Au premier tour, sur 43 206 suffrages exprimés, il obtint 14 776 voix contre la candidate communiste Jeannette Prin (13 972 voix), également députée sortante, Désiré Fenart de la liste Démocrate d’Entente et de Progrès social pour la Rénovation de la République (8 139 voix) et l’UNR Gaston Van Brabant (6 319 voix). Au second tour, il accusa le PCF d’avoir voulu « plonger la France dans la guerre civile » lors des évènements de mai-juin 1958, et l’emporta avec 17 277 voix sur Jeannette Prin (14 705 voix).
A l’Assemblée nationale, il fut membre de la Commission de la production et des échanges et défendit sa région en proie à la crise du charbon. En séance, dès 1959, il intervint pour réclamer des mesures pour faire face au chômage qui touchaient les bassins miniers et défendre le reclassement des mineurs. Le 10 décembre 1959, il réclama la création d’un Bureau de conversion et de développement industriel pour accompagner la fermeture des puits puis, en 1960, demanda des mesures en faveur des jeunes de la région du Nord. Il prit également la défense des planteurs de tabac en 1960 et 1961.
Avec le groupe parlementaire socialiste, Evrard vota contre le projet de loi sur l’enseignement privé, dit Debré, au nom de la laïcité, le 23 décembre 1959. De même, il accorda les pouvoirs spéciaux au gouvernement, le 2 février 1960, afin de soutenir le général de Gaulle dans sa politique algérienne en dépit des « graves divergences économiques et financières », comme le précisa le rapporteur socialiste. Et avec la SFIO, il participa au « Cartel des non », qui refusait la révision constitutionnelle par référendum sur l’élection du président de la République au suffrage universel. Il vota donc la motion de censure du gouvernement Pompidou, le 4 octobre 1962.
En novembre 1962, au premier tour, Just Evrard n’arriva cette fois-ci qu’en seconde position avec 12 734 voix sur 39 933 suffrages exprimés, derrière la candidate communiste, Jeannette Prin avec 13 334 voix, qui prenait ainsi sa revanche sur novembre 1958. Le candidat UNR, Raoul Leblond, à la tête d’une liste Association pour le soutien à la Ve République, obtenait 9 802 voix, et le MRP, Bernard Gombert, 4 063. Dans une triangulaire, Jeannette Prin l'emporta au second tour avec 16 213 voix contre Evrard, qui ne recueillit que 14 025 voix et le gaulliste (13 212 voix).
A la SFIO, Evrard, qui avait été secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais de 1944 à 1954, fut membre de la Commission exécutive fédérale jusqu'en 1963. Mais battu aux législatives en novembre 1962, il participa encore à quelques réunions dans son département, puis se retira de la vie politique.
Just Evrard était officier de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre et de la rosette de la Résistance et mourut, à 74 ans, le 9 février 1972.