Jacques Féron

1912 - 2009

Informations générales
  • Né le 11 janvier 1912 à Houilles (Seine-et-Oise - France)
  • Décédé le 21 janvier 2009 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 19 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 9 décembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Seine
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 avril 1978 au 22 mai 1981
Département
Paris
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 2 avril 1986 au 14 mai 1988
Département
Paris
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 2 avril 1993 au 21 avril 1997
Département
Paris
Groupe
Rassemblement pour la République

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 11 janvier 1912 à Houilles (Seine-et-Oise)

Député de la Seine de 1956 à 1958

Fils d'un négociant, Jacques Féron est né à Houilles le 11 janvier 1912. A 20 ans, il entre comme agent technique au bureau d'études des usines automobiles Chausson où il finira sa carrière comme Président directeur général. Avant la seconde guerre mondiale il est un des animateurs des syndicats professionnels de cadres ingénieurs et agents de maîtrise de l'automobile dont il assure le secrétariat général pour la région parisienne (1956-1958).

Il participe à la seconde guerre mondiale comme mobilisé en 1939 puis comme volontaire parti en Grande-Bretagne en 1941. Il recevra la Croix du combattant 1939-1945.

A la Libération, Jacques Féron s'engage dans la vie politique, d'abord au PRL puis, dès sa fondation en 1947, au RPF La même année il est élu conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine. En 1953 il est réélu sous l'étiquette des indépendants. Au Conseil municipal il préside la Commission de l'industrie et du commerce. Il est élu en 1950 vice-président du Conseil municipal et syndic l'année suivante. Consécration de son activité, le Conseil municipal le porte à sa présidence du 21 juin 1955 au 18 juin 1956. Il est Chevalier de la Légion d'honneur, Chevalier du Mérite social. De nombreuses distinctions honorifiques étrangères lui sont conférées.

Aux élections de 1956, Jacques Féron dirige une liste d'Union des indépendants, A.R.S., républicains nationaux dans la seconde circonscription de la Seine avec un programme de lutte contre le marxisme et le « terrorisme fiscal ». Il propose la réforme de l'Etat, la défense du franc. La sauvegarde de l'Afrique du Nord lui tient autant à cœur qu'une politique sociale du logement et d'aide aux personnes âgées.

La liste recueille une partie des suffrages que le RPF avait obtenus en 1951. Ses 72 496 voix lui permettent d'avoir deux élus : Jacques Isomi, député sortant, et Jacques Féron.

A l'Assemblée le nouveau député appartient à la Commission de l'intérieur et, en 1957, à la Commission de la production industrielle et de l'énergie. Il est l'auteur de quelques propositions de loi tendant à aider les horticulteurs de la région parisienne, victimes des intempéries de l'hiver 1956, à reporter l'application du nouveau régime de la patente et à exempter les agents commerciaux de la taxe différentielle sur les véhicules à moteur.

Ses interventions portent sur l'économie et les rapports de la France avec les pays musulmans. Intransigeant sur les libertés économiques, il s'inquiète en 1957 des projets gouvernementaux pour le commerce, domaine où une réforme autoritaire risque d'avoir des effets pervers. Il n'est pas opportun, selon lui, à la veille d'un marché commun auquel il a apporté son soutien, que le gouvernement intervienne dans l'organisation du commerce de distribution.

Le débarquement franco-britannique de Suez en 1956 l'amène à s'inquiéter des mesures prises par le président du Conseil pour assurer l'approvisionnement en pétrole des entreprises industrielles pour lesquelles il redoute une période d'inactivité entraînant un chômage des ouvriers. Au-delà des inquiétudes quant aux conséquences économiques de l'expédition, il aborde les aspects diplomatiques dans leur ensemble : le gouvernement vient de subir une défaite diplomatique, due à une fâcheuse improvisation : elle compromet la politique arabe menée par la France au Proche-Orient depuis quelques années et qui commençait à porter ses fruits à Damas, Beyrouth et Bagdad. Les liens de confiance doivent, selon lui, être rétablis et la question palestinienne être l'objet d'efforts communs avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

L'élu de la Seine se préoccupe des conséquences du conflit algérien dans la région parisienne. Il s'étonne de la faiblesse du gouvernement qui ne tient pas assez compte des conditions favorables à la propagande du FLN. Pourquoi l'Union générale des étudiants musulmans algériens n'a-t-elle pas été dissoute ? Il montre que la situation économique des Algériens de la Seine, entassés à cinq ou dix dans des chambres meublées d'hôtels dégradés, exploités par leurs coreligionnaires, les rend sensibles aux arguments du FLN. Il serait urgent de construire pour les ouvriers des logements décents et des centres d'hébergement. Partisan d'une solution française en Algérie il ne vote pas la loi Bourgès-Maunoury mais soutient la loi-cadre Félix Gaillard. Il ne vote ni la confiance au gouvernement Pflimlin le 13 mai 1958, ni la révision constitutionnelle du 27 mai 1958. Il apporte tout son appui au général de Gaulle le 1" et le 2 juin 1958 pour la confiance à son gouvernement, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle.

Sous la Ve République il est réélu député de Paris en 1958, 1978, 1986 et 1993.