Daoud Ben Saïd dit Mohand Achour

1889 - 1961

Informations générales
  • Né le 20 février 1889 à Fort-national (Algérie)
  • Décédé le 2 avril 1961 à Tizi-ouzou (Algérie)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)

Né le 20 février 1889 à Fort-national (département d'Alger)

Décédé le 2 avril 1961 à Thizy Ou zou (Grande Kabylie)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (département d'Alger)

Originaire de Kabylie, militant à la SFIO, Mohand Achour, ingénieur de formation et propriétaire foncier, avait été élu en 1937 conseiller municipal de Thizy Ou zou. Il en deviendra maire-adjoint après la guerre.

Aux élections pour la première Assemblée nationale Constituante, le 21 octobre 1945, il figure en troisième position sur la liste Union et progrès social derrière Abderlouahab Bachir et Abderrahman Bouthiba, pour le collège des musulmans non citoyens du département d'Alger. La liste ayant obtenu 136 109 suffrages contre 82 285 à la liste communiste et 17 435 à la liste Union et action musulmane, il obtient le quatrième siège de député à la plus forte moyenne.

Après la validation de son élection, il est nommé membre de la commission des finances et du contrôle budgétaire et juré à la Haute Cour de justice. Aussi, pendant la durée de la première Assemblée nationale Constituante, ses interventions et son travail parlementaire portent-ils principalement sur les problèmes économiques et financiers algériens. Rapporteur du projet de loi autorisant la perception des droits, produits et revenus applicables au budget de l'Algérie, Mohand Achour réclame des investissements permettant une industrialisation poussée, afin d'assurer le mieux-être des populations autochtones qui ont « tant contribué à la libération de la France ».

A la suite des émeutes des 1er et 8 mai 1945, il dépose, le 11 décembre 1945, une proposition de loi tendant à accorder l'amnistie aux musulmans algériens n'ayant été condamnés que pour faits politiques. Le 1er mars 1946, l'Assemblée nationale Constituante examine ce texte avec d'autres propositions et un projet du Gouvernement relatifs au même objet. Mohand Achour appuie alors André Le Troquer, ministre de l'Intérieur qu'il avait accompagné en Algérie. Après consultation des populations, le ministre propose d'étendre l'amnistie à la reconstitution de ligues dissoutes et aux atteintes à la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat.

Le 15 avril 1946, Mohand Achour dépose un rapport sur des propositions et un projet de loi tendant à nationaliser la Banque d'Algérie et d'autres établissements de crédit d'Afrique du nord. Il conclut en faveur de l'adoption du texte gouvernemental. Enfin, il participe à la discussion d'interpellations sur la situation économique de l'Algérie. Il insiste sur les pénuries dramatiques dont souffrent ses départements au sortir de la guerre : pénurie de textile, déficit de la récolte de blé. Il ajoute que la fourniture de ces produits restera insuffisante si le pouvoir d'achat des masses algériennes ne subit pas de revalorisation. Dans les régions pauvres comme la sienne, la Kabylie, la population ne subsiste que grâce aux envois financiers des expatriés. Aussi demande-t-il que soit favorisé l'emploi des Algériens en France et améliorée leur formation professionnelle. Il conclut sur la nécessité d'efforts immédiats pour vaincre la grave crise économique algérienne.

Lors des élections pour la seconde Assemblée nationale Constituante, le 2 juin 1946, Mohand Achour occupe la première position sur la liste Union musulmane et progrès social. Celle-ci sera distancée par la liste Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) avec 68 439 voix contre 102 087 à cette dernière. Les deux listes emportent chacune deux sièges, tandis que la liste communiste perd son député. Nommé membre de la Commission de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale, Mohand Achour dépose le 18 juillet 1946, une proposition de résolution tendant à l'abrogation des textes régissant l'aliénation des terres de colonisation en Algérie et à les soumettre au droit commun. Le 6 août suivant, avec les membres du groupe socialiste, il signe une proposition de loi étendant les dispositions de la loi d'amnistie aux condamnés de Reibell et Cherchell.

Le 22 août 1946, à l'occasion du débat général sur la Constitution, il intervient longuement sur la situation politique de l'Algérie. Il constate l'aggravation de l'opposition entre les deux communautés dont témoigne, selon lui, le vote massif des musulmans en faveur des listes de l'UDMA. Il rappelle le programme visant à combattre l'« exploitation des autochtones » et à favoriser leur émancipation. Rendant hommage à l'œuvre française en Algérie, Mohand Achour déplore qu'elle ne profite que très insuffisamment aux musulmans et regrette la lenteur des réformes. Pour garantir la dignité de ces derniers, il demande, au nom du parti socialiste, une nouvelle organisation politique des départements d'Algérie. Le 19 septembre suivant, Mohand Achour figure parmi les signataires d'une proposition de loi en ce sens : elle prévoit un ministre de l'Algérie responsable devant le Gouvernement et une Assemblée algérienne de 120 membres, élus au suffrage universel direct et secret, ayant droit de regard et de critique, le mode de scrutin devant faire l'objet d'une loi particulière.

Ce fut le dernier acte parlementaire de Mohand Achour, qui ne se représentera pas aux élections législatives de 1946.