André François-Poncet

1887 - 1978

Informations générales
  • Né le 13 juin 1887 à Provins (Seine-et-Marne - France)
  • Décédé le 8 janvier 1978 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Seine
Groupe
Gauche républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 3 mars 1932
Département
Seine
Groupe
Action démocratique et sociale

Biographies

Né le 13 juin 1887 à Provins (Seine-et-Marne).

Député de la Seine de 1924 à 1932.

Sous-secrétaire d'Etat à l'Instruction publique et aux Beaux-Arts (Enseignement technique et Beaux-Arts) du 13 novembre 1928 au 3 novembre 1929.

Sous-secrétaire d'Etat à l'Instruction publique et aux Beaux-Arts (Beaux-Arts) du 3 novembre 1929 au 21 février 1930.

Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil (Présidence du Conseil - Économie nationale) du 2 mars au 13 décembre 1930 et du 27 janvier 1931 au 14 janvier 1932.

Né à Provins, fils d'un conseiller à la Cour d'appel de Paris, André François-Poncet fit au lycée Carnot, puis à Stanislas, enfin à Henri IV, des études brillantes qui le conduisirent à l'École normale supérieure quand il eut vingt ans.

Il fit alors plusieurs séjours en Allemagne ; ces séjours lui permirent de publier en 1913 un ouvrage qui fit sensation : Ce que pense la jeunesse allemande.

En 1910, François-Poncet quitte l'École normale supérieure, agrégé d'allemand. Il est professeur au lycée de Montpellier jusqu'en 1911 puis chargé de conférences à Polytechnique. Attiré par le journalisme, il devient collaborateur de l'Opinion.

Lieutenant commandant de compagnie au 304e R.I. pendant la guerre, de 1914 à 1917, il est ensuite détaché au service de presse de l'Ambassade de France à Berne, puis nommé membre de la commission économique internationale aux Etats-Unis. Il fonde alors la Société d'études et d'information économique qu'il dirigera pendant quatre ans. Pendant la durée de l'occupation de la Ruhr, il est attaché à l'état-major du général Degoutte.

En 1924, il est élu député de la 1re circonscription de la Seine, à la plus forte moyenne, sur la liste d'union républicaine et de concorde nationale de Jean Fabry avec 68.348 voix sur 196.980 votants. Il est réélu en 1928, dans la 2e circonscription du VIIe arrondissement de Paris, dès le premier tour, avec 6.646 voix sur 9.702 votants, contre 1.595 à Sanlaville et 1.876 à Détharé.

Il devient sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts et à l'Enseignement technique de 1928 à 1930 dans les cabinets Poincaré et Briand, puis sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil et à l'Economie nationale en 1930 et en 1931.

Délégué-adjoint à la Société des Nations en 1930, il représente le gouvernement français à la conférence du blé à Rome en 1931.

En août 1931, à 44 ans, François-Poncet est nommé ambassadeur de France à Berlin. Il y restera jusqu'en octobre 1938. Son action et son influence personnelle doivent être soulignées.

Avant 1933 et leur arrivée au pouvoir, il eut peu de contact avec les nationaux-socialistes, lesquels étaient à l'époque pleins de mépris pour les diplomates et foncièrement anti-français. Hitler croyait d'ailleurs que l'ambassadeur de France avait connu et encouragé les manœuvres de Roehm et du général Von Schleicher. Puis, convaincu de son erreur et voulant la faire oublier, c'est lui qui multiplia les démarches et les occasions de rencontres. Il s'habitua peu à peu à François-Poncet et à sa liberté d'expression et alla jusqu'à l'inviter à déjeuner en tête-à-tête à Berchtesgaden.

Lors de la menace de l'envoi de troupes allemandes au Maroc espagnol, menace qui alarma les capitales, l'ambassadeur de France profita de la traditionnelle visite du nouvel an du corps diplomatique pour obtenir de Hitler un démenti formel. Le calme revenu, celui-ci lui en sut gré.

Vers 1936 la consigne de comportement fut modifiée et les chefs nazis furent encouragés à se mêler à la vie de la société berlinoise. A l'exemple de Gœring, ils avaient appris le goût du confort et du luxé, le décorum et l'étiquette.

Ils croyaient tous François-Poncet conquis ; comment parler allemand et connaître l'Allemagne sans les admirer ? Ils devaient plus tard déchanter. François-Poncet avait toujours discerné qu'Hitler préparait la guerre et l'avait dit et redit. Ses communications ne firent-elles pas la matière de 40 volumes ? Mais peut-être l'ambassadeur avait-il trop crié au loup ? D'ailleurs, à Paris, on ne répondait pas, on ne croyait pas à l'aviation décisive, à la maniabILIté des divisions cuirassées, on ne croyait qu'à la paix, la Société des Nations et la solidité d'un appareil militaire défensif. François-Poncet était donc réduit à une action retardatrice consistant à trouver des obstacles, des entraves, à multiplier les engagements publics... mais Hitler était un parjure-né.

En fin d'octobre 1938, malgré l'expérience acquise et une certaine influence qu'il savait exercer sur Hitler - mais saturé de l'atmosphère hallucinante du IIIe Reich - selon son propre désir, André François-Poncet abandonne son ambassade de Berlin pour Rome.

Lors de la Conférence de Munich, il avait constaté l'ascendant exercé par Mussolini sur Hitler - et comme ce dernier ne s'estimait pas satisfait du démantèlement incomplet de la Tchécoslovaquie - il apparut à François-Poncet que la clé de la paix n'était plus à Berlin mais à Rome.

Et c'est de la part de la France la reconnaissance tacite de la conquête de l'Éthiopie que de rétablir alors l'ambassade et les relations normales franco-italiennes.

En fait, notre ambassadeur était tombé de Charybde en Scylla : atmosphère glaciale, manifestations hostiles d'une « spontanéité » savamment préparée. Toutefois, au Palais Farnèse, siège de l'ambassade depuis Louis XIII, il y a aussi l'École française de Rome, dirigée alors par Jérôme Carcopino, et grâce à elle, au concours d'érudits italiens et d'académiciens français, François-Poncet put organiser des conférences culturelles et historiques, non politiques, qui eurent un grand succès et démontrèrent, malgré les rodomontades, la quarantaine et le caractère menaçant des événements, que l'amitié franco-italienne ne pouvait, si facilement, mourir.

C'est le 10 juin 1940 que l'ambassadeur à Rome revint en France.

M. André François-Poncet, décoré de la Croix de guerre 1914-1918, est grand-croix de la Légion d'honneur.



Né le 13 juin 1887 à Provins (Seine-et-Marne)

Décédé le 8 janvier 1978 à Paris

Député de la Seine de 1924 à 1932

Sous-secrétaire d'Etat à l'Instruction publique et aux Beaux-Arts du 13 novembre 1928 au 21 février 1930

Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil du 2 mars au 13 décembre 1930 et du 27 janvier 1931 au 14 janvier 1932

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1735, 1736)

Nommé membre du Conseil national de Vichy, André François-Poncet se voit chargé d'assurer la liaison entre le gouvernement et la presse. Il se démet aussitôt de cette fonction et ne quitte plus la région de Grenoble, les autorités d'occupation lui refusant de réintégrer son domicile parisien.

Le 27 août 1943, Klaus Barbie pénètre dans la maison qu'André François-Poncet habite près de La Tronche et le fait déporter au Tyrol. Il sera délivré le 2 mai 1945 par la 2e DB.

Nommé conseiller diplomatique du Gouvernement pour les affaires allemandes en 1948, Haut Commissaire de France en Allemagne de 1949 à 1955, il devient ambassadeur à Bonn cette même année et l'un des principaux artisans du rapprochement franco-allemand.

Elu à l'Académie française en 1953, où il succède au Maréchal Pétain, André François-Poncet exerce de multiples activités dans les domaines culturel et social : Président de l'association des anciens élèves de Normale supérieure, Président du Conseil d'administration de la Cité universitaire de Paris (1951), Président de la commission permanente de la Croix Rouge Internationale (1948) ; Président de la Croix Rouge française (1955).

Titulaire de nombreuses décorations : commandeur du Mérite des Arts et Lettres, de la Santé publique et des Palmes académiques, André François-Poncet a été élevé à la dignité d'Ambassadeur de France en 1955.

Ecrivant dans le Figaro du temps de l'occupation, sous le pseudonyme de Celtus, il poursuit sa collaboration à ce journal après la Libération tout en publiant de nombreux ouvrages : notamment Souvenirs d'une ambassade à Berlin (1946) ; Versailles à Postdam (1948) ; Carnets d'un captif (1952).