Joseph Frys

1906 - 1987

Informations générales
  • Né le 7 juillet 1906 à Tourcoing (Nord - France)
  • Décédé le 11 avril 1987 à Roubaix (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Nord
Groupe
Union pour la nouvelle République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Nord
Groupe
Non inscrit
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Nord
Groupe
Union démocratique pour la V° République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Nord
Groupe
Union des démocrates pour la République - Non inscrit

Biographies

Biographie de la Ve République

FRYS (Joseph)
Né le 7 juillet 1906 à Tourcoing (Nord)
Décédé le 14 avril 1987 à Roubaix (Nord)

Député du Nord de 1958 à 1973

Né le 7 juillet 1906 à Tourcoing (Nord), Joseph Frys épouse la carrière scientifique et devient chimiste. Attaché à la direction de la recherche scientifique, il oriente ses travaux vers la génétique des plantes et leurs rapports avec l’énergie nucléaire. Ses recherches le conduisent à l’exploration pacifique des radiations et de l’énergie nucléaire dans le but d’obtenir de nouvelles espèces végétales plus résistantes aux maladies et de meilleur rendement.

Le 2 mai 1939, il épouse Simone Chassagne, union de laquelle naissent quatre enfants. La guerre interrompt les premières années de la carrière de Joseph Frys. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier, puis s’évade. En juillet 1940, il embarque sur un bateau de pêche à Paimpol dans le Finistère, avec une cinquantaine d’élèves de l’école de navigation de Paimpol, et gagne l’Angleterre. Engagé dans les Forces françaises libres (F.F.L.), il est placé sous le commandement du général de Gaulle et sert sous les ordres du général Leclerc, des opérations du Tchad à la libération de l’Afrique du Nord. Versé à la première division des Forces françaises libres, il participe avec cette unité au débarquement et poursuit les Allemands jusqu’au Rhin.

Démobilisé, il poursuit sa carrière professionnelle à la direction de la recherche scientifique. Son parcours politique ne débute que quelques années plus tard, avec le retour du général de Gaulle au pouvoir. Candidat le 23 novembre 1958 dans la septième circonscription du Nord, qui regroupe les cantons de Lannoy et de Roubaix-est, Joseph Frys est secondé par son suppléant, Jean Leplat, docteur en médecine à Wattrelos. C’est le député sortant et maire socialiste de Roubaix, Victor Provo, qui arrive en tête au soir du premier tour, avec près de 21 000 bulletins de vote en sa faveur, soit 8 000 voix d’avance sur Joseph Frys. Mais, en raison du maintien au second tour du candidat communiste, le tapissier Jérôme Moerman, le candidat gaulliste sort vainqueur du scrutin, avec 31 594 des 62 619 suffrages exprimés. Investi par l’Union pour la nouvelle République (U.N.R.), il a mené une campagne dans laquelle il s’est clairement présenté comme l’un des premiers compagnons de Charles de Gaulle et, à ce titre, comme le candidat désigné par le président du Conseil en la personne duquel il voit « un modèle de patriotisme et de clairvoyance ». En raison de la période transitoire - « grave moment » - que la France traverse avec le changement de République, Joseph Frys promet de se comporter au Parlement « en homme libre de toute entrave partisane », en défenseur des intérêts du département du Nord.

L’Assemblée nationale prend acte de son élection, le 9 décembre 1958. Le nouveau député du Nord s’inscrit au groupe gaulliste de l’Union pour la nouvelle République (U.N.R.), mais cesse d’y appartenir le 15 décembre 1961, date à partir de laquelle il ne fait que s’y apparenter, manifestant ainsi un goût pour l’indépendance jamais démenti. Il est nommé membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, et y siège jusqu’à la fin de la législature. Le 20 octobre 1959, il est membre de la commission spéciale chargée d’examiner la proposition de loi portant séparation du culte musulman et de l’Etat. Au cours de la première législature de la Cinquième République, le 21 mars 1962, Joseph Frys dépose une proposition de loi tendant à organiser le recrutement des personnels administratifs et techniques des administrations du secteur privé. En quatre années, il intervient à huit reprises en séance publique, sur des thèmes de prédilection qui restent largement liés à l’équipement militaire et à la recherche scientifique. Sur le premier d’entre eux, il prend la parole dans la discussion du projet de loi de programme s’y rapportant. Il met en liaison les objectifs militaires et économiques, et montre que les progrès accomplis par l’industrie découlent de ceux de la défense nationale. Il défend l’augmentation du budget du ministère des armées et des crédits militaires, à l’occasion des discussions des projets de loi de finances pour 1960 et 1962. Il ne cesse de démontrer la nécessité de moderniser l’armée, par exemple dans la discussion en séance publique, le 17 novembre 1959. En ces domaines, il souligne « la séparation exagérée » entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée, et explique en quoi la possession de la bombe atomique est « vitale ». A ce propos, le 9 novembre 1961, il défend la nécessité d’informer le Parlement et l’opinion publique des problèmes atomiques intéressant la défense nationale.

Sur le plan de la recherche scientifique civile, il prend la parole dans le débat sur le projet de loi de programme relatif à la recherche scientifique et technique. Le 3 mai 1961, il rappelle aussi la « modicité » de la part du revenu national affectée à la recherche en France. Le 18 octobre suivant, il intervient dans la discussion du projet de loi relatif à l’institution d’un centre national d’études spatiales. Il évoque le rôle grandissant de la science et de la technique pour les intérêts supérieurs de la nation, et l’ « importance capitale » de la vulgarisation de ces questions auprès du grand public et des parlementaires. Le 19 mai 1962, alors que la représentation nationale délibère sur l’approbation du quatrième Plan, il insiste sur le retard de la France dans la formation des ingénieurs. Dans les différents votes émis par Joseph Frys, la fidélité au régime et à son fondateur transparaît sans surprise. En effet, il approuve la déclaration de politique générale du gouvernement de Michel Debré, le 16 janvier 1959, soutien qu’il renouvelle le 15 octobre suivant. Le 23 décembre de la même année, il vote en faveur du projet de loi sur les rapports entre l'État et les établissements d'enseignement privés. Quelques semaines plus tard, le 2 février 1960, il vote les pouvoirs spéciaux. Au Congrès du Parlement réuni à Versailles, le 11 mai 1960, il vote pour la première réforme constitutionnelle de la Cinquième République relative à l’indépendance des Etats de la Communauté. Son soutien à Georges Pompidou est indéfectible, notamment lors du scrutin sur le programme que le nouveau chef du gouvernement présente devant l’Assemblée nationale, le 27 avril 1962. Aussi, Joseph Frys condamne-t-il la motion de censure contre le gouvernement de Georges Pompidou, le 4 octobre 1962.

Le député gaulliste du Nord est candidat à sa propre succession, lors des élections législatives consécutives à la dissolution de l’Assemblée nationale. Au deuxième tour du scrutin, le 25 novembre 1962, il bat de nouveau le conseiller général et maire de Roubaix, l’ancien député SFIO Victor Provo, de moins de 1 500 voix, obtenant 28 576 des 60 257 suffrages exprimés. Secondé par son nouveau suppléant Henri Dumortier, maire d’Ascq et retraité de la S.N.C.F., Joseph Frys a dû faire face à la dissidence de Jean Desmarets, maire de Flers-lez-Lille et candidat du Centre national des indépendants (C.N.I.) qui, fort de ses 10% du premier tour, s’est maintenu au second. Définissant, à nouveau, son action comme conçue « sans esprit de parti », il souhaite avant tout tenir la France à l’abri d’une « dictature communiste », raison pour laquelle le soutien au général de Gaulle est pour lui inconditionnel. Joseph Frys retrouve l’Assemblée nationale, et fidèle à sa profession de foi électorale, s’apparente au groupe de l’Union pour la nouvelle République (U.N.R.) – Union démocratique du travail (U.D.T.). Il n’est lié à ce groupe que quatre mois, puis le quitte pour siéger avec les non-inscrits. Au cours des trois premières années de la législature, de 1962 à 1965, il est membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, puis rejoint la commission des affaires étrangères en 1966 dans laquelle il siège jusqu’à la fin de la législature en 1967. Durant ce deuxième mandat, il dépose deux propositions de loi, le 8 janvier et le 8 octobre 1963. La première tend à créer un centre de recherches et de contrôle du pouvoir mutagène des substances chimiques employées dans les médicaments, dans les produits utilisés pour la protection des cultures et la conservation des aliments. La seconde vise à constituer les communes des cantons de Lille, Roubaix, Tourcoing, Armentières, Quesnoy-sur-Deûle, La Bassée, Seclin, Pont-à-Marcq, Cysoing, Lannoy et Marcq-en-Barœul, en métropole régionale des Flandres et de l’Artois, établissement public doté de l’autonomie financière. En cinq années, il prend la parole à seize reprises en séance publique. Il élargit ses interventions aux questions de l’organisation urbaine, ou de la protection de l’épargne. Il intervient dans la discussion des conclusions du rapport de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, sur la proposition de loi de son collègue du Nord, Maurice Schumann, tendant à permettre la suppression du régime juridique auquel sont soumis certains terrains communaux, notamment ceux dénommés « parts de marais » ou « parts ménagères ». Il dépose et défend trois amendements, reconnaissant ce type de zones urbaines comme étant d’utilité publique, en première et deuxième lectures de ce texte, les 27 juin et 21 décembre 1966. Entre ces deux dates, il prend la parole dans le débat sur la réforme des communautés urbaines. Le 7 octobre, il présente l’une des deux propositions de loi précitées, dont il est le signataire. À cette suite, il dépose un amendement tendant à compléter le régime juridique des « portions ménagères ». Le 14 décembre 1966, lors de sa dernière intervention de la législature, Joseph Frys prend part à la discussion de la réforme tendant à protéger l’épargne contre certaines activités répréhensibles dans le domaine de la construction. En ce sens, il dépose quatre amendements qui ne sont pas adoptés.

En revanche, le député gaulliste du Nord consacre une large part de ses initiatives de parlementaire à la recherche scientifique et à son expansion. Devenu directeur d’un Centre de recherches, il fonde sa démarche politique sur son expérience professionnelle. Le 26 novembre 1964, il est l’un des premiers députés à souligner l’importance de la science dans le monde moderne, et souhaite la création d’un organisme public permettant aux parlementaires de mieux s’informer des données scientifiques. Le 30 novembre 1966, il regrette l’absence de commission parlementaire de la recherche scientifique, alors que les députés débattent de la création d’organismes de recherche. Au cours de ce deuxième mandat, Joseph Frys témoigne à nouveau de sa fidélité au général de Gaulle et à la politique mise en œuvre. Le 13 juin 1963, il approuve le projet de loi autorisant la ratification du traité du 22 janvier 1963 entre la France et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération franco-allemande. De même, alors qu’il est très discuté jusque dans les rangs de la droite parlementaire, Joseph Frys vote en faveur du projet de loi relatif à certaines modalités de la grève dans les services publics. Comme la plupart des parlementaires, il vote au Congrès de Versailles pour la révision constitutionnelle du 20 décembre 1963 relative à la modification de la date des sessions parlementaires. Les 21 mai et 17 juin suivants, en première et deuxième lectures, il apporte sa voix au projet de loi sur l’élection des conseillers municipaux, texte qui divise à nouveau la majorité parlementaire entre gaullistes d’une part, indépendants et démocrates-chrétiens d’autre part. Son soutien est tout entier apporté au ministre des armées Pierre Messmer, au moment de voter la réforme du recrutement en vue de l’accomplissement du service national, au cours de la deuxième séance du 26 mai 1965.

Au printemps 1967, Joseph Frys est réélu député de la septième circonscription du Nord. Il est largement en tête du premier tour de scrutin, avec 6 000 voix d’avance sur son principal adversaire, le conseiller et maire de Lys-lès-Lannoy, André Desmulliez, investi par la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (F.G.D.S.). Le 12 mars au soir, Joseph Frys l’emporte. Cependant, au report des voix communistes sur le candidat F.G.D.S. s’ajoute celui des voix centristes obtenues, au premier tour, par André Thibeau, adjoint au maire de Roubaix, et investi par le Centre démocrate. Aussi Joseph Frys, aidé par son nouveau suppléant, le docteur Edmond Watel, n’est-il réélu que de justesse, au deuxième tour, avec 32 745 des 64 304 suffrages exprimés. Il ne devance André Desmulliez que de 1 200 voix. Comme il le fit sous ses mandats précédents, Joseph Frys s’apparente au groupe gaulliste de l’Union démocratique pour la Vème République. Il est membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, et y siège durant l’année de la troisième législature. Au cours de ces quelques mois, il prend la parole à deux reprises en séance publique. Le 20 avril 1967, il soutient la déclaration de politique générale du gouvernement. Il rappelle, pour la regretter, la situation économique de la région du Nord, notamment sa stagnation. Il ne peut qu’affirmer la nécessité d’aider cette région. Quelques semaines plus tard, le 30 juin, il réagit à la déclaration de politique économique et financière du gouvernement, en soulignant l’une des principales préoccupations dans la région du Nord : le chômage dû aux fermetures d’entreprises du textile et à la fin de la production du bassin houiller. Il propose la création d’industries de reconversion, et la création de centres de recherches scientifiques et techniques. Il ne vote évidemment pas les motions de censure déposées au cours de la discussion du projet de loi autorisant le gouvernement à prendre des mesures d’ordre économique et social, en première, deuxième et troisième lectures, les 20 mai, 9 et 16 juin 1967.

Le député gaulliste du Nord est réélu pour un quatrième mandat, au mois de juin 1968, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par le général de Gaulle. Son succès est plus large qu’aux élections antérieures, en raison du contexte des événements de mai 1968. Arrivé en tête des six candidats en lice, avec plus de 10 000 voix d’avance sur son principal concurrent, réinvesti par la F.G.D.S., André Desmulliez, et aidé par son suppléant, le président du Conseil général et maire de Roubaix Victor Provo, Joseph Frys sort victorieux du scrutin, le 30 juin 1968, par 33 444 des 63 090 suffrages exprimés. Il devance le candidat de la gauche non communiste de 4 000 voix. La campagne électorale menée par le député sortant vise à tirer, pour le gaulliste qu’il est, les conséquences politiques des événements de mai. S’il est battu, déclare-t-il dans sa profession de foi, tous les bienfaits des dix années précédentes seront « perdus ». Il joint à ce document un mot que le général de Gaulle lui a personnellement adressé. Ce qui doit compter, dans la pensée de Joseph Frys, réside dans l’accomplissement, « dans l’ordre et les libertés, des réformes imposées par la conjoncture et la volonté du peuple ». Le député du Nord ne veut pas « se résigner à une dictature totalitaire implacable ». Réagissant aux volontés de la jeunesse d’être mieux associée à la participation politique, il a choisi un suppléant, en la personne de Régis Bouchez, âgé de 24 ans, licencié ès lettres, diplômé en sciences politiques et attaché de cabinet au ministère de la coopération.

À son retour à l’Assemblée nationale, il s’apparente à nouveau au groupe gaulliste de l’Union des démocrates pour la République (U.D.R.), mais cesse d’y être rattaché le 17 juin 1970. À compter de cette date, il figure sur la liste des députés n’appartenant à aucun groupe. Par ailleurs, le député du Nord est nommé membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales qu’il quitte, après avoir démissionné du groupe politique. L’année d’après, le 2 avril 1971, il devient membre de la commission des affaires étrangères puis, le 4 avril 1972, de celle de la production et des échanges. Au cours de ce quatrième mandat, le 3 avril 1969, Joseph Frys dépose une proposition de loi tendant à renforcer la sécurité routière. Il intervient à trois reprises en séance publique, essentiellement dans la discussion budgétaire. Ainsi il prend la parole, le 19 novembre 1968, dans la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1969, en seconde délibération. Il montre en quoi la France est le pays « le plus malade » du Marché commun. Le 28 octobre 1970, il regrette qu’elle sollicite des prêts et des dollars de l’Amérique, le gouvernement tournant ainsi le dos à l’indépendance monétaire des gouvernements du général de Gaulle. Il suggère d’ailleurs la création de droits de tirages spéciaux. Le 7 novembre suivant, dans la discussion budgétaire des services du Premier ministre, il souligne les risques présentés par le projet de liaison directe par voie navigable de la Méditerranée à l’Est par le Rhône, la Saône et le bassin du Rhin. Il montre la nécessité que l’Atlantique soit reliée au Rhin par l’aménagement de la Loire en voie navigable, et d’un canal à grand gabarit jusqu’au Rhône et au Rhin. Il intervient dans la discussion du projet de loi instituant un taux légal d’alcoolémie et généralisant le dépistage par l’air expiré en qualité de rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il défend cinq amendements au projet de loi, ainsi que trois sous-amendements au motif qu’il n’est pas nécessaire de créer un délit particulier d’ivresse manifeste dès lors qu’est sanctionné l’état alcoolique. Plus avant, il ressort de l’un de ses amendements l’instauration d’une peine prévue pour toute personne qui aura conduit un véhicule alors qu’elle se trouve sous l’empire d’un état alcoolique caractérisé par la présence dans le sang d’un taux plancher d’alcool pur, égal ou supérieur à 0,80 gramme pour 1000.

Au cours de ce quatrième mandat, Joseph Frys vote globalement dans le sens des projets de loi déposés par le gouvernement, mais avec une liberté plus grande que les années précédentes. En effet, le 10 octobre 1968, il s’abstient volontairement à l’occasion du vote du projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur, alors que la presque unanimité de l’Assemblée nationale s’est exprimée en faveur du texte. Il ne prend pas part au vote du projet de loi tendant à renforcer la garantie des droits individuels des citoyens, le 28 mai 1970. Le 4 juin suivant, il approuve le projet de loi, remanié par les travaux de la commission mixte paritaire, tendant à réprimer certaines formes nouvelles de délinquance. Sans surprise, et comme une large majorité de députés, il vote, le 10 juin 1970, pour le projet de loi relatif au service national, présenté par le ministre de la défense nationale Michel Debré. En revanche, le 15 octobre suivant, comme ses collègues Abelin et Ihuel, il s’abstient volontairement d’apporter son soutien à Jacques Chaban-Delmas, lorsque celui-ci, Premier ministre, présente la déclaration de politique générale du gouvernement. Il apporte sa voix au projet de loi organique relatif aux incompatibilités parlementaires, le 25 novembre 1971. De même, le 27 avril 1972, il vote pour le projet de loi portant création et organisation des régions. Le 24 mai 1972, il approuve la déclaration de politique générale du gouvernement de Jacques Chaban-Delmas qui souhaite relancer la politique de son gouvernement.

Au renouvellement du printemps 1973, investi par la majorité présidentielle de l’Union des républicains de Progrès pour le soutien au président de la République, épaulé par André Brissart, directeur de société et suppléant, Joseph Frys est battu par son adversaire des deux derniers scrutins, le conseiller général socialiste et maire de Lys-lez-Lannoy, André Desmulliez. Ne recueillant que 21,7% des voix au premier tour, alors que son concurrent en obtient 28,4, le député sortant ne parvient pas à combler son retard entre les deux tours. Il ne recueille, à l’issue du deuxième dimanche du scrutin, que 33 800 des 71 037 suffrages exprimés, soit 47,6% des voix. André Desmulliez triomphe avec 37 237 bulletins, soit avec 52,4% des suffrages qui se sont portés sur son nom.

La défaite de Joseph Frys met un terme à une assez longue carrière parlementaire. En effet, sans mandat local, l’ancien député gaulliste prend sa retraite politique et professionnelle. Cette personnalité indépendante et fidèle à son engagement gaulliste, qui prit ses distances avec les successeurs du fondateur du régime sitôt la disparition de ce dernier, s’éteint le 14 avril 1987, à l’âge de 80 ans.