Marceau Gauthier

1912 - 1991

Informations générales
  • Né le 21 août 1912 à Fourmies (Nord - France)
  • Décédé le 24 avril 1991 à Lille (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 19 mars 1978 au 22 mai 1981
Département
Nord
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la Ve République

GAUTHIER (Marceau, René)
Né le 21 août 1912 à Fourmies (Nord)
Décédé le 24 avril 1991 à Lille (Nord)

Député du Nord de 1978 à 1981

Marceau Gauthier est né le 21 août 1912 à Fourmies, dans le Nord. Son père y exerce la fonction de chef cantonnier des Ponts et Chaussées. Après l'obtention du certificat d'études primaires, Marceau Gauthier entre à l'école professionnelle de Fourmies et décroche le diplôme de dessinateur technique des travaux publics. Puis il remplit ses obligations militaires pendant la durée légale de treize mois. En 1937, il devient conducteur des travaux publics de l'Etat (TPE), profession qu'il conserve jusqu'à son départ en retraite en 1972. Il se marie pendant la guerre avec Rose Marie Nicolas. Le couple aura deux enfants.

Dès son entrée dans le métier, en 1937, Marceau Gauthier adhère puis milite au syndicat des agents techniques et conducteurs des TPE, dont il reste membre jusqu'à sa retraite. Il y exerce la responsabilité de délégué du personnel de secteur.

L'engagement politique de Marceau Gauthier est marqué par son entrée au Parti communiste français (PCF) en 1948. Le PCF jouit alors localement d'une forte influence, dans ce pays de Fourmies qui est encore, avant que débute sa grande crise dans les années 1950 et sa reconversion industrielle, un haut lieu du textile français du Nord. Au PCF, on lui confie d'abord la fonction de trésorier de cellule, puis celle de trésorier de section.

La carrière élective de Marceau Gauthier débute lorsqu'il est élu conseiller général du Nord, dans le canton de Trélon, en mars 1964. Il succède à Edmond Cantinieau, élu gaulliste qui avait conquis en 1951 le siège occupé depuis la Libération par le communiste Marcel Ulrici.

Marceau Gauthier se présente aux élections législatives de 1967 dans la 21e circonscription du Nord, celle des cantons d'Avesnes-Nord, Avesnes-Sud, Solre-le-Château et Trélon. Il a pour suppléant Pierre Antoine, professeur dans l'enseignement technique. Au premier tour, il arrive en troisième position, avec 8 124 voix soit 24,8% des 32 748 suffrages exprimés, améliorant de près de 13 000 voix le score obtenu par le candidat communiste en 1962. Marceau Gauthier est précédé par le candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), Charles Naveau, sénateur, conseiller général et maire de Sains-du-Nord, arrivé deuxième avec 8 739 voix et Arthur Moulin, député sortant, candidat gaulliste, qui est en tête du premier tour avec 14 035 voix, tandis que Gérard Gobert, candidat du Centre démocrate, est quatrième avec 1 850 voix.

Au deuxième tour, Marceau Gauthier se désiste et le candidat socialiste Charles Naveau remporte l'élection face à Arthur Moulin, avec 50,7 % des suffrages exprimés.

Marceau Gauthier se représente aux élections législatives de 1968, avec Jean-Claude Fontenelle, ajusteur, comme suppléant. Au premier tour, il arrive une fois de plus en troisième position, avec 7 183 voix et 22 % des 32 714 suffrages exprimés, derrière le député FGDS sortant, Charles Naveau (8 032 voix), et Arthur Moulin, candidat de l'Union pour la défense de la République (UDR), qui remporte directement le siège avec 16 394 voix, soit 50,1% des suffrages. Simonne Raux, candidate du Parti socialiste unifié (PSU), arrivée en dernière position, recueille 1 105 voix.

Marceau Gauthier est à nouveau candidat aux législatives de 1973, avec pour suppléant Jean-Claude Waxin, tourneur sur métaux. Il arrive à nouveau en troisième position, avec 8 910 voix et 26,5 % des 33 646 suffrages exprimés devançant Michel Gerekens, candidat radical-socialiste (2 336 voix) et Jean-Claude Canoine, de l'Union pour la majorité présidentielle de soutien au président de la République (350 voix). Le score communiste est en progrès de plus de 1 700 voix depuis 1968. Le candidat socialiste Charles Naveau arrive deuxième avec 8 932 voix et Arthur Moulin, député sortant, candidat de l'Union des républicains de progrès (URP) est en tête avec 13 118 voix. Au deuxième tour, bénéficiant d'un très bon report des voix communistes en sa faveur, le socialiste Charles Naveau retrouve son siège avec 52,7 % des suffrages exprimés, face à Arthur Moulin (47,3 %).

Parallèlement à ses participations aux compétitions électorales nationales, Marceau Gauthier entretient et renforce ses responsabilités locales. En mars 1965, il est élu conseiller municipal et maire-adjoint de la ville de Fourmies. Il sera constamment réélu à cette fonction jusqu'aux élections municipales de mars 1983. Il préside aussi l'office HLM, ainsi que l'Amicale des vieux travailleurs de Fourmies. Le 15 mars 1970, il est réélu conseiller général du canton de Trélon, et conserve le poste jusqu'aux élections cantonales de mars 1982, date à laquelle le siège est remporté par un candidat socialiste.

Marceau Gauthier se représente aux élections législatives de 1978 en « Candidat de l'Union et du changement » avec, pour suppléant, Claude Nemery, employé cheminot, syndicaliste et premier adjoint au maire de Sains-du-Nord. Dans sa première circulaire de campagne, Marceau Gauthier déclare : « Il faut en finir avec la misère, l'austérité et le chômage ! » et affiche pour slogan « Vivre mieux », ce qui implique, selon le candidat du PCF, l’augmentation des salaires, des pensions et retraites, des allocations familiales et de celles destinées aux adultes handicapés, mais aussi la « suppression du chômage avec la création de 500 000 emplois nouveaux par an », la mise en place des 40 heures, le droit à la retraite à 60 ans pour les hommes et à 55 ans pour les femmes, la cinquième semaine de congés payés et « un métier et un emploi pour chaque jeune ». Ce « véritable changement » passerait par l'application du « Programme commun bien actualisé comme le propose le Parti Communiste », « en faisant payer les riches et en imposant le grand capital » et par la participation de ministres communistes dans un gouvernement de gauche, afin qu’ils veillent « à l'application d'une bonne politique pour les travailleurs ».

Au premier tour, Marceau Gauthier a face à lui sept autres candidats. Au premier tour, il arrive en tête avec 11 281 voix et 30 % des 37 582 suffrages exprimés, ce qui représente un gain de plus de 2 300 bulletins de vote par rapport à 1973. Le député sortant, le socialiste Charles Naveau, est en deuxième position avec 9 797 voix, suivi par le candidat du Rassemblement pour la République (RPR) Christian Lefebvre, 8 173 voix ; le candidat de la majorité présidentielle (Union pour la démocratie française-Parti républicain) Jacques Bauduin, 6 030 voix ; le candidat du Front autogestionnaire Robert Flaender, 932 voix ; la candidate de Lutte ouvrière Marina Podgorny, 840 voix, ainsi que par Daniel Doussot, candidat de l'Union pour la nouvelle majorité présidentielle 361 voix et Gilbert Cazaux, de l'Union des gaullistes de progrès, 168 voix.

En application de l'accord signé le 13 mars par les délégations du Parti socialiste (PS), du Parti communiste et du Mouvement des radicaux de gauche (MRG), sur le principe du désistement réciproque de leurs candidats en faveur de celui arrivé en tête au premier tour, et confirmé au niveau fédéral, Charles Naveau et Françoise Casail appellent leurs électeurs à apporter leurs suffrages à Marceau Gauthier, candidat de l'Union de la gauche pour le deuxième tour. Au deuxième tour, le 19 mars, il remporte l'élection avec 19 702 voix et 52,1% des suffrages exprimés, face à Christian Lefebvre (47,9 %). Le candidat communiste a bénéficié d'un bon report des voix socialistes, mais sans faire cependant le plein des voix de gauche et d'extrême-gauche.

A l'Assemblée nationale, Marceau Gauthier s'inscrit au groupe communiste. Il est nommé membre de la commission des affaires étrangères.

Pendant son mandat, Marceau Gauthier ne dépose pas de texte. Il intervient six fois en séance, sur deux grandes thématiques : la politique sociale à l'égard des personnes âgées et la politique étrangère.

La défense des intérêts des retraités est au cœur de sa longue intervention du 24 mai 1978, lors de la discussion sur la déclaration du gouvernement sur les problèmes de la sécurité sociale. Il dénonce l’« aggravation de la politique gouvernementale d'austérité pesant particulièrement sur les personnes âgées », dont il déplore les difficultés financières, les problèmes de sous-consommation alimentaire et de sous-consommation médicale. Il demande la création d'une allocation unique de 1 300 francs, la revalorisation des retraites, des mesures permettant d'encourager l'accès aux loisirs, à la culture et aux clubs du troisième âge, ainsi que des avancées concernant la fiscalité et les charges des personnes âgées. Enfin, au nom du respect du droit pour celles-ci de choisir librement les conditions de leur vieillesse, il critique le nombre insuffisant et l'absence de statut des aides ménagères qui permettent le maintien à domicile, mais insiste aussi sur la nécessité de la construction de nouvelles maisons de retraite. Il intervient, le 10 avril 1980, dans la discussion du projet de loi d'orientation agricole à propos de l'article 28 concernant le pouvoir d'achat des agriculteurs âgés et les modalités d'attribution de l'indemnité viagère de départ (IVD). Le deuxième grand centre d'intérêt de Marceau Gauthier est la politique étrangère. Il intervient une première fois le 22 novembre 1978 dans la discussion du projet de loi autorisant l'approbation d'un accord général de la coopération militaire technique entre le gouvernement français et le gouvernement de la république du Zaïre, signé à Kinshasa le 22 mai 1974. Il explique la position du groupe communiste qui vote contre le texte, en critiquant « le délai excessif entre la signature de l'accord et l'examen par le Parlement, reflétant le mépris du gouvernement à l'égard de la représentation nationale ». Il prend également la parole, le 17 avril 1980, dans la discussion portant sur la déclaration du gouvernement sur la politique étrangère, à propos des investissements français au Chili et les livraisons d'armes à ce pays, sur les relations avec le Brésil, le Paraguay, le Nicaragua, les massacres de San Salvador et Guatemala, la politique à l'égard de Cuba, les accords économiques franco-mexicains et l'affaire de Gafsa en Tunisie. Marceau Gauthier intervient également sur l'emploi et l'industrie. Le 27 novembre 1980, il évoque les problèmes de la production de coke et de la production charbonnière. Au cours de cette législature, Marceau Gauthier vote, dans les principaux scrutins publics, en conformité avec le groupe communiste auquel il appartient. Il se représente aux législatives de 1981, avec Claude Nemery pour suppléant. Au premier tour, Marceau Gauthier régresse à la troisième place, avec 7 767 voix et 23,6 % des 32 897 suffrages exprimés, subissant une perte de plus de 3 500 bulletins de vote par rapport à 1978 et retrouvant son score des scrutins précédents. Devant lui passent Christian Lefebvre, candidat RPR (9 948 voix) et Marcel Dehoux, maire de Wignehies et candidat du PS, arrivé en tête avec 13 240 voix. Un quatrième candidat, Marcel Moreaux, démocrate socialiste, remporte 1 942 voix. Au deuxième tour, bénéficiant du désistement du candidat communiste et d'un excellent report des voix de ses électeurs, le socialiste Marcel Dehoux remporte le siège avec 61,7 % des suffrages exprimés, face à Christian Lefebvre (39,3 %). Marceau Gauthier ne se représente pas aux élections de 1986. Il décède à Lille le 24 avril 1991.