Robert Gourdon

1914 - 1979

Informations générales
  • Né le 22 février 1914 à Vauvert (Gard - France)
  • Décédé le 8 juillet 1979 à Vauvert (Gard - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 6 décembre 1948 au 4 juillet 1951
Département
Gard
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Gard
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Gard
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 22 février 1914 à Vauvert (Gard)

Décédé le 7 juillet 1979 à Vauvert

Député du Gard de 1948 à 1958

Robert Gourdon est né le 22 février 1914 à Vauvert, dans le Gard ; après avoir obtenu une licence et un diplôme d'études supérieures en droit, il devient avocat à la Cour d'Appel de Nîmes, et exerce cette profession tout au long de sa carrière.

Son activité politique est précoce, puisqu'il rentre dès 1935 dans les Jeunesses socialistes, dont il devient un membre influent. Au lendemain de la guerre, en 1945, Robert Gourdon se présente avec succès à la mairie de sa ville natale, Vauvert, et conserve ce mandat durant toute la durée de la IVe République.

L'occasion lui est offerte en 1948 de rentrer à l'Assemblée nationale, puisqu'il est appelé, en qualité de second de liste, à prendre le siège de Paul Béchard, élu aux élections législatives du 10 décembre 1946, qui démissionne le 6 décembre 1948 lorsqu'il est nommé gouverneur général de l'Afrique occidentale française.

Validé le 17 décembre 1948, Robert Gourdon est nommé membre de la Commission des boissons (1949-1951) et de la Commission de la justice et de législation (1950-1951). Spécialiste incontesté des questions agricoles et viticoles, il est l'auteur, pendant la première législature, d'une série de rapports, de propositions de lois et de propositions de résolution relatifs à ces domaines, et notamment d'un projet ambitieux de centre régulateur du marché des vins (proposition de loi du 17 octobre 1950 portant organisation du marché des vins de consommation courante et tendant à assurer la sécurité des agriculteurs en leur permettant de bénéficier des prix de vente garantis et en les assurant contre les calamités agricoles, et à protéger les consommateurs contre les risques de pénurie et de hausse des prix du vin).

Robert Gourdon se prononce pour le projet relatif à la constitution du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949), pour le projet de loi tendant à la ratification du pacte de l'Atlantique (26 juillet 1949) et pour le texte instituant le régime électoral des apparentements (7 mai 1951).

Lors des élections législatives du 17 juin 1951, Robert Gourdon est second de la liste SFIO conduite par l'ancien député démissionnaire Paul Béchard ; un apparentement est conclu entre la liste SFIO, la liste UDSR de Pierre Roustan, la liste MRP-CNIP d'Edouard Thibault et la liste RGR de René Rascalon. Grâce à cette apparentement, la liste SFIO, qui obtient 36 088 voix sur 179 619 suffrages exprimés, emporte deux des cinq sièges à pourvoir, ce qui assure l'élection de Robert Gourdon. Dans la profession de foi adressée aux électeurs, Robert Gourdon est présenté comme un « homme de haute conscience », « défenseur des caves coopératives », qui saura représenter les « intérêts du Gard paysan et du Gard viticole ».

Une fois son élection validée, Robert Gourdon est nommé membre suppléant (1952), puis titulaire (1953) de la Commission des immunités parlementaires, de la Commission des boissons (1951, 1953, 1954, 1955), de la Commission de la production industrielle (1951, 1953) et de la Commission de la justice et de législation (1954, 1955) ; il est aussi, à partir du 28 août 1951, juge suppléant à la Haute cour de justice. La quasi-totalité de ses dépôts et de ses interventions sont de nouveau relatifs aux questions viticoles ; il dépose de nouveau, le 9 août 1951, une proposition de loi tendant à la création d'un centre régulateur du marché des vins, puisque son projet n'avait pas eu de suite durant la première législature ; il s'intéresse de près à la question des mutuelles d'assurance récolte (rapport au nom de la Commission des boissons du 9 janvier 1952), s'attache à assurer le maintien des cours du vin (proposition de loi du 2 mars 1955 tendant à soutenir les cours du vin à la production ; puis, le 17 mars 1995, rapport au nom de la Commission des boissons sur ladite proposition de loi). Ses interventions à la tribune tendent pour la plupart à dénoncer l'impuissance et les dangers du libéralisme gouvernemental en matière de commercialisation des vins, et à réclamer la création d'un Centre régulateur calqué sur le modèle de l'Office des blés.

Robert Gourdon vote contre les lois Barangé et Marie (21 septembre 1951), approuve le projet de la CECA (13 décembre 1951) ; il vote contre la motion d'investiture d'Antoine Pinay à la présidence du Conseil (6 mars 1952), puis contre celle de Joseph Laniel (26 juin 1953), mais soutient la motion d'Yvon Delbos tendant

à investir Pierre Mendès France, président du Conseil désigné. Il désapprouve enfin le projet de Communauté européenne de défense (30 août 1954).

Lorsqu'il se présente pour son troisième mandat aux élections législatives du 2 janvier 1956, Robert Gourdon est cette fois à la tête de la liste SFIO ; il est vrai que la tâche est rendue plus ardue par la multiplication des listes (10) et l'absence d'apparentement conclu par la liste SFIO. Il obtient 32 601 voix sur 200 074 suffrages exprimés, et emporte l'un des cinq sièges à pourvoir. La liste SFIO que mène Robert Gourdon entend refuser tout à la fois l'« immobilisme rétrograde de la majorité sortante » et « le défaitisme, la politique du pire des communistes », pour mieux promouvoir la « politique d'action, de mouvement, d'efficacité, de progrès des socialistes ».

L'élection du député du Gard est validée le 20 janvier ; il est nommé membre de la Commission de l'agriculture (1956) et de la Commission des boissons (1956, 1957), puis de la Commission de la justice et de législation (1957). Son activité parlementaire est nettement plus réduite durant cette troisième législature, puisqu'il n'est l'auteur que de deux rapports, au nom de la Commission des boissons, trois propositions de loi, et une seule intervention à la tribune ; parmi ses propositions de loi, il y a notamment, le 18 mars 1958, son projet, une nouvelle fois déposé, de centre régulateur du marché des vins.

A l'occasion des principaux votes, Robert Gourdon se prononce pour l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956), puis de Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957) ; il soutient le projet de loi portant ratification des traités instituant la CEE et l'Euratom (9 juillet 1957), ainsi que le projet de loi relatif aux pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre 1957). Robert Gourdon vote la confiance sur le programme et la politique de Pierre Pflimlin (13 mai 1958), mais la refuse à Charles de Gaulle (1er juin 1958) ; très logiquement, il vote contre les pleins pouvoirs (2 juin 1958).

Robert Gourdon est élu lors des élections cantonales de 1958 membre du Conseil général du Gard.

Candidat au renouvellement de son mandat aux élections législatives de 1958, Robert Gourdon n'est pas réélu. Sans plus de succès, il se présentera aux élections législatives de 1962, de 1967 et de 1968.

Maire de Vauvert jusqu'en 1979, Robert Gourdon est élu président du Conseil général du Gard en 1973. Il est réélu en 1979. Quelques jours avant sa réélection, il est grièvement blessé lors d'un accident de voiture. Il décède le 7 juillet 1979 à Vauvert à l'âge de 65 ans.