André, Marie, Alfred Barbier

1885 - 1962

Informations générales
  • Né le 3 mars 1885 à Darney (Vosges - France)
  • Décédé le 7 avril 1962 à Darney (Vosges - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 28 novembre 1926 au 31 mai 1928
Département
Vosges
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Vosges
Groupe
Action démocratique et sociale
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Vosges
Groupe
Républicains indépendants
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Vosges
Groupe
Républicains indépendants
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Vosges
Groupe
Républicains indépendants

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1934 au 1er janvier 1944

Biographies

Né le 3 mars 1885 à Darney (Vosges).

Député des Vosges de 1926 à 1932. Sénateur des Vosges de 1934 à 1944. Député des Vosges à la 1re Assemblée Nationale constituante. Député des Vosges de 1946 à 1956 Vosgien de race, Lorrain profondément attaché à son pays natal, André Barbier est venu s'installer à Darney comme docteur vétérinaire dès qu'il a en terminé ses études.

Tout en s'adonnant sans répit à ses obligations professionnelles, il se passionne pour les questions agricoles, en particulier pour la formation des jeunes, et pour les questions sociales. Elu conseiller municipal de Darney en 1919 et constamment réélu, il est maire de sa commune, sans Aucune interruption, depuis 1930. Elu conseiller général des Vosges également en 1919, il préside rassemblée départementale depuis 1937. Les électeurs des Vosges l'envoient siéger à la Chambre des député, pour la première fois lors de l'élection partielle qui a lieu le 28 novembre 1926 à la suite du décès de M. Mathis. Il est réélu aux élections générales des 22 et 29 avril 1928, dans la circonscription de Neufchâteau, au deuxième tour de scrutin, par 6.943 voix contre 6.669 à M. Picard. A la Chambre, il s'inscrit au groupe d'Action démocratique et sociale dont il est secrétaire aux côtés de Maginot, François-Poncet et Paul Reynaud. Membre de la Commission des régions libérées, de la Commission d'Alsace et Lorraine et de la Commission des douanes et des conventions commerciales, il présente plusieurs- rapports sur des questions-douanières, notamment sur le projet de loi tendant à la ratification de l'arrangement international du 11 juillet 1928 relatif à l'exportation des peaux (1929) et sur le projet de loi tendant à la ratification de la convention internationale de Genève du 8 novembre 1927 pour l'abolition des prohibitions et restrictions à l'importation et à l'exportation (1929). Il suit de très près les problèmes agricoles et dépose une proposition de loi relative au choix et à la surveillance des taureaux employés à la reproduction (1928).

Aux élections générales de 1932, son concurrent de 1928, M. Picard, le bat par 6.699 voix contre 6.196. Mais, deux ans après, le 13 mai 1934, il est élu sénateur, au premier tour de scrutin, par- 594 voix sur 1.008 votants, en remplacement du comte d'Alsace décédé ; son mandat sénatorial lui est renouvelé aux élections du 20 octobre 1935, également au premier tour de scrutin, par 679 voix sur 1.011 votants. Au Sénat, il s'inscrit au groupe de l'union républicaine et appartient à deux Commissions fort importantes, celles de l'armée et de l'agriculture , Pendant les années sombres de l'occupation, il ne quitte pas un seul jour les postes auxquels l'avait placé, la confiance de ses électeurs il fait face à l'ennemi, ne fléchissant jamais, communiquant autour de lui sa certitude inébranlable de l'issue victorieuse- Aussi les Vosgiens l'envoient siéger à la première Assemblée Nationale constituante: aux élections du 21 octobre 1945, il est le deuxième élu de la liste gaulliste républicaine d'action démocratique. Membre de la Commission de l'agriculture et du ravitaillement, il dépose une proposition de résolution invitant le gouvernement à faciliter, la reprise des travaux communaux d'adduction d'eau potable dans les localités rurales et des aménagements ayant trait à l'amélioration de l'habitat rural .

Il n'est pas candidat aux élections du 2 juin 1946 pour la deuxième Assemblée constituante. Mais, après le vote de la constitution, il est élu à l'Assemblée Nationale le 10 novembre 1946 à la tête de la liste gaulliste d'union républicaine et réélu le 17 juin 1951 à la tête de la liste indépendante d'union républicaine. Pendant ces deux législatures, il appartient à la Commission des moyens de communication et à la Commission de la famille ,de la population et de la santé publique. Il dépose une proposition de loi tendant à organiser la lutte centre les parasites animaux et végétaux des bois et forêts (1948). Il est désigné par la Commission des moyens de communication pour faire partie de la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la mise en oeuvre de la convention de coopération économique européenne et du programme du relèvement européen (1953).

Malgré les instances de ses amis, il se retire de la vie parlementaire en 1956. Plus soucieux encore de réalisations sociales que de politique proprement dite, il occupe des postes de responsabilité dans des organismes trop nombreux pour qu'on puisse tous les énumérer. Vice-président de la Chambre d'agriculture des Vosges depuis sa création, il en est le président depuis 1934. Il est également président de l'Union des syndicats agricoles vosgiens, des caisses mutuelles d'assurances sociales agricoles et d'allocations familiales agricoles des Vosges dont il fut l'un des fondateurs, de la Caisse régionale agricole de l'Est, de l'Association vosgienne de sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence, du Comité départemental de l'habitation, du syndicat d'électrification de la plaine des Vosges. Il est membre du comité national consultatif des épizooties. La reconnaissance officielle de la Tchécoslovaquie comme Etat indépendant et souverain ayant été proclamée à Darney le 30 juin 1918, André Barbier s'est intéressé d'une façon toute particulière aux relations avec ce pays et a fait ériger sur le territoire de sa commune un monument franco-tchécoslovaque qui fut détruit par les Allemands en 1940.

Il est titulaire des décorations suivantes: Chevalier du mérite agricole, Grand-officier du Nicham lf tikar, médaille d'or du ministère du Travail, médaille d'honneur départementale et communale, Ordre national du Lion blanc (Tchécoslovaquie).

Il a publié en 1937 un travail important, sur la prophylaxie des maladies contagieuses qui déciment le troupeau bovin.




Né le 3 mars 1885 à Darney (Vosges)

Décédé le 7 avril 1962 à Darney (Vosges)

Député des Vosges de 1926 à 1932

Sénateur des Vosges de 1934 à 1944

Membre de la première Assemblée nationale Constituante (Vosges)

Député des Vosges de 1946 à 1955

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pp. 452 et 453)

Pendant l'Occupation, maintenu dans ses fonctions de maire de Darney, André Barbier est nommé membre du Conseil national de Vichy et préside le conseil départemental des Vosges.

A la Libération, bien qu'il n'ait pas pris part au vote du 10 juillet 1940, il devient inéligible pour ne pas avoir démissionné, après avril 1942, du conseil national et du conseil départemental. Néanmoins, il présente sa candidature aux élections municipales d'avril 1945 et conserve son mandat de maire de Darney. Le Jury d'honneur se saisit alors d'office et, « considérant que l'intéressé a participé à la lutte contre l'ennemi et l'usurpateur et a été désigné comme membre du Comité départemental de libération », le relève de son inéligibilité le 30 juin 1945. Peu après, en septembre, André Barbier retrouve son siège de conseiller général de Darney puis la présidence du conseil général des Vosges qu'il exercera jusqu'en septembre 1953.

Aux élections du 21 octobre 1945, pour la première Assemblée nationale Constituante, il figure en deuxième position, derrière André Diethelm, sur la liste gaulliste républicaine et d'action démocratique. Avec 37 % des suffrages exprimés celle-ci arrive en tête et obtient deux des cinq sièges à pourvoir. Membre de la Commission de l'agriculture et du ravitaillement, André Barbier dépose une proposition de résolution relative aux adductions d'eau et à l'habitat rural. Siégeant sur les bancs des républicains indépendants, il vote la nationalisation de la Banque de France, des grandes banques et l'organisation du crédit (2 décembre 1945) mais s'oppose à celles de l'électricité et du gaz (28 mars 1946) et des assurances (24 avril 1946). Le 19 avril 1946 il vote contre le projet de Constitution qui sera rejeté par le référendum du 5 mai 1946.

Il ne se représente pas aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante mais conduit la liste gaulliste d'union républicaine aux législatives du 10 novembre 1946. Avec 27 % des suffrages exprimés elle n'est distancée que de 240 voix par la liste M.R.P. qui obtient deux sièges, André Barbier étant seul élu de sa liste. Juge suppléant (1947) puis juré à la Haute Cour de justice (1949), il appartient à la Commission de la population, de la famille et de la santé publique et à celle des moyens de communication. Se consacrant essentiellement à la mairie de Darney et au conseil général des Vosges, André Barbier prend part cependant aux grands scrutins de la législature. Il vote contre le projet de loi-cadre sur l'Algérie (27 août 1947), contre le gouvernement Ramadier après le départ des ministres communistes, alors qu'Antoine Pinay vote la confiance (30 octobre 1947) mais pour la réforme électorale instituant les apparentements (7 mai 1951).

A nouveau candidat, à la tête d'une liste soutenue par les indépendants et le R.G.R., aux élections législatives du 17 juin 1951, André Barbier, dans ses engagements électoraux, prône le maintien de la France en Indochine et s'inquiète d'une diminution relative de la force militaire française par rapport à l'armée allemande. En matière économique et sociale, il plaide pour la réduction des dépenses de l'Etat, la réforme des finances publiques, une gestion plus efficace des entreprises nationalisées, sans demander leur retour au secteur privé, et l'intéressement des salariés aux résultats de l'entreprise. Enfin, il réclame le retour au scrutin d'arrondissement uninominal et majoritaire et propose une révision de la Constitution tendant à aménager le droit de dissolution et à augmenter les pouvoirs législatifs du Conseil de la République. Avec 21,7 % des suffrages exprimés la liste d'André Barbier n'arrive qu'en troisième position derrière le R.P.F. (32,6 %) et le Parti communiste (21,8 %). Toutefois, à titre personnel, il recueille 37 907 voix, de sorte qu'il distance les candidats du Parti communiste. Il a d'autre part la satisfaction d'obtenir deux sièges (dont le sien) car il avait apparenté sa liste à celle du R.P.F. Or, le total des suffrages de l'apparentement dépassant la majorité absolue, les deux listes se partagent les cinq sièges à pourvoir. Durant la législature, André Barbier appartient aux mêmes commissions : famille, population et santé publique d'une part ; moyens de communication et tourisme, jusqu'en 1954, d'autre part. Toujours inscrit au groupe des républicains indépendants, il apporte son concours aux gouvernements modérés et soutient la politique indochinoise de Joseph Laniel. Il refuse l'investiture à Pierre Mendès-France (17 juin 1954), s'abstient sur les accords de Genève (23 juillet 1954) et vote contre la politique nord-africaine du président du Conseil (chute du gouvernement Mendès-France le 4 février 1955). Réticent à l'égard de l'Allemagne, il approuve toutefois la C.E.C.A. (13 décembre 1951), s'oppose à la question préalable sur la C.E.D. (30 août 1954), s'abstient sur les accords de Londres qui mettent fin à l'occupation de l'Allemagne (12 octobre 1954) et vote pour les accords de Paris qui autorisent le réarmement de la R.F.A et son entrée dans l'O.T.A.N (29 décembre 1954). Il soutient le gouvernement Edgar Faure mais en raison de son état de santé, il ne se représente pas aux législatives du 2 janvier 1956 qui suivent la dissolution prononcée après la chute du cabinet.

Il conserve la mairie de Darney - il avait été réélu en 1947 et 1953 - mais ne sollicite pas le renouvellement de son mandat de conseiller général aux élections d'avril 1958. André Barbier laisse une importante œuvre locale et départementale. Elu municipal pendant quarante ans, dont près de trente ans de mairie, conseiller général durant trente neuf ans, dont seize à la Présidence de l'Assemblée départementale compte tenu de la parenthèse de 1940-1944, il a largement contribué au développement puis à la reconstruction de la commune de Darney et du département des Vosges. A ce titre, il dirigea de nombreux organismes à caractère économique et social et institua d'ailleurs certains d'entre eux.

Enfin, fidèle à la mémoire des volontaires tchécoslovaques stationnés à Darney durant la première Guerre mondiale il fait reconstruire le monument, détruit par les Allemands en 1940, qui leur était dédié et, en 1948, il crée la Médaille de Darney en leur honneur.