Léon Hovnanian

1920 - 2010

Informations générales
  • Né le 20 février 1920 à Adana (Turquie)
  • Décédé le 13 février 2010 (Lieu de décès inconnu)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

Biographies

HOVNANIAN (Léon)
Né le 20 février 1920 à Adana (Turquie)
Décédé le 13 février 2010

Député de Seine-et-Oise de 1956 à 1958

D'origine arménienne, né dans le Sud de la Turquie au moment des troubles qui accompagnent et suivent le premier conflit mondial, Léon Hovnanian fait ses études en France au cours des années 1930, au lycée Rollin (Paris) où il obtient son baccalauréat.
Mobilisé le 9 juin 1940 dans les services de santé, Léon Hovnanian est reversé le 1er septembre 1939 dans les chantiers de jeunesse du Puy-de-Dôme. Il reprend ensuite ses études de médecine commencées avant la guerre ; mais en octobre 1944, au moment de la Libération du territoire français, il décide de s'engager volontairement comme médecin auxiliaire dans le 126ème régiment d'infanterie de la Première armée (Rhin - Danube) où il fait les campagnes d'Alsace et d'Allemagne à la fin de 1944 et pendant la première moitié de l'année 1945.
Rentré en France, Léon Hovnanian termine ses études et obtient son doctorat à la Faculté de médecine de Paris en 1947 ; commence alors sa carrière de médecin généraliste, à Saint-Gratien.
C'est là qu'il se présente, début 1956, aux suffrages de ses concitoyens, dans la 1ère circonscription de la Seine et Oise, une circonscription industrielle, où l'implantation du parti communiste est très forte (36,4 % des suffrages exprimés le 2 janvier 1956, soit près de quatre fois le score de tout autre parti). Marqué par Pierre Mendès France, dont il sera l'un des jeunes collaborateurs, il prend la tête de la liste radicale et radicale-socialiste qui obtient 25 356 des 442 257 suffrages exprimés, soit 5,7 %. En concurrence avec le diplomate Jean de Lipkowski qui est élu avec un score de 9,7 % pour sa liste " Front Républicain pour le programme Mendès France ", mais seul à être investi officiellement par l'ancien Président du Conseil, Léon Hovnanian fait campagne sur la réforme de la vie politique, la paix en Algérie, la stabilisation des prix, la construction de logements décents (un problème aigu pour sa circonscription) et le recours aux conventions collectives. A 36 ans, c'est le plus jeune élu de sa vaste circonscription, celui aussi dont le score est le plus juste.
A la Chambre, Léon Hovnanian est nommé membre de la Commission de l'intérieur, et surtout de celle de la reconstruction, de dommages de guerre et du logement, dont il devient secrétaire, prenant de surcroît des responsabilités au conseil d'administration de la caisse autonome de la reconstruction.
Son activité de député est en partie consacrée à ces problèmes de logement : il soutient la proposition de loi radicale-socialiste faite dès le début de la législature (17 février 1956 pour un programme de 350 000 logements sur quinze ans ; il dépose, le 3 décembre 1957, une proposition de loi sur les rapports entre bailleurs et locataires, et intervient à plusieurs reprises sur ce chapitre. Ainsi le 14 novembre 1956, il explique les raisons de son soutien à un programme ambitieux d'urbanisme en prenant l'exemple de sa circonscription : " Les méfaits des communes-dortoirs ne sont pas seulement administratifs. Ils sont aussi humains, car leurs habitants, n'ayant pas de communauté urbaine à leur mesure, ni une vie sociale suffisante, sont obligés d'aller chercher cette dernière dans la grande ville, et, par suite, perdent encore plus de temps dans les transports, ou bien sont contraints de se passer d'elle, au détriment de leur épanouissement humain. A l'extension démesurée des banlieues, nous préférons voir substituer la conception des cités satellites ou des villes vertes adaptées à la vie moderne, dans un cadre de verdure, avec leur centre culturel et sportif. " Il conclut en appelant de ses voeux la mise en place d'un véritable ministère de la construction nationale - et non plus un simple secrétariat d'Etat au logement.
Outre ces problèmes d'habitat, Léon Hovnanian s'occupe aussi de la législation sociale et du problème des professions libérales. Ainsi, le 31 juillet 1956, il dépose une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à prendre des dispositions interdisant l'installation de nouveaux cabinets de professions libérales jusqu'à l'expiration d'une période de trente jours suivant le retour des disponibles actuellement sous les drapeaux. Le 20 décembre 1956, il dépose une proposition à caractère social, visant à faire adopter le principe du salaire annuel garanti, et à appliquer ce principe au plus tôt dans les professions du bâtiment.
L'autre volet de l'activité de Léon Hovnanian à l'Assemblée, au cours de cette dernière législature de la Quatrième République qui connaît plusieurs crises extérieures, est son intervention à la tribune pour exprimer son insatisfaction au gouvernement quant à la gestion des affaires de Suez (octobre 1956) et de Sakiet-Sidi-Youssef (8 février 1958). Sur le fiasco diplomatique de l'expédition franco-israélo-britannique contre Nasser, il critique le manque de clairvoyance des responsables et déclare le 18 décembre 1956 : " En donnant l'ordre d'accomplir cette expédition militaire digne du XIXème siècle, le gouvernement prétendait prendre un risque calculé. L'étude des événements prouve que ce n'était qu'un coup de dés. " Ce qui gêne le plus Léon Hovnanian, et qui motive son interpellation du gouvernement à la tribune, est la coupure qui s'établit avec le monde arabe, et la perte de considération et de prestige pour la France dans le Maghreb et le Machreck.
C'est précisément cette motivation qui suscite son intervention sur la question de la loi-cadre pour l'Algérie (25 septembre 1957), et surtout sur l'affaire du bombardement du village tunisien de Sakiet par l'aviation française à la poursuite de rebelles algériens : " Sur le plan international, tous nos amis sont troublés, voire indignés, car ils ne reconnaissent pas là le vrai visage de la France ", déclare-t-il le 11 février 1958, en dépit des interruptions et des attaques personnelles sur son origine dont il est l'objet (" Vous ne pouvez pas réagir comme nous, vous le savez bien ", lui lance le député poujadiste Marcel Bouyer). Il met en garde le gouvernement contre la " politique du pire ", la radicalisation de la lutte, vers laquelle poussent les extrémistes ; il insiste pour que les responsabilités soient clairement dégagées, et que le gouvernement prenne des mesures énergiques pour éviter que la communauté franco-maghrébine ne soit définitivement compromise.
Léon Hovnanian accorde sa confiance à Guy Mollet le 31 janvier 1956, mais la refuse à Maurice Bourgès-Maunoury le 12 juin 1957. Il vote contre la ratification des traités instituant la communauté économique européenne et l'Euratom, le 9 juillet 1957, et n'accorde pas au gouvernement les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre 1957). Il donne sa confiance à Pierre Pflimlin le 13 mai 1958, soutient la révision de la Constitution (27 mai), et refuse la confiance au général de Gaulle le 1er juin - le lendemain, il refuse également de lui accorder les pleins pouvoirs.

HOVNANIAN (Léon)
Né le 20 février 1920 à Adana (Turquie)
Décédé le 13 février 2010

Député de Seine-et-Oise de 1956 à 1958

D'origine arménienne, né dans le Sud de la Turquie au moment des troubles qui accompagnent et suivent le premier conflit mondial, Léon Hovnanian fait ses études en France au cours des années 1930, au lycée Rollin (Paris) où il obtient son baccalauréat.
Mobilisé le 9 juin 1940 dans les services de santé, Léon Hovnanian est reversé le 1er septembre 1939 dans les chantiers de jeunesse du Puy-de-Dôme. Il reprend ensuite ses études de médecine commencées avant la guerre ; mais en octobre 1944, au moment de la Libération du territoire français, il décide de s'engager volontairement comme médecin auxiliaire dans le 126ème régiment d'infanterie de la Première armée (Rhin - Danube) où il fait les campagnes d'Alsace et d'Allemagne à la fin de 1944 et pendant la première moitié de l'année 1945.
Rentré en France, Léon Hovnanian termine ses études et obtient son doctorat à la Faculté de médecine de Paris en 1947 ; commence alors sa carrière de médecin généraliste, à Saint-Gratien.
C'est là qu'il se présente, début 1956, aux suffrages de ses concitoyens, dans la 1ère circonscription de la Seine et Oise, une circonscription industrielle, où l'implantation du parti communiste est très forte (36,4 % des suffrages exprimés le 2 janvier 1956, soit près de quatre fois le score de tout autre parti). Marqué par Pierre Mendès France, dont il sera l'un des jeunes collaborateurs, il prend la tête de la liste radicale et radicale-socialiste qui obtient 25 356 des 442 257 suffrages exprimés, soit 5,7 %. En concurrence avec le diplomate Jean de Lipkowski qui est élu avec un score de 9,7 % pour sa liste " Front Républicain pour le programme Mendès France ", mais seul à être investi officiellement par l'ancien Président du Conseil, Léon Hovnanian fait campagne sur la réforme de la vie politique, la paix en Algérie, la stabilisation des prix, la construction de logements décents (un problème aigu pour sa circonscription) et le recours aux conventions collectives. A 36 ans, c'est le plus jeune élu de sa vaste circonscription, celui aussi dont le score est le plus juste.
A la Chambre, Léon Hovnanian est nommé membre de la Commission de l'intérieur, et surtout de celle de la reconstruction, de dommages de guerre et du logement, dont il devient secrétaire, prenant de surcroît des responsabilités au conseil d'administration de la caisse autonome de la reconstruction.
Son activité de député est en partie consacrée à ces problèmes de logement : il soutient la proposition de loi radicale-socialiste faite dès le début de la législature (17 février 1956 pour un programme de 350 000 logements sur quinze ans ; il dépose, le 3 décembre 1957, une proposition de loi sur les rapports entre bailleurs et locataires, et intervient à plusieurs reprises sur ce chapitre. Ainsi le 14 novembre 1956, il explique les raisons de son soutien à un programme ambitieux d'urbanisme en prenant l'exemple de sa circonscription : " Les méfaits des communes-dortoirs ne sont pas seulement administratifs. Ils sont aussi humains, car leurs habitants, n'ayant pas de communauté urbaine à leur mesure, ni une vie sociale suffisante, sont obligés d'aller chercher cette dernière dans la grande ville, et, par suite, perdent encore plus de temps dans les transports, ou bien sont contraints de se passer d'elle, au détriment de leur épanouissement humain. A l'extension démesurée des banlieues, nous préférons voir substituer la conception des cités satellites ou des villes vertes adaptées à la vie moderne, dans un cadre de verdure, avec leur centre culturel et sportif. " Il conclut en appelant de ses voeux la mise en place d'un véritable ministère de la construction nationale - et non plus un simple secrétariat d'Etat au logement.
Outre ces problèmes d'habitat, Léon Hovnanian s'occupe aussi de la législation sociale et du problème des professions libérales. Ainsi, le 31 juillet 1956, il dépose une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à prendre des dispositions interdisant l'installation de nouveaux cabinets de professions libérales jusqu'à l'expiration d'une période de trente jours suivant le retour des disponibles actuellement sous les drapeaux. Le 20 décembre 1956, il dépose une proposition à caractère social, visant à faire adopter le principe du salaire annuel garanti, et à appliquer ce principe au plus tôt dans les professions du bâtiment.
L'autre volet de l'activité de Léon Hovnanian à l'Assemblée, au cours de cette dernière législature de la Quatrième République qui connaît plusieurs crises extérieures, est son intervention à la tribune pour exprimer son insatisfaction au gouvernement quant à la gestion des affaires de Suez (octobre 1956) et de Sakiet-Sidi-Youssef (8 février 1958). Sur le fiasco diplomatique de l'expédition franco-israélo-britannique contre Nasser, il critique le manque de clairvoyance des responsables et déclare le 18 décembre 1956 : " En donnant l'ordre d'accomplir cette expédition militaire digne du XIXème siècle, le gouvernement prétendait prendre un risque calculé. L'étude des événements prouve que ce n'était qu'un coup de dés. " Ce qui gêne le plus Léon Hovnanian, et qui motive son interpellation du gouvernement à la tribune, est la coupure qui s'établit avec le monde arabe, et la perte de considération et de prestige pour la France dans le Maghreb et le Machreck.
C'est précisément cette motivation qui suscite son intervention sur la question de la loi-cadre pour l'Algérie (25 septembre 1957), et surtout sur l'affaire du bombardement du village tunisien de Sakiet par l'aviation française à la poursuite de rebelles algériens : " Sur le plan international, tous nos amis sont troublés, voire indignés, car ils ne reconnaissent pas là le vrai visage de la France ", déclare-t-il le 11 février 1958, en dépit des interruptions et des attaques personnelles sur son origine dont il est l'objet (" Vous ne pouvez pas réagir comme nous, vous le savez bien ", lui lance le député poujadiste Marcel Bouyer). Il met en garde le gouvernement contre la " politique du pire ", la radicalisation de la lutte, vers laquelle poussent les extrémistes ; il insiste pour que les responsabilités soient clairement dégagées, et que le gouvernement prenne des mesures énergiques pour éviter que la communauté franco-maghrébine ne soit définitivement compromise.
Léon Hovnanian accorde sa confiance à Guy Mollet le 31 janvier 1956, mais la refuse à Maurice Bourgès-Maunoury le 12 juin 1957. Il vote contre la ratification des traités instituant la communauté économique européenne et l'Euratom, le 9 juillet 1957, et n'accorde pas au gouvernement les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre 1957). Il donne sa confiance à Pierre Pflimlin le 13 mai 1958, soutient la révision de la Constitution (27 mai), et refuse la confiance au général de Gaulle le 1er juin - le lendemain, il refuse également de lui accorder les pleins pouvoirs.