Alexandre Israël

1868 - 1937

Informations générales
  • Né le 25 novembre 1868 à Alger (Algérie)
  • Décédé le 23 août 1937 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Aube
Groupe
Parti radical et radical socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1927 au 1er janvier 1937

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 25 novembre 1868 à Alger, mort le 23 août 1937 à Paris.

Député de l'Aube de 1919 à 1924.

Sénateur de l'Aube de 1927 à 1937.

Sous-Secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 3 juin 1932 au 31 janvier 1933.

Ministre de la Santé publique du 26 novembre 1933 au 31 janvier 1934.

Alexandre Israël naît à Alger mais c'est à Reims qu'il est élevé et que, dès 17 ans, il débute dans le journalisme, devenant rapidement rédacteur en chef de l'Eclaireur de l'Est. Après avoir assuré la direction politique d'une grande agence d'information, puis celle d'un journal parisien, il collabore avec Gaston Arbonin, député de l'Aube, à la direction du Petit Troyen ; il restera attaché jusqu'à ses derniers jours à ce journal dont il était devenu directeur en 1907, à la mort d'Arbonin.

Aux élections du 16 novembre 1919, il se présente sur la liste d'union républicaine qui obtient 4 sièges sur 6. Il est élu à la plus forte moyenne avec 22.061 voix sur 50.999 suffrages exprimés.

A la Chambre, Israël qui fait partie de la commission de l'administration générale et de la commission d'assurance et de prévoyances sociales, manifeste une grande activité, déposant de nombreuses propositions de résolution et propositions de loi. Ses collègues lui confient de nombreux rapports. De lui-même, il intervient souvent à la tribune : il se préoccupe surtout des séquelles de la guerre et il parle fréquemment en faveur des démobilisés. De même, la sépulture des morts et la célébration de leur mémoire sont un de ses constants soucis.

Tout au long de la législature, l'amnistie, notamment celle des cheminots révoqués pour faits de grève, la justice administrative, la fiscalité, la législation des loyers, les chemins de fer, le recrutement de l'armée et la réforme électorale seront les points d'application de son esprit démocratique et libéral. Il plaide aussi la cause des petits commerçants, petits industriels, petits fabricants et artisans. Aux élections du 11 mai 1924, l'Aube n'a plus droit qu'à trois députés au lieu de six. Israël qui obtient personnellement 16.563 voix est battu. Mais il avait été remarqué par Edouard Herriot qui le prend comme secrétaire général de la présidence du Conseil (du 14 juin 1924 au 17 avril 1925), comme directeur du cabinet du président de la Chambre des députés (du 22 avril 1925 au 19 juillet 1926), de nouveau comme secrétaire général de la présidence du Conseil (du 19 au 23 juillet 1926), enfin comme directeur de cabinet du ministre de l'Instruction publique dans le deuxième cabinet Poincaré (à partir du 23 juillet 1926).

En 1927, Israël sort de l'ombre d'Herriot. En janvier, une élection partielle a lieu dans l'Aube, pour remplacer Mony, sénateur démissionnaire ; Israël s'y présente contre Armbruster, conseiller général de Troyes. La lutte est vive et les deux concurrents se tiennent de près. Aucun d'eux n'obtient la majorité absolue au premier tour, mais au deuxième, c'est Armbruster qui l'emporte, de peu, par 328 voix contre 317 à Israël sur 647 suffrages exprimés.

Le décès de Castillard, en juillet, permet à Israël de prendre rapidement sa revanche. A l'élection partielle du 25 septembre, les voix s'éparpillent au premier tour sur six candidats ; cependant Israël arrive en tête avec 274 voix sur 657 suffrages exprimés. Au deuxième tour, il est élu avec 353 voix sur 656 suffrages, c'est-à-dire à la majorité absolue, contre 280 à Grégoire et 21 à Lesage.

Israël devait siéger au Sénat jusqu'à sa mort, soit pendant dix ans. Il avait, en effet, été réélu le 20 octobre 1929, lors du renouvellement triennal. Au premier tour, Armbruster seul avait été réélu, Israël n'arrivant qu'en troisième position avec 10 voix de moins que la majorité absolue, derrière Royer qu'il battra au deuxième tour. Il obtient alors, en effet, 362 voix sur 659 suffrages exprimés. Le troisième sénateur de l'Aube, Lesaché, ne sera élu qu'au troisième tour.

Au Sénat, Israël est tout de suite membre de la commission d'administration générale, départementale et communale. Puis, en 1928, il est appelé à la commission de l'enseignement, en 1934 à la commission de la réforme de l'Etat (dont il est nommé vice-président en 1936), en 1935 à celle des affaires étrangères, en 1936 à celle chargée de la loi électorale concernant les députés (dont il est rapporteur).

Il intervient souvent en séance, comme à la Chambre, et sur les mêmes sujets : amnistie, loyers et expulsions de locataires, tribunaux, questions militaires et questions électorales. Mais de nouveaux thèmes l'attirent : ce sont les questions scolaires et l'agriculture. Sur ce dernier chapitre on doit noter de nombreuses interventions sur les professeurs d'agriculture, la tuberculose des bovidés, la réparation des dommages causés par les calamités publiques, le retour à la terre des chômeurs de l'industrie et du commerce, le commerce des blés et, en 1936, sur l'Office national du blé.

Les qualités d'Israël avaient séduit, nous l'avons vu, Edouard Herriot qui, redevenu pour la troisième fois président du Conseil en 1932, lui confia le sous-secrétariat d'Etat à l'Intérieur (du 3 juin du 18 décembre). Israël resta sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur dans le cabinet Paul-Boncour qui prit, pour peu de temps, le relais du troisième cabinet Herriot (du 18 décembre 1932 au 31 janvier 1933). Le ministre de l'Intérieur dont dépendait dans ces deux cabinets le sous-secrétariat d'Israël était Camille Chautemps. Ce dernier appela Israël comme ministre de la Santé publique dans son deuxième cabinet (du 26 novembre 1933 au 30 janvier 1934).

Comme sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Israël parle, au Sénat, dans la discussion générale de la proposition de loi relative aux expertises devant les conseils de préfecture et, à la Chambre des députés, dans la discussion du projet de loi autorisant la perception des droits, pro-duits et revenus applicables au budget spécial de l'Algérie pour l'exercice 1933. Comme ministre de la Santé publique, il parla au Sénat dans la discussion générale de la proposition de loi relative à l'exercice de la médecine.

Parallèlement à ses tâches de parlementaire et de journaliste, Israël eut une activité d'écrivain politique. On lui doit l'Ecole de la République, ouvrage publié en 1931 sur l'œuvre de Jules Ferry, préfacé par Edouard Herriot. Il a écrit en 1934 deux livres sur la dissolution : La Dissolution. Pourquoi ? Comment ? et La Dissolution ? Voici... Enfin, son testament politique reste la Liberté de la presse, publiée en 1936.

Car Israël est atteint d'une grave maladie de cœur. Si, en 1936 et 1937, on le voit s'intéresser de près aux conflits collectifs du travail et, comme toujours, à la liberté de la presse, son état de santé l'éloigne définitivement de la tribune. Il se savait condamné et la mort ne le surprit pas quand elle le frappa, à 68 ans, le 23 août 1937. Mort à Paris, il voulut être enterré à Troyes, au cœur de son département d'adoption.