Gaston Julian

1909 - 2000

Informations générales
  • Né le 11 décembre 1909 à Grenoble (Isère - France)
  • Décédé le 15 décembre 2000 (Lieu de décès inconnu)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Hautes-Alpes
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Hautes-Alpes
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Hautes-Alpes
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Hautes-Alpes
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 11 décembre 1909 à Grenoble (Isère)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Hautes-Alpes)

Député des Hautes-Alpes de 1946 à 1951 et de 1956 à 1958

Gaston Julian est né à Grenoble le 11 décembre 1909. Elève, dans cette ville, de l'école professionnelle Vaucanson, titulaire d'un brevet d'études comptables, il est employé des chemins de fer jusqu'en 1968, puis comptable jusqu'en 1985.

Prisonnier de guerre en 1940, il s'évade l'année suivante et participe activement à la Résistance. Adjoint au chef d'état-major des FTP des Hautes-Alpes, il assume, de 1943 à 1944, la responsabilité du mouvement de résistance « Front national » dans ce département.

Inscrit au parti communiste depuis 1935, membre du Bureau fédéral des Hautes-Alpes de ce parti depuis 1945, Gaston Julian est candidat aux élections du 21 octobre 1945 à la première Assemblée nationale constituante.

Quatre listes se disputent les deux sièges de député des Hautes-Alpes. Sur 57 515 électeurs inscrits, on compte 40 870 suffrages exprimés. Aucune liste n'atteint le quotient électoral (20 435 voix). La répartition des sièges à la plus forte moyenne conduit à les attribuer respectivement à la liste union-paysanne et à la liste communiste arrivées presque à égalité (11 754 et 11 370 suffrages). Tête de liste communiste, Gaston Julian est donc élu député. La liste MRP, qui talonne les deux premières (11 152 voix) n'a pas d'élu, de même que la liste SFIO (6 594 suffrages).

Nommé membre de la Commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales, Gaston Julian prend part à la discussion du projet de loi portant fixation du budget général de l'exercice 1946 (services civils).

Aux élections à la seconde Assemblée nationale constituante du 2 juin 1946, Gaston Julian conduit encore la liste communiste qui arrive en tête avec 13 165 suffrages exprimés. De nouveau répartis à la plus forte moyenne, les deux sièges de la circonscription sont attribués respectivement à Gaston Julian et à Maurice Petsche, futur ministre, qui conduit la « liste de concentration indépendante pour la défense des intérêts hauts-alpins », laquelle obtient 11 636 suffrages. Les listes MRP (10 076 suffrages), SFIO (5 776) et RGR (1 398) n'ont pas d'élu.

Gaston Julian reprend sa place à la Commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales. Il siège également à la Commission des pensions civiles et militaires et des victimes de la guerre et de la répression.

Au nom de cette Commission, il dépose, le 12 septembre 1946, un rapport sur la proposition de loi de M. Jean Minjoz tendant à accorder aux ayants droit des Français morts dans les rangs de l'armée républicaine espagnole, au cours des événements de guerre 1936-1939, les avantages réservés aux veuves, ascendants et descendants de déportés politiques. Il est également l'auteur d'un rapport du 19 septembre de la même année sur la proposition de loi d'André Marty tendant à accorder la mention « mort pour la France » aux Français et Françaises tombés en Espagne, dans les rangs de l'armée régulière de la République espagnole. Le même jour, il dépose un rapport sur la proposition de loi de Jean Duclos relative à la retraite anticipée facultative des anciens combattants et victimes de la guerre employés dans les administrations publiques.

Gaston Julian se présente à nouveau aux suffrages des électeurs des Hautes-Alpes le 10 novembre 1946 lors des élections à la première Assemblée nationale de la IVe République. Sur 39 345 suffrages exprimés, la liste communiste recueille 12 607 voix. Gaston Julian obtient l'un des deux sièges du département, l'autre allant à Maurice Petsche dont la liste arrive en tête avec 15 324 voix. Les listes MRP et SFIO ont respectivement 8 356 et 3 056 voix.

Gaston Julian est nommé membre de la Commission des affaires économiques. Il conservera ce poste durant toute la législature et assumera, pendant la même période, les fonctions de secrétaire de cette Commission. Il siège également à la Commission des pensions, au cours de la première année de son mandat et à la Commission de comptabilité dont il est élu secrétaire, à partir de janvier 1950. En janvier 1951, il est nommé membre de la Commission de justice et de législation. Le 25 novembre 1947, il a été nommé membre de la Commission chargée de statuer sur l'éligibilité des membres du Conseil économique et social et la régularité de leur désignation.

Il déploie une grande activité parlementaire au cours de cette législature. Particulièrement attentif aux problèmes de sa circonscription, il dépose plusieurs propositions de résolution tendant à améliorer la situation économique du département (révision des bénéfices forfaitaires imposables au titre de l'année 1947 pour les cultures fruitières dans les Hautes-Alpes, aide aux producteurs fruitiers de cette région dont les vergers ont été atteints par les gelées printanières, notamment sous la forme de dégrèvements fiscaux, réalisation de travaux sur le canal d'irrigation de Ventavon et pour la réalisation du barrage de Serre-Ponçon).

Les problèmes nationaux n'en suscitent pas moins son intérêt. Le 4 mars 1948 il dépose une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à modifier la composition du Conseil économique. Le 3 mars 1950, il est l'auteur d'une autre proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à prendre des mesures pour accélérer l'attribution de la carte du combattant aux combattants de la guerre 1939-1945.

Il intervient à de nombreuses reprises dans les débats budgétaires, à propos de la création de ressources nouvelles pour les départements et communes, de la situation des fonctionnaires, de la répartition des matières premières et des produits industriels, des facilités de trésorerie accordées aux entreprises, des investissements économiques et sociaux. Le 10 novembre 1949, il dépose une demande d'interpellation sur les sanctions prises contre des fonctionnaires ayant participé à la manifestation de Gap en faveur de la paix le 2 octobre 1949. Il participe à la discussion des interpellations sur la politique du gouvernement à l'égard des anciens combattants et victimes de guerre (24 mars 1950) et sur l'activité des brigades fiscales (23 mai 1950).

A nouveau candidat aux élections législatives du 17 juin 1951, il perd son siège en application de la loi électorale dite « des apparentements ». Aucune des trois listes en présence n'a conclu de tels accords. Mais la liste conduite par Maurice Petsche, devenu ministre des finances et des affaires économiques, obtient, à elle seule, la majorité absolue avec 24 085 voix sur 39 923 suffrages exprimés. Ce score lui vaut l'attribution des deux sièges de député de la circonscription (Maurice Petsche, décédé en cours de mandat sera remplacé par François Bénard). La liste communiste recueille 12 201 voix et celle du RPF 3 349.

Gaston Julian prend sa revanche lors du scrutin du 2 janvier 1956. Dix listes sont, cette fois, en présence, mais seules la liste poujadiste et une liste de « défense des intérêts agricoles et viticoles » se sont apparentées. Elles n'obtiennent, à elles deux, que 6 374 voix sur 40 843 suffrages exprimés.

L'application de la représentation proportionnelle donne un siège à la liste communiste toujours menée par Gaston Julian qui recueille 10 235 voix. Le second siège est attribué à la « liste de concentration républicaine et de défense des intérêts des Hautes-Alpes » présentée par l'UDSR et dirigée par François Bénard, crédité de 9 675 voix. La liste présentée par le groupement national des républicains démocrates, conduite par Jean Aubin, député sortant, ex-second de liste de Maurice Petsche, arrive en troisième position avec 8 859 voix. Sur les quatre listes restantes, seules celles de la SFIO (5 497 voix) et du mouvement poujadiste (4 626 voix) réalisent un score relativement important.

Gaston Julian siège, dès le début de la législature, aux commissions des affaires économiques, des finances et de comptabilité, assurant, au sein de cette dernière, les fonctions de secrétaire. Le 12 décembre 1957, il est désigné par la Commission des finances pour faire partie de la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises nationalisées et des sociétés d'économie mixte.

Toujours attentif aux problèmes de sa région, il dépose, le 20 juin 1957, une proposition de loi tendant à ouvrir un crédit en vue de venir en aide aux personnes physiques et aux collectivités locales ayant subi des dommages du fait des graves inondations survenues en juin 1957 dans plusieurs départements alpins.

Il prend une part active à la discussion du projet de loi de finances pour 1957.

Gaston Julian s'oppose, avec les membres de son parti, à la politique algérienne du gouvernement Félix Gaillard.

Le 13 mai 1958, il s'abstient volontairement lors du vote d'investiture de Pierre Pflimlin. Le 16 mai, il vote en faveur du projet de loi déclarant l'état d'urgence sur le territoire métropolitain et se prononce, le 27 mai, pour la proposition de résolution tendant à la révision de certains articles de la Constitution. Il refuse la confiance au général de Gaulle le 1er juin suivant et rejette, le lendemain, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle. Il se représentera sans succès aux élections législatives de 1958, 1962, 1967 et 1968 dans la première circonscription des Hautes-Alpes.

Gaston Julian a été élu conseiller municipal de Gap en 1953.

Marié et père de trois enfants, il est titulaire de la Médaille de la Résistance et de la Médaille des évadés et président de l'Association des anciens combattants de la Résistance.