André Labarrère

1928 - 2006

Informations générales
  • Né le 12 janvier 1928 à Pau (Basses-Pyrénées - France)
  • Décédé le 16 mai 2006 à Pau (Pyrénées-Atlantiques - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 3 avril 1967 au 30 mai 1968
Département
Basses-Pyrénées
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Pyrénées-Atlantiques
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 avril 1978 au 22 mai 1981
Département
Pyrénées-Atlantiques
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 23 juillet 1981
Département
Pyrénées-Atlantiques
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 2 avril 1986 au 14 mai 1988
Département
Pyrénées-Atlantiques
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IXe législature
Mandat
Du 13 juin 1988 au 1er avril 1993
Département
Pyrénées-Atlantiques
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 2 avril 1993 au 21 avril 1997
Département
Pyrénées-Atlantiques
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 30 septembre 2001
Département
Pyrénées-Atlantiques
Groupe
Socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er octobre 2001 au 16 mai 2006

Biographies

Biographie de la Ve République

Labarrère André
Né le 12 janvier 1928 à Pau (Basses-Pyrénées)
Décédé le 16 mai 2006 à Pau (Pyrénées Atlantiques)
Député des Basses-Pyrénées, de 1967 à 1968
Député des Pyrénées-Atlantiques, de 1973 à 1981
Député des Pyrénées-Atlantiques, de 1986 à 2001
Sénateur des Pyrénées-Atlantiques, de 2001 à 2006
Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement, du 22 mai 1981 au 20 mars 1986

André Labarrère naît à Pau en 1928 dans une famille modeste, d’un père chauffeur de taxi et d’une mère crémière aux halles. Il est d’abord scolarisé à l’école communale Henri IV, puis au collège catholique Beau Frêne, où il passe plusieurs CAP pour être employé de bureau. En 1944, il vient à Paris, d’abord à Saint-Louis de Gonzague jusqu’à son baccalauréat, puis à la Sorbonne, où il obtient une licence ès lettres, l’agrégation d’histoire et clôture son cursus par avec deux diplômes d’études supérieures (DES), l’un d’histoire médiévale et l’autre d’histoire de l’art. Il débute sa longue carrière de militant au sein des mouvements étudiants : la Jeunesse étudiante chrétienne, puis le groupe des étudiants en histoire de Paris en 1950, rattaché à l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), qu’il présidera, et, enfin, les étudiants de la Sorbonne en 1951, dont il sera vice-président. S’inscrivant dans le mouvement des catholiques de gauche, il devient rédacteur en chef de trois périodiques de cette tendance : Message, Sommets et Interfac.

Jeune professeur, il est nommé à Digne en 1956, puis obtient une bourse auprès du Conseil des Arts du Canada pour s’inscrire à l’Université de Laval à Québec en 1959. Il reste huit ans au Québec, y obtient un doctorat ès lettres portant sur les instituteurs laïcs au Canada français au XIXe siècle, et y anime des émissions de radio et de télévision. Entre 1961 et 1966, il enseigne l’histoire de l’art à l’École des Beaux-Arts de Québec et aussi l’histoire contemporaine à l’université de Laval. De retour en France, il adhère au Centre d’études et de promotion (CEDEP) de Pierre Mauroy, puis à la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), le 30 mars 1966. Il fait connaître son intention de briguer la mairie de Pau, un siège de conseiller général et le mandat de député. Il jouit d’une renommée certaine depuis son passage à l’émission de télévision « Intervilles » qui a opposé Pau et Tarbes, pendant l’été 1963.

En 1967, il est ainsi candidat aux élections cantonales. Son succès lui permet d’entrer au conseil général, qui siège alors dans les locaux du Parlement de Navarre, ce qu’il apprécie tout particulièrement, étant béarnais de souche.

André Labarrère se porte également candidat aux élections législatives dans la première circonscription des Basses-Pyrénées sous l’étiquette FGDS. Il est investi par la Convention des institutions républicaines (CIR). Dans une conjoncture favorable à l’union des gauches, il remporte l’élection au second tour, alors que la SFIO ne dépassait pas jusqu’alors les 10  % de suffrages exprimés dans cette circonscription, jusqu’alors. Il recueille au premier tour 19 054 voix et 24,68 % des suffrages exprimés, derrière le député sortant du Centre démocratique, Pierre Sallenave ( 26 808 voix), et le candidat gaulliste Maurice Plantier (24 124 voix). Le maintien de ce dernier au second tour permet à André Labarrère de l’emporter avec 28 517 voix et 35,8  % des suffrages exprimés. Il a donc bénéficié de la division de la droite. Il a également mené une campagne moderne et particulièrement dynamique.

Pour son premier mandat, André Labarrère s’inscrit au groupe de la FGDS, et siège à la commission des affaires étrangères. Il s’affirme d’emblée comme un orateur efficace. Il prend ainsi part, le 31 mai 1967, au débat qui suit la déclaration du Gouvernement sur l’Éducation nationale, par un tour d’horizon des améliorations à apporter à l’enseignement scolaire, puis à celui sur la politique économique et financière, le 27 juin, pour évoquer la situation des producteurs de maïs dans le Béarn. Il s’affiche comme un défenseur des valeurs démocratiques lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1968, en appelant à une réduction des crédits d’action culturelle destinés à la Grèce, alors sous le « régime des Colonels ». Durant la législature, il vote comme l’ensemble de son groupe, et vote en particulier les motions de censure contre le Gouvernement de Georges Pompidou, dont la majorité parlementaire est particulièrement étroite.

Aux législatives de juin 1968 qui suivent la dissolution de l’Assemblée nationale, il est politiquement renforcé puisqu’il a rejoint le groupe permanent de la CIR, mais il est battu, emporté par la vague gaulliste. Il ne réunit que 39,41 % des suffrages au second tour face à Pierre Sallenave, candidat unique de la droite, cette fois-ci.

Après cet échec, il réintègre l’éducation nationale, est affecté au lycée Carnot à Paris à la rentrée 1968, puis au lycée d’Auch en 1970. Il y restera jusqu’en 1973.

Faisant des communistes les principaux responsables de la défaite de 1968, il appelle à la construction d’un grand parti démocratique, sans les communistes. Lors du congrès de la CIR en 1968, il vote contre François Mitterrand, appelant la gauche à se doter de nouveaux leaders. Il rejoint néanmoins le Nouveau Parti socialiste dans la mouvance de Pierre Mauroy, en 1969. Il est membre de son bureau national et siège à son comité directeur.

En 1971, il se présente aux élections municipales à Pau contre le député Pierre Sallenave, qui est également le fils du maire sortant, lequel ne se représente pas. Déjouant tous les pronostics, avec le soutien du quotidien, La République, et grâce à une campagne particulièrement moderne, il prend la mairie. Son implantation locale est confirmée.

Il suit, la même année, l’évolution de son mouvement politique en adhérant au Parti socialiste, constitué lors du congrès d’Épinay. Il sera membre de son comité directeur jusqu’en 1993, et restera membre de son conseil national jusqu’en 2000. Il y gardera une grande liberté de ton et d’esprit : il se qualifiera lui-même : « électron libre ». Ainsi, en 1993, il n’hésitera pas à se mettre en congé du PS pour protester contre le refus du Premier ministre, Pierre Bérégovoy, de soutenir le projet du tunnel du Somport.

En 1973, il se représente aux élections législatives et retrouve son siège de député, dans le département qui a pris en 1969 le nom de Pyrénées-Atlantiques. Après avoir réuni 34 811 voix et 39,31 % des suffrages exprimés au premier tour, il devance de 177 voix Pierre Sallenave au second tour, avec 44 750 voix et 50,09 % des suffrages exprimés. Ce résultat fait l’objet d’une requête en annulation, finalement tranchée en sa faveur par le Conseil constitutionnel. Inscrit au groupe du parti socialiste et des radicaux de gauche, il est vice-président de l’Assemblée nationale pendant la première année de la législature. Il siège d’abord à la commission des affaires étrangères, avant de rejoindre, en septembre 1975, la commission de la production et des échanges. Il est également membre, en 1976, de la commission d'enquête sur l'utilisation des fonds publics alloués aux entreprises privées ou publiques de construction aéronautique. Il est, en mai 1975, le rapporteur du projet de loi autorisant la ratification de la convention portant création du centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme.

Il intervient plusieurs fois en séance publique, lors des séances de questions au Gouvernement ou de questions orales sans débat sur les enjeux locaux, en particulier sur la situation de la société nationale des pétroles d’Aquitaine et l’exploitation des hydrocarbures de Lacq, mais aussi sur les questions les plus sensibles touchant à l’actualité : le fichier des renseignements généraux, le 19 juin 1974 ; la sécurité des locaux des collèges d’enseignement secondaires (CES), plus de deux ans après l’incendie du collège Édouard Pailleron à Paris, le 30 avril 1975, et le rôle des préfets, le 6 avril 1977.

La diversité de ses prises de parole confirme l’étendue de ses compétences. Il intervient ainsi en mai 1973 sur les difficultés des jeunes agriculteurs, dans le débat qui suit la déclaration du ministre de l’Agriculture et du Développement rural relative aux délibérations du Conseil des ministres des Communautés européennes. Il appelle aussi l’attention du Gouvernement, en juin 1973, pour faire part de sa déception face au projet d’institut universitaire européen, tel que prévu par la convention de Florence du 9 avril 1972 puis, en mai 1975, sur les difficultés auxquelles se heurtent les maires dans leurs relations avec les abattoirs, à l’occasion de la discussion du projet de loi sur l’équarrissage. Lorsqu’il devient membre de la commission de la production, André Labarrère s’oriente vers les questions industrielles, intervenant en particulier dans la discussion des crédits relatifs à l’Industrie prévus par les projets de loi de finances pour 1976 et 1977. Il défend entre autres les intérêts des entreprises nationales, s’inquiétant des termes des accords ou des fusions avec les entreprises américaines dans les secteurs d’avenir de l’énergie nucléaire et de l’informatique. En octobre 1977, lors de l’examen de la proposition de résolution tendant à modifier plusieurs articles du règlement de l’Assemblée nationale, il défend l’utilité des commissions d’enquête et de contrôle, et l’intérêt d’une représentation proportionnelle pour la composition de leurs bureaux.

Il vote en faveur des grandes lois de libéralisation de la société française, en particulier pour le projet de loi « Veil » sur l’interruption volontaire de grossesse (1974) et pour le projet de loi portant sur le divorce par consentement mutuel (1975).

Sur le plan local, il est réélu conseiller général en 1973 dans le canton de Jurançon, et non plus à Pau, et est réélu maire de Pau aux municipales de 1977. Il confirme son assise et prend, en 1978, la tête du syndicat intercommunal d’aménagement et d’équipement de l’agglomération paloise.
Son engagement au sein des associations confirme très vite l’acquisition de cette stature de « grand élu ». En 1974, il entre au comité directeur de l’Association nationale des maires de France puis, la même année, devient vice-président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESER)

Aux élections législatives de 1978, André Labarrère se représente ainsi en situation favorable. Il domine le premier tour avec 38 702 voix, soit 37,6 % des suffrages exprimés, contre 24,7 % à son opposant RPR Jean Gougy, soit 20,4 % à l’UDF François Bayrou qui se lance en politique. Le second tour est cependant difficile, car il n’obtient que 53 433 des voix, soit 50,1 % des suffrages exprimés dans le duel qui l’oppose au candidat gaulliste.

Il rejoint à nouveau le groupe socialiste et la commission des affaires étrangères, puis la commission des lois, d’avril 1979 à octobre 1980, avant de retrouver les affaires étrangères.

Ses interventions en séance publique sont peu nombreuses, mais portent toujours sur des sujets délicats. Ses questions au Gouvernement touchent ainsi aux questions sensibles de l’intervention française au Tchad, en mai 1978, qu’il juge relever d’une interprétation abusive de l’accord bilatéral de défense, de l’emploi, en novembre 1978, pour appeler à l’organisation d’un débat sur la question dans le contexte d’un chômage croissant, de l'énergie, en novembre 1979, avec les retombées de l’exploitation du pétrole de Lacq, de la situation difficile des abattoirs, en octobre 1980, et des attentats opérés par des indépendantistes basques, en novembre 1980.

En décembre 1978, à l’occasion de la déclaration du Gouvernement sur l’élargissement de la Communauté européenne, il souligne les défis que représentent la future adhésion de l’Espagne pour l’économie du Sud-Ouest et chacun de ses secteurs d’activité. Il affirme ainsi que « nous avons chacun à défendre une région », et il refuse que l’Aquitaine soit considérée comme un « cul-de-sac du Marché commun ». L’admission de l’Espagne la placerait au cœur même de l’Europe. Il dénonce par la même occasion les échecs de la politique des transports en Aquitaine, dus à l’absence de financements publics suffisants.

En parallèle, il est élu en 1979 président du Conseil régional d’Aquitaine, battant, à la grande surprise de celui-ci, Jacques Chaban-Delmas, en faisant preuve d’une très grande habileté politique pour se rallier les membres, sans rattachement politique ferme, qui siègent à l’assemblée régionale.

En mai 1981, André Labarrère est nommé ministre des relations avec le Parlement, après l’élection de François Mitterrand à l’élection présidentielle. Il le sera tout au long de la législature, jusqu’en 1986. Il indique dans ses mémoires avoir refusé les ministères de l’Éducation nationale, du Travail et du Temps libre, pour conserver sa disponibilité pour la ville de Pau.

Dans le contexte de la « vague rose », il est facilement réélu au second tour des élections législatives, battant Jean Gougy avec 59 794 voix et 59 % des suffrages exprimés, après avoir frisé la réélection, dès le premier tour, avec 46 658 voix et 49 % des suffrages exprimés. Avec 16 % des suffrages, François Bayrou est de nouveau arrivé en troisième position, au premier tour.

André Labarrère exerce sa fonction ministérielle avec compétence, constance et savoir-faire, jouant un rôle crucial de gestion et de défense de la majorité gouvernementale dans les nombreux débats, parfois houleux, des premières années du septennat de François Mitterrand, ceux notamment sur la décentralisation, les nationalisations ou l’enseignement privé. Il est ainsi reconduit dans son poste au sein du gouvernement Fabius et reste ministre jusqu’en mars 1986. Ses interventions sont particulièrement nombreuses, en particulier en réponse aux questions orales.

Sur le plan local, il est renouvelé en 1983 dans son mandat municipal et en 1985 comme conseiller général. Il tire parti des opportunités de la décentralisation pour moderniser Pau, en particulier avec la mise en chantier d’un nouvel hôpital, qui sera ouvert en 1988.

Tête de liste dans les Pyrénées-Atlantiques, André Labarrère est réélu député en 1986, malgré la défaite électorale de la gauche, puisque le parti socialiste obtient 32,7 % des suffrages exprimés et trois des six sièges du département.

À nouveau dans l’opposition, il s’inscrit au groupe socialiste et siège à la commission des affaires étrangères, à l’exception de deux jours, durant le mois d’octobre 1986, où il devient membre de la commission de la défense nationale et des forces armées.

Il intervient peu en séance publique. En novembre 1986, à l’occasion de l'examen des crédits de l’agriculture, prévus par le projet de loi de finances pour 1987, il défend les intérêts des agriculteurs du Sud-Ouest, notamment des maïsculteurs, dont l’équilibre économique est affecté par l’entrée de l’Espagne et du Portugal dans la CEE, et par un accord d’importation conclu avec les États-Unis. Le 29 avril 1987, il pose une question au Gouvernement, éminemment politique, sur la position de ce même Gouvernement vis-à-vis du Front national. Il pointe, avec malice, les contradictions des différentes déclarations de membres influents de la majorité sur l’attitude à avoir face à ce mouvement politique. Il a connu Jean-Marie Le Pen, étudiant, lorsqu’il était à l’UNEF. Le Premier ministre, Jacques Chirac, s’interroge d’ailleurs à voix haute, dans sa réponse : « Quel jeu joue M. Labarrère ? », et ne manque pas de rappeler que la présence d’élus du Front national à l’Assemblée nationale est la conséquence directe du scrutin proportionnel voulu par le précédent gouvernement, dont l’auteur de la question était membre.

Après la réélection de François Mitterrand à la présidence de la République, André Labarrère est réélu pour un nouveau mandat aux élections législatives de 1988, dans la nouvelle troisième circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Il obtient 25 164 voix, soit 48,6 % des suffrages exprimés au premier tour et vainc au second tour, avec 31 638 voix, soit 57 % des suffrages exprimés, son adversaire, Lucien Basse-Cathalinat.

Inscrit au groupe socialiste et de nouveau membre de la commission des affaires étrangères, il est en novembre 1991 rapporteur du projet de loi autorisant la ratification de l'accord en vue de la construction du tunnel routier du Somport. Il intervient peu en séance publique, au cours de la législature, et uniquement de manière ponctuelle, sur des enjeux locaux : en novembre 1988, sur la reconversion du site de Lacq, lors de la discussion des crédits de l’Aménagement du territoire prévus par le projet de loi de finances pour 1989 ; en novembre 1990, sur les constructions scolaires dans son département, dans le cadre d’une question orale.

Sur le plan local, André Labarrère, qui a abandonné son mandat de conseiller général en 1988 pour se mettre en conformité avec la législation sur le cumul des mandats, est réélu à la mairie de Pau en 1989, ce qui lui permet de poursuivre la modernisation de la ville, incarnée par l’inauguration du Palais des Sports en 1991 et celle du Zénith en 1992. Il devient président de l’association des Éco-maires en 1989, et le restera jusqu’en 1997, en qualité de président d’honneur. Il reste conseiller régional jusqu’en 1992.

En 1993, André Labarrère est réélu aux élections législatives, dans un contexte défavorable à la majorité sortante. Il parvient à réunir 19 023 voix, soit 37 % des suffrages exprimés au premier tour, contre Lucien Basse-Cathalinat, qu’il bat au second tour avec 28 218 voix et 52 % des suffrages exprimés.

De nouveau membre du groupe socialiste et de la commission des affaires étrangères, il continue à réserver ses interventions aux questions locales. En avril 1993, il défend l’intérêt de l’axe européen Toulouse-Bordeaux-Pau-Saragosse. En mai, il pose le problème des insuffisances des effectifs dans l’enseignement pour un établissement précis. En juillet 1994, il intervient contre un amendement visant à scinder le département des Pyrénées-Atlantiques, en un département du Pays basque et un département du Béarn, lors de l’examen du projet de loi « Pasqua » d’aménagement et de développement du territoire.

Même lorsqu’il soutient la demande du groupe socialiste pour un débat sur l’éducation, en janvier 1994, il indique souhaiter, non sans malice, que « François Bayrou reste ministre de l’éducation ».

Il prend également plaisir à des interventions polémiques. Il fait ainsi partie de ceux qui pointent l’absence du Premier ministre, Édouard Balladur, lors de la séance de rentrée parlementaire, le 3 avril 1995, au moment où celui-ci est en pleine campagne pour l’élection présidentielle et fait face à une situation difficile dans les sondages, et où le Gouvernement est divisé, puisque certains de ses membres soutiennent la candidature de Jacques Chirac.

En 1997, après la dissolution de l’Assemblée nationale, André Labarrère l’emporte facilement avec 31 405 voix et 59 % des suffrages exprimés au second tour, de nouveau contre Lucien Basse-Cathalinat.

Inscrit au groupe socialiste et membre de la commission des affaires étrangères, il n’intervient plus en séance jusqu’à son élection au Sénat, le 23 septembre 2001. Il revient brièvement en 1998 au conseil régional.
Au Palais du Luxembourg, il rejoint le groupe socialiste et la commission des affaires culturelles.

Il présente de nombreuses propositions de loi sur les sujets les plus variés : en 2003, sur les médecins généralistes, les opérations funéraires, les crimes de guerre, la politique de la montagne et la laïcité à l'école ; en 2004, sur le Conseil supérieur des Français de l'étranger, les pupilles de la nation, la lutte contre l'obésité et le droit à l'euthanasie ; en 2005 sur les concessions d'aménagement, le logement et l'élection de députés par les Français établis hors de France ; en 2006, sur le droit de vote et d'éligibilité des étrangers aux élections municipales et la composition des classes préparatoires aux grandes écoles. Il vote contre la loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République en 2002 mais pour la loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution (Constitution européenne) en 2005.

Sur le plan local, en 1999, il préside brièvement la communauté de communes de Pau, qui devient, en 2000, la Communauté d’agglomération de Pau dont il conserve la présidence. Il est réélu pour un dernier mandat aux municipales de 2001.

Avec sept élections législatives, un mandat de sénateur, et six mandats municipaux consécutifs, André Labarrère est donc un exemple d’implantation locale à l’image d’autres grands élus socialistes. Le Président du Sénat, Christian Poncelet, faisant son éloge funèbre le 20 juin 2006, le comparait à Jacques Chaban-Delmas, Gaston Defferre et Edouard Herriot. Henri Cuq, le ministre des relations avec le Parlement, le décrit comme faisant partie « de ceux qui savent durer en politique ». Ses réalisations à Pau sont reconnues, notamment son développement de l’université. Le mandat mayoral était celui auquel il attachait le plus d’importance. Il écrivait ainsi dans ses mémoires (Claude Perrotin, La Passion d’un élu. Conversations avec André Labarrère, Pau, Pimientos, 2003) de son parcours qu’il fut « une carrière à l’envers qui aurait pu certainement être plus brillante, mais j’ai toujours tenu par-dessus tout à être le premier magistrat de ma cité ». Son long magistère à Pau a néanmoins été ponctué de plusieurs polémiques. L’arrêté du maire, interdisant dans le centre-ville la mendicité ainsi que la consommation d’alcool, a été cassé par le Tribunal administratif en 1995 et a été sévèrement critiqué. André Labarrère a, de plus, été mis huit fois en examen pour des affaires de diffamation, usurpation de fonction, prise illégale d’intérêt et faux et usage de faux, sans jamais être condamné.

Enfin, le député-maire de Pau fut un des premiers hommes politiques à avoir annoncé publiquement son homosexualité en 1998, qui était un thème dominant de son roman Le Bal des célibataires. Il affirme cependant dans ses mémoires en 2003 n’être pas favorable au mariage homosexuel et opposé à l’adoption pour les couples du même sexe. Il n’a pas non plus caché son amitié avec Jean-Marie Le Pen qu’il a connu à l’UNEF.

André Labarrère est l’auteur de nombreux ouvrages sur un grands nombre de sujets, en particulier la ville de Pau, et participé, au Québec, à plus de 400 émissions de radio . Il décède en 2006 d’un cancer.