Emile Labussière

1853 - 1924

Informations générales
  • Né le 2 mai 1853 à Bénévent-l'abbaye (Creuse - France)
  • Décédé le 21 février 1924 à Perpignan (Pyrénées-Orientales - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 septembre 1893 au 31 mai 1898
Département
Haute-Vienne
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Haute-Vienne
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Haute-Vienne
Groupe
Socialistes parlementaires

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 2 mai 1853 à Bénevent-l'Abbaye (Creuse), mort le 21 février 1924 à Perpignan (Pyrénées-Orientales)

Député de la Haute-Vienne de 1893 à 1906.

Louis Emile Labussière avait déjà une solide expérience des problèmes locaux et des luttes politiques lorsqu'il se présenta pour la première fois aux élections législatives de 1893. Conseiller municipal de Limoges depuis le 13 décembre 1885, puis adjoint au maire depuis le 20 mai 1888, il avait à peine eu le temps de se spécialiser dans les problèmes de la voirie - pour lesquels le désignaient ses compétences d'entrepreneur de travaux publics - lorsqu'il fut porté à la tête de la municipalité, le 2 juin 1889, après la mort d'Adrien Tarrade. Réélu maire le 10 août 1891, il le demeura jusqu'au 15 mai 1892 et si des élections partielles lui firent alors perdre la direction de la gestion municipale au profit du docteur Chenieux, il demeurait conseiller municipal et conseiller général.

La mort de Georges Le Veillé, député boulangiste, moins de six semaines avant la consultation électorale, le détermina à poser sa candidature dans la 1re circonscription de Limoges. Après avoir été inscrit au « Cercle démocratique des travailleurs », il bénéficiait alors de l'investiture du Comité radical socialiste. Arrivé en tête du ballottage le 20 août avec 6.270 voix, il était élu au deuxième tour le 3 septembre 1893, par 9.165 voix contre 6.540 à F. Roussel sur 24.469 électeurs inscrits et 15.903 votants. Il s'inscrivit au groupe radical socialiste.

Ses propositions, rapports et interventions visèrent au premier chef des problèmes locaux : canal de la Dive et du Thouet, chômage dans la Haute-Vienne, reconstruction de l'Ecole nationale d'art décoratif de Limoges. Il intervint également, non sans autorité au cours du budget de 1895 contre l'existence de monopoles de fait dans les fournitures à l'armée, et contre les méthodes de comptabilité employées par la marine dans ses inventaires.

Enfin au cours du débat d'interpellations sur le refus de la Chancellerie de la Légion d'honneur de sanctionner Eiffel et Fontanes, compromis dans l'affaire de Panama, son ordre du jour demandant la destitution des membres du Conseil de l'Ordre, fut remarqué comme le plus incisif à l'égard du gouvernement.

Aux élections générales du 8 mai 1898, sur 26.807 électeurs inscrits et 20.704 votants il était réélu dès le premier tour avec 12.390 voix contre 8.132 à son adversaire municipal, le docteur Chenieux, candidat conservateur.

S'il intervint relativement peu, ce fut toujours avec des dossiers bien étudiés, tant pour exposer le cas du corps des officiers mécaniciens de la marine, que celui de certains établissements de soins privés, pour demander la construction d'un canal de la Loire à la Garonne, ou pour rapporter le texte supprimant les taxes d'octroi sur les boissons hygiéniques. Une proposition originale traduisait ses préoccupations de bon administrateur communal : établir un concours entre fonctionnaires des diverses administrations publiques pour la recherche des meilleurs moyens de réduire les charges budgétaires.

Ce fut encore au premier tour qu'il l'emporta le 27 avril 1902. Sur 27.637 inscrits et 20.572 votants, il battait le candidat modéré Fayout, son ancien camarade de liste au conseil municipal, par 12.768 voix contre- 5.141, mais des dissensions locales avaient suscité contre lui un candidat radical-socialiste Poccaton qui réunissait 1.335 suffrages. C'était là le premier indice grave d'une crise locale qui allait absorber toute l'activité de Louis Labussière et mettre fin à sa vie politique.

Revenu à la tête de l'administration municipale le 25 septembre 1895, il avait marqué sa gestion par de gros travaux d'aménagement et d'urbanisme à Limoges : concession de l'éclairage public à l'électricité en 1896, concession et installation d'un réseau de tramways urbains en 1897, démolition du vieux quartier de Viraclaud, installation du réseau téléphonique privé, autorisation du régime d'adduction d'eau, ouverture de nombreuses voies publiques. Mais après les grèves de 1905 qui agitèrent sérieusement la ville, il traversa une période difficile, celle de l'homme de gauche aux prises avec les nécessités de l'ordre public. Débordé sur sa gauche par la fraction avancée des socialistes et des radicaux, il se trouva à la tête d'un conseil municipal divisé qui par 15 voix contre 14 et 1 abstention refusa de voter le budget de la police municipale, dont l'action n'avait pas été appréciée au cours des événements.

Il démissionnait alors le 29 décembre 1905, suivi d'ailleurs quelques jours plus tard par la majorité des conseillers municipaux. Spectateur désabusé il laissait s'affronter deux mois plus tard la liste conservatrice du docteur Chenieux et la liste socialiste révolutionnaire de Betoulle. Il ne se représenta pas aux élections législatives de 1906, abandonna également son siège cantonal et quitta Limoges.

Déchargé de tout mandat, il entra dans l'administration des finances comme trésorier-payeur général de la Réunion le 1er octobre 1906. Il devint trésorier particulier de la Cochinchine le 1er janvier 1910, trésorier des Pyrénées-Orientales le 1er octobre 1911.

Il tenta cependant, une nouvelle fois, sa chance politique aux élections sénatoriales de janvier 1920. Mais Limoges l'avait oublié et il n'obtint qu'un nombre infime de voix.

Il est mort le 21 février 1924 à Perpignan où il était encore trésorier-payeur général.